Tikahiri : " Nous avons évolué pour rendre notre musique plus accessible "


Aroma Salmon dans son salon de tatouage à Paofai
PAPEETE, le 19 juin 2015 . La réputation du groupe n’est plus à faire à Tahiti. Désormais les Tikahiri visent au-delà du Pacifique, en France. Ils ont d’ailleurs enregistré leur dernier album Son of sun à Paris. Avant de se produire sur scène pour la fête de la musique, Aroma Salmon, le chanteur du groupe revient sur les influences plus pop-rock des dernières chansons et sur leurs projets à venir.

Vous allez jouer votre dernier album Son of sun aux 3 brasseurs vendredi soir ?

Oui, nous allons le jouer en entier. L’album se vend bien. A partir du 22 juin, il sort sur les plateformes numériques d’écoute comme Deezer, Spotify, etc. Nous mettons tous les moyens pour nous faire connaître mais c’est plus difficile pour nous car nous sommes loin de tout. Pour être connu, il faut faire des tournées, des lives … Pour l’instant, un gros festival est programmé en France, en novembre, et nous allons aussi faire quelques dates en Nouvelle-Calédonie au mois d’octobre. Nous devions faire une tournée européenne mais il y a eu les attentats de Charlie Hebdo qui ont chamboulé le programme. A terme, notre objectif est de rester à Tahiti mais avec des connexions plus importantes en métropole.

Votre dernier album prend un virage plus « pop-rock », vos fans vous ont-ils suivis ?

Même si on s’est allégé au niveau musical, ça reste quand même "Dark". Quelques lueurs de soleil sont introduites dans l’album mais on ne se perd pas complètement. Nous avons évolué pour rendre notre musique plus accessible. Nous ne sommes pas obligés de cultiver notre image de bad boys, quand on dit Fuck off, on le dit vraiment quoi ! Et quand on dit I love you, c’est I really love you !

Et pourquoi dès le début, vous avez introduit du violoncelle dans un groupe qui se veut Dark ?

Avec mon frère, nous voulions un instrument qui puisse vraiment traduire la terre, la lave qui est à l’origine de la pierre. Il fallait des sons assez lourds et profonds. Nous ne voulions pas d’instruments synthétiques, nous voulions retourner à la source. En 2003, nous avons monté le groupe avec mon frère puis Simon nous a rejoint au violoncelle et Stéphane, en 2007, à la batterie. Avec Steph (également professeur au conservatoire de musique), notre groupe a pris tout de suite une empreinte plus sérieuse. Nous sommes devenus plus productifs et nous avons couché nos chansons sur un CD.

Quels sont les projets du groupe ?

Une trentaine de titres sont déjà prêts pour un autre album. Et puis, je ne veux pas trop en dire mais … L’audiovisuel et le cinéma vont avec la musique, c’est une suite logique et nous nous dirigeons vers ce type de projet. Nous parlerons de ça dans le futur …

Vous avez, en parallèle, monté un projet avec votre frère Mano, beaucoup plus "death metal" ?

C’est un projet qui s’appelle Oro, plus "death black metal", c’est très brutal, violent, brut, le genre de musique avec laquelle on a commencé il y a 20 ans. Avec mon frère, nous sommes tellement habités par ça que de temps en temps ça ressort. Trois clips pour Oro et quatre clips pour Tikahiri sont en préparation avec le réalisateur suédois Patric Ullaeus.

Quel est le clip que le public pourra voir en premier ?

Nous ne savons pas encore mais Son of sun est un clip qui me tient à cœur car il traduit vraiment l’esprit de l’album et de cette période-là, assez atmosphérique. C’est un moment qui a baigné dans le rêve, les désirs qu’on voulait atteindre, les objectifs. Y’a aussi beaucoup d’espoirs dans ce titre-là : espoir de se réveiller le lendemain avec le sourire, avec moins de pression. Se libérer du quotidien et de ce qui nous empêche d’avancer. Comme un oiseau qui prend son envol …

Retrouve-t-on toujours l’influence des Tuamotu, dont vous êtes originaires, dans le dernier album ?

Cet album est plus universel, moins d’influence des Tuamotu. Quand on me demande, tu viens d’où ? Je réponds, je viens de la planète tu vois, la même que toi. Après, je viens de Tahiti. Avec l’âge, l’expérience, le vécu, on est moins obligé de se défendre, de composer. Comme pour le tatouage - Mano et Aroma Salmon sont tatoueurs depuis 25 ans - nous mélangeons les styles, les peuples. Les gens se mélangent forcément, les tatouages et les sons aussi !

Programme fête de la musique

- Le 19 juin aux 3 brasseurs à 21h30
- Le 20 juin au Tahara'a à 19h
- Le 20 juin à la Casa Mahina à 21h (après Tété)

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Vendredi 19 Juin 2015 à 11:20 | Lu 2846 fois