Prachuap Khiri Khan, Thaïlande | AFP | mardi 06/10/2020 - Une antilope solitaire, une silhouette énigmatique, une famille se tenant par la main: cachées dans une grotte au milieu de la jungle thaïlandaise, des peintures rupestres viennent d'être mises au jour par une équipe d'archéologues intrépides, une découverte rare datant de plus de deux mille ans.
Kanniga Premjai grimpe une colline du parc national de Sam Roi Yot à quatre heures au sud-ouest de Bangkok, se frayant tant bien que mal un passage à travers la forêt épineuse. Parvenue au sommet, elle entre dans une cavité et pointe avec sa lampe torche les cornes d'une antilope gravées dans la pierre.
"On a d'abord cru que c'était de la rouille accumulée sur les parois", raconte à l'AFP l'archéologue de 40 ans. Mais, rapidement, grâce à une application mobile destinée aux prospections archéologiques, elle distingue des dessins. "J'ai crié très fort". Sa découverte, le 14 mai, couronnait des mois de recherche totalement vains avec 40 grottes explorées sans succès.
Anciennes capitales royales, cités khmères, temples: la Thaïlande a mis au jour de nombreux vestiges qui attiraient, avant la pandémie de coronavirus, des millions de visiteurs chaque année.
Rechercher des peintures rupestres est beaucoup plus compliqué: les sites sont difficiles d'accès et le Département des Beaux-Arts de Thaïlande, chargé de la prospection archéologique, manque cruellement d'effectifs: dans l'antenne de Ratchaburi (sud) qui coiffe six provinces thaïlandaises, seule une équipe de trois archéologues, dont Kanniga Premjai, se consacre à ce type de fouilles.
En Thaïlande, l'essentiel du travail "consiste à préserver ce qui a déjà été trouvé", explique Noël Hidalgo Tan, du centre régional d'archéologie et des beaux-arts d'Asie du Sud-Est. "Il y a énormément de sites encore inexplorés".
"Nous ne savons jamais sur quoi nous allons tomber", souligne Kanniga Premjai, en se faufilant dans les autres chambres de la grotte. Il faut fouiller chaque recoin, chaque falaise, chaque cavité.
Chasseurs-cueilleurs
En 2016, les autorités mettent à jour de premières peintures dans cette zone du parc de Sam Roi Yot, incitant la scientifique à pousser plus loin les recherches. Sa découverte conforte ses premières hypothèses, d'une présence humaine ancienne dans la région.
Des chasseurs-cueilleurs vivaient ici il y a environ 3.000 ans, explique Noël Hidalgo Tan. Au gré des saisons, "ils se déplaçaient d'un campement à l'autre et (cette cavité), dans la montagne, pourrait avoir été l'une de leurs bases".
L'expert s'inquiète de la préservation du site.
"Pour préserver les grottes et les protéger, il faut trouver de l'argent, malheureusement, c'est loin d'être aussi rentable" qu'un temple antique ou qu'un ancien palais.
Elles ne pourront pas non plus facilement être ouvertes aux touristes, vu leur accès difficile.
Mais Kanniga Premjai ne se laisse pas décourager. "Trouver des peintures est comme déterrer un trésor (...) Le charme de l'archéologie est de ne jamais s'ennuyer".
Les peintures de Sam Roi Yot ne sont pas les plus anciennes découvertes en Thaïlande: d'autres ont été mises à jour dans le nord du pays sur des sites occupés il y a 5 à 11.000 ans.
Kanniga Premjai grimpe une colline du parc national de Sam Roi Yot à quatre heures au sud-ouest de Bangkok, se frayant tant bien que mal un passage à travers la forêt épineuse. Parvenue au sommet, elle entre dans une cavité et pointe avec sa lampe torche les cornes d'une antilope gravées dans la pierre.
"On a d'abord cru que c'était de la rouille accumulée sur les parois", raconte à l'AFP l'archéologue de 40 ans. Mais, rapidement, grâce à une application mobile destinée aux prospections archéologiques, elle distingue des dessins. "J'ai crié très fort". Sa découverte, le 14 mai, couronnait des mois de recherche totalement vains avec 40 grottes explorées sans succès.
Anciennes capitales royales, cités khmères, temples: la Thaïlande a mis au jour de nombreux vestiges qui attiraient, avant la pandémie de coronavirus, des millions de visiteurs chaque année.
Rechercher des peintures rupestres est beaucoup plus compliqué: les sites sont difficiles d'accès et le Département des Beaux-Arts de Thaïlande, chargé de la prospection archéologique, manque cruellement d'effectifs: dans l'antenne de Ratchaburi (sud) qui coiffe six provinces thaïlandaises, seule une équipe de trois archéologues, dont Kanniga Premjai, se consacre à ce type de fouilles.
En Thaïlande, l'essentiel du travail "consiste à préserver ce qui a déjà été trouvé", explique Noël Hidalgo Tan, du centre régional d'archéologie et des beaux-arts d'Asie du Sud-Est. "Il y a énormément de sites encore inexplorés".
"Nous ne savons jamais sur quoi nous allons tomber", souligne Kanniga Premjai, en se faufilant dans les autres chambres de la grotte. Il faut fouiller chaque recoin, chaque falaise, chaque cavité.
Chasseurs-cueilleurs
En 2016, les autorités mettent à jour de premières peintures dans cette zone du parc de Sam Roi Yot, incitant la scientifique à pousser plus loin les recherches. Sa découverte conforte ses premières hypothèses, d'une présence humaine ancienne dans la région.
Des chasseurs-cueilleurs vivaient ici il y a environ 3.000 ans, explique Noël Hidalgo Tan. Au gré des saisons, "ils se déplaçaient d'un campement à l'autre et (cette cavité), dans la montagne, pourrait avoir été l'une de leurs bases".
L'expert s'inquiète de la préservation du site.
"Pour préserver les grottes et les protéger, il faut trouver de l'argent, malheureusement, c'est loin d'être aussi rentable" qu'un temple antique ou qu'un ancien palais.
Elles ne pourront pas non plus facilement être ouvertes aux touristes, vu leur accès difficile.
Mais Kanniga Premjai ne se laisse pas décourager. "Trouver des peintures est comme déterrer un trésor (...) Le charme de l'archéologie est de ne jamais s'ennuyer".
Les peintures de Sam Roi Yot ne sont pas les plus anciennes découvertes en Thaïlande: d'autres ont été mises à jour dans le nord du pays sur des sites occupés il y a 5 à 11.000 ans.