Teva Teriitemoehaa, l'âme du "Te Hura Nui"


Teva est à l'origine de ce grand événement culturel du Méridien.
PUNAAUIA, le 9 août 2018 - Il est à l'origine de ce grand événement culturel du Méridien. Le "Te Hura Nui" est un mini heiva revisité, où seules les danses sont mises en avant. 15 ans après, il fait partie des rendez-vous phares au fenua. Rencontre avec celui qui a impulsé cet événement, Teva Teriitemoehaa.

Cela fait 15 ans, que le Méridien propose le "Te Hura Nui", une sorte de mini heiva revisité. "Les groupes de danse nous appelaient, vers le mois de juin, pour nous demander si nous organiserons un mini heiva comme à l'Intercontinental. Les clients nous contactaient aussi pour le même événement, et certains d'entre eux se trompaient d'hôtel. Par contre, les autres, se demandaient pourquoi on n'en faisait pas, puisque nous avions nos soirées magies polynésiennes, le vendredi soir", se rappelle Teva Teriitemoehaa, directeur de la restauration du Méridien.

Face à ces nombreuses demandes, Teva a décidé de franchir le pas. Mais comment ? Il s'est donc rapproché de Makau Foster, chef de groupe des Tamariki Poerani, une troupe qui évoluait, en ce temps-là, au sein de l'établissement hôtelier.

La professionnelle lui a donc suggéré de proposer une autre formule de ce qui est présenté chez leur concurrent. "Makau m'a proposé le nom "Te Hura Nui" qui veut dire "La grande danse" parce que c'est uniquement basé sur la danse", raconte Teva Teriitemoehaa.

En août 2004, place à la 1ère édition, le stress est palpable, mais Teva arrive à gérer. Les clients arrivent, le buffet est ouvert et le spectacle commence. Pour cet événement, Teva a décidé de mettre en place le concours du meilleur couple de danseurs. "Chaque groupe de danse présentait des candidats". Au départ, le "Te Hura Nui" s'étalait sur cinq soirées, "et la dernière était réservée au concours du meilleur couple".

D'année en année, le produit a évolué et une sixième soirée, appelée "Coup de cœur" est venue se rajouter au programme. "Durant les concours, je choisissais des membres du jury pour noter les candidats, et le couple gagnant permettait à son groupe de fermer notre heiva." Mais cette formule ne convenait pas vraiment aux groupes de danse, "parce que certains n'avaient pas les moyens de s'organiser en si peu de temps, comme pour les tenues par exemple."

Cette année, ce concours a été retiré de l'événement, mais le concepteur du "Te Hura Nui" pense le remettre l'an prochain, suite à la demande des groupes de danse.

Si le "Te Hura Nui" est connu pour son buffet et ses spectacles de danse, il ne faut pas négliger tout le travail qui est réalisé en coulisse. "Nous commençons à préparer à partir du mois de mai. Je contacte les fournisseurs, les prestataires ainsi que les groupes de danse. Je vois avec le marketing pour la communication des soirées", explique Teva Teriitemoehaa.

Très enthousiaste, la direction "a toujours soutenu" Teva dans la mise en place de ce "mini heiva". "On s'est débrouillés avec les moyens du bord, au niveau de la décoration, la scène doit être assez grande pour accueillir les groupes qui viennent avec 20 danseurs au minimum. On a déjà un budget animation qui nous permet de payer nos groupes de danse et les orchestres. On a rajouté un budget supplémentaire pour le "Te Hura Nui", pour la partie logistique et les différentes prestations. Il y a aussi les partenaires qui nous soutiennent depuis le début", indique le directeur de la restauration.

Côté décoration, "chaque année, Coco Hotahota me prêtait du matériel et des costumes. Cette fois-ci, j'ai eu la chance de connaitre les membres de "Pupu Tuha'a Pae". Ils m'ont prêté beaucoup de matériels et de costumes. Et j'ai un ami qui a un savoir-faire au niveau de la décoration. Il m'a aidé pour l'emplacement et la décoration du buffet."

Et pour le choix des groupes de danse, Teva se fie à son intuition. "Je ne prends pas spécialement les meilleurs groupes ou ceux qui ont gagné, parce que je suis obligé de planifier à l'avance les dates de leur passage." Du coup, il participe à quelques soirées de concours au Heiva i Tahiti, à To'atā, pour sélectionner les groupes. Il regarde également les prestations à la télévision. Cependant, Teva se dit déçu de ne pas avoir eu la troupe Ori i Tahiti de Teraurii Piritua, grand vainqueur de la catégorie "Hura Tau". "Je l'avais contacté une semaine avant le début du heiva, parce que je savais qu'il faisait de très belles choses au niveau de la danse. Mais, il était trop fatigué avec la préparation", regrette-t-il.

Malgré tout, les groupes sélectionnés offrent de beaux spectacles, les vendredis et samedis soir. D'ailleurs, ce vendredi soir, la troupe de Temaeva vous proposera son spectacle "Fa'ahei tā'oto" (le rêve). Samedi soir, place à la troupe d'Olivier Lenoir, Tahiti ia Ruru-Tū-Noa, avec son thème racontant les exploits d'un héros légendaire, Tāfa'i.

Le "Te Hura Nui" se terminera le 18 août, avec la prestation des lauréats en Hura Ava Tau, Tahiti Hura.

Fier de ce qu'est devenu son bébé, Teva Teriimoehaa sait que le "Te Hura Nui" est un rendez-vous incontournable au sein de l'établissement.

La parole à

Teva Teriitemoehaa
Créateur du Te Hura Nui

"J'espère que le "Te Hura Nui" continuera dans le temps"


"Je suis originaire de Raiatea, et quand j'étais à l'école primaire, je dansais. Ensuite, je suis venu sur Tahiti en 1983, où j'ai intégré le groupe de Coco, Temaeva, avec qui j'ai dansé pendant au moins 10 ans. Coco était aussi le directeur artistique à l'Otac, et le Territoire donnait la possibilité aux jeunes qui n'avaient pas de travail, de venir produire des spectacles avec Temaeva, puisque Coco recherchait des danseurs et des danseuses. On faisait des répétitions pendant deux mois et on montait des spectacles. J'ai arrêté la danse par rapport à mon travail qui me prenait trop de temps. J'ai essayé de remonter sur scène, il y a trois voire quatre ans, mais ce n'était pas possible. Aujourd'hui, j'espère que le "Te Hura Nui" continuera dans le temps. L'une des valeurs du Méridien, c'est le respect de la Culture, et le "Te Hura Nui" fait partie de la Culture Polynésienne. On se doit de respecter cela."



Rédigé par Corinne Tehetia le Jeudi 9 Aout 2018 à 12:09 | Lu 891 fois