Tahiti, le 5 avril 2023 - Deuxième article de notre série consacrée au comparatif des programmes pour les prochaines territoriales. Alors que le contrat d’aide à l’emploi (CAE) est contesté par le faible niveau d’insertion et le caractère peu transparent des attributions, les listes candidates aux prochaines territoriales arrivent toutes avec des nouveaux projets de contrats pour relancer l’emploi. Les soutiens aux formations dans les secteurs porteurs sont également parmi les mesures phares proposées. Peu de candidats s’engagent sur l’évolution du système de retraite et encore moins sur la modification du code du travail.
A chacun son contrat Le CAE a fait des petits. Alors que le taux d’insertion apparaît faible, les candidats n’ont pas manqué d’imaginer une ou plusieurs alternatives pour mettre en place un dispositif plus pertinent. Au Tavini, on évoque l’idée d’instaurer un Contrat d’aide étudiant sur deux ans, cofinancé par le public et le privé. Autre contrat mais à vocation plus large, le Contrat d’apprentissage salarié (CAS) proposé par le Amuitahiraa no te nunaa maohi doit concerner des personnes de 18 à 50 ans sans emploi et qualification. Après une période d’essai de deux ans avec une rémunération de 150 000 Fcfp brut, soit sous le Smig, la personne pourra obtenir un CDI. Pas avare d’idées sur le sujet, le Ia ora te nunaa de Teva Rohfritsch prévoit de multiplier les types de conventions d’emploi en fonction des publics visés. Ainsi, est prévu la mise en place d’un Contrat Taiete de deux ans pour faciliter l’insertion en entreprise, d’un contrat Hiro’a d’un an au Smig dans le domaine de la culture ou encore d’un contrat Haufenua de deux ans pour des postes d’encadrement dans l’administration ou les entreprises. Pour le mouvement Hau maohi, pas de projet de nouveau contrat d’emploi mais il est privilégié la mise en place de nouvelles structures coopératives pour être son “propre patron”. Pour le A here ia porinetia, il s’agit déjà d’améliorer l’existant en le rapprochant de l’utile. Il s’agit donc “réduire les charges sociales des jeunes pour faciliter leur insertion professionnelle” et d’“orienter prioritairement les CAE vers le tissu des petites et très petites entreprises”. Une réorientation partagée par le Tavini qui souhaite affecter les CAE aux “ressources propres du pays” à savoir notamment l’agriculture, l’aquaculture, le tourisme ou encore le domaine de la santé et du social. Du côté du Tapura, il s’agit d’abord de “transformer les dispositifs d’aide à l’emploi pour favoriser la montée en compétences et l’embauche en CDI”. Mais le parti rouge propose également l’instauration d’un “contrat sénior” pour la réinsertion dans le monde du travail des plus de 50 ans ainsi qu’un contrat “job étudiants” sans précision de durée et d’objectifs.
Formations ciblées Sans surprise, la priorité à l’emploi local fait partie des promesses phares de plusieurs candidats. “Garantir la priorité d’embauche aux résidents locaux” est ainsi au menu du Tavini de même que pour le Hau Maohi. Pour le Ia ora te nunaa, cette priorité n’est proposée que dans l’administration.
Pour favoriser la création d’emplois, les différents candidats n’hésitent pas à cibler leurs mesures de formation sur les secteurs potentiellement pourvoyeurs d’embauches et multipliant les dispositifs d’aide ou les efforts d’investissement. Côté apprentissage, le Ia ora te nunaa souhaite ainsi développer les formations aux métiers de la mer tout comme Heiura – les Verts. Spectre sensiblement plus large pour la liste du A here ia porinetia, menée par Nuihau Laurey qui veut “investir massivement dans la formation aux métiers agricoles et de la mer”. Des idées largement développées et étendues géographiquement dans le programme du Tavini. Il y prévu la mise en place d’un véritable “Campus de la mer” avec plusieurs sites, sur Tahiti et dans les archipels et le développement de la recherche sur la coraliculture et l’algoculture. Plus généralement, le parti indépendantiste propose d’“offrir des formations ou programmes de mentorat, en soutenant les entreprises locales et en offrant des incitations pour créer des emplois locaux” et de “créer des filières de formation dans les domaines liés au développement des ressources propres et de l’économie numérique”. Pour le Hau maohi, l’effort éducatif doit porter sur “la formation de 400 cadres par an (…) dans les Grandes Ecoles de France pour préparer nos enfants à diriger et développer notre pays”. Du côté du Tapura, pas d’effort de formation sur le secteur primaire mais le parti d’Édouard Fritch souhaite par contre “élargir le panel de formations des carrières sanitaires et sociales”. Pour la Hau Maohi, il s’agit d’abord de mettre en place un observatoire de l’emploi pour identifier les besoins et ensuite proposer des formations débouchant sur un CDI.
La question des retraites globalement occultée Alors que le débat autour de la réforme des retraites agitent la métropole, les engagements des candidats sur la question de l’après-carrière sont rares. Pour le Ia ora te nunaa, il s’agit de garantir une “retraite pleine à partir de 56 ans avec 38 ans de cotisations et au plus tard 62 ans”, étant précisé que les critères ne sont pas cumulatifs (“62 ans ou 38 ans de cotisation”). Pour le Amuitahiraa no te nunaa maohi, le curseur est placé plus bas. Il s’agit en effet pour la liste dirigée par Bruno Sandras d’inciter le départ à la retraite “à 60 ans ou avec 35 années de cotisation”. Moins précis, le Hau maohi veut défendre “le maintien des conditions actuelles d’accès à la retraite en donnant le choix à partir de 60 ans”. Le mouvement de Tauhiti Nena entend également revaloriser les petites retraites, celles des indépendants et des handicapés. Pour les autres listes, c’est le statu quo ou presque. Pas de mesure par contre proposée dans les programmes du Tavini, de A here ia Porinetia ou de Heiura – les Verts. Le Tapura ne propose que l’exonération de CST pour les retraités bénévoles dans les associations. Exonération générale par contre pour le Ia ora te nunaa. Fixé actuellement à 80 000 Fcfp, le minimum vieillesse (ou moni ruau) fait l’objet de quelques attentions de la part des candidats. Pour le Amuitahiraa no te nunaa maohi, il est prévu de le réévaluer à 100 000 Fcfp même pour les retraités actuels par le biais d’une pension complémentaire. Pour le Ia ora te nunaa, la retraite plancher sera fixée à 120 000 Fcfp pour une carrière complète et au niveau actuel pour les carrières incomplètes. Le parti nouvellement créé par Teva Rohfritsch est par ailleurs le seul à défendre la remise en place d’une ITR pour les fonctionnaires d’État. Si la question des retraites est évoquée par certains, aucune liste ne s’engage sur une refonte du code de travail pour agir sur l’emploi.
A chacun son contrat Le CAE a fait des petits. Alors que le taux d’insertion apparaît faible, les candidats n’ont pas manqué d’imaginer une ou plusieurs alternatives pour mettre en place un dispositif plus pertinent. Au Tavini, on évoque l’idée d’instaurer un Contrat d’aide étudiant sur deux ans, cofinancé par le public et le privé. Autre contrat mais à vocation plus large, le Contrat d’apprentissage salarié (CAS) proposé par le Amuitahiraa no te nunaa maohi doit concerner des personnes de 18 à 50 ans sans emploi et qualification. Après une période d’essai de deux ans avec une rémunération de 150 000 Fcfp brut, soit sous le Smig, la personne pourra obtenir un CDI. Pas avare d’idées sur le sujet, le Ia ora te nunaa de Teva Rohfritsch prévoit de multiplier les types de conventions d’emploi en fonction des publics visés. Ainsi, est prévu la mise en place d’un Contrat Taiete de deux ans pour faciliter l’insertion en entreprise, d’un contrat Hiro’a d’un an au Smig dans le domaine de la culture ou encore d’un contrat Haufenua de deux ans pour des postes d’encadrement dans l’administration ou les entreprises. Pour le mouvement Hau maohi, pas de projet de nouveau contrat d’emploi mais il est privilégié la mise en place de nouvelles structures coopératives pour être son “propre patron”. Pour le A here ia porinetia, il s’agit déjà d’améliorer l’existant en le rapprochant de l’utile. Il s’agit donc “réduire les charges sociales des jeunes pour faciliter leur insertion professionnelle” et d’“orienter prioritairement les CAE vers le tissu des petites et très petites entreprises”. Une réorientation partagée par le Tavini qui souhaite affecter les CAE aux “ressources propres du pays” à savoir notamment l’agriculture, l’aquaculture, le tourisme ou encore le domaine de la santé et du social. Du côté du Tapura, il s’agit d’abord de “transformer les dispositifs d’aide à l’emploi pour favoriser la montée en compétences et l’embauche en CDI”. Mais le parti rouge propose également l’instauration d’un “contrat sénior” pour la réinsertion dans le monde du travail des plus de 50 ans ainsi qu’un contrat “job étudiants” sans précision de durée et d’objectifs.
Formations ciblées Sans surprise, la priorité à l’emploi local fait partie des promesses phares de plusieurs candidats. “Garantir la priorité d’embauche aux résidents locaux” est ainsi au menu du Tavini de même que pour le Hau Maohi. Pour le Ia ora te nunaa, cette priorité n’est proposée que dans l’administration.
Pour favoriser la création d’emplois, les différents candidats n’hésitent pas à cibler leurs mesures de formation sur les secteurs potentiellement pourvoyeurs d’embauches et multipliant les dispositifs d’aide ou les efforts d’investissement. Côté apprentissage, le Ia ora te nunaa souhaite ainsi développer les formations aux métiers de la mer tout comme Heiura – les Verts. Spectre sensiblement plus large pour la liste du A here ia porinetia, menée par Nuihau Laurey qui veut “investir massivement dans la formation aux métiers agricoles et de la mer”. Des idées largement développées et étendues géographiquement dans le programme du Tavini. Il y prévu la mise en place d’un véritable “Campus de la mer” avec plusieurs sites, sur Tahiti et dans les archipels et le développement de la recherche sur la coraliculture et l’algoculture. Plus généralement, le parti indépendantiste propose d’“offrir des formations ou programmes de mentorat, en soutenant les entreprises locales et en offrant des incitations pour créer des emplois locaux” et de “créer des filières de formation dans les domaines liés au développement des ressources propres et de l’économie numérique”. Pour le Hau maohi, l’effort éducatif doit porter sur “la formation de 400 cadres par an (…) dans les Grandes Ecoles de France pour préparer nos enfants à diriger et développer notre pays”. Du côté du Tapura, pas d’effort de formation sur le secteur primaire mais le parti d’Édouard Fritch souhaite par contre “élargir le panel de formations des carrières sanitaires et sociales”. Pour la Hau Maohi, il s’agit d’abord de mettre en place un observatoire de l’emploi pour identifier les besoins et ensuite proposer des formations débouchant sur un CDI.
La question des retraites globalement occultée Alors que le débat autour de la réforme des retraites agitent la métropole, les engagements des candidats sur la question de l’après-carrière sont rares. Pour le Ia ora te nunaa, il s’agit de garantir une “retraite pleine à partir de 56 ans avec 38 ans de cotisations et au plus tard 62 ans”, étant précisé que les critères ne sont pas cumulatifs (“62 ans ou 38 ans de cotisation”). Pour le Amuitahiraa no te nunaa maohi, le curseur est placé plus bas. Il s’agit en effet pour la liste dirigée par Bruno Sandras d’inciter le départ à la retraite “à 60 ans ou avec 35 années de cotisation”. Moins précis, le Hau maohi veut défendre “le maintien des conditions actuelles d’accès à la retraite en donnant le choix à partir de 60 ans”. Le mouvement de Tauhiti Nena entend également revaloriser les petites retraites, celles des indépendants et des handicapés. Pour les autres listes, c’est le statu quo ou presque. Pas de mesure par contre proposée dans les programmes du Tavini, de A here ia Porinetia ou de Heiura – les Verts. Le Tapura ne propose que l’exonération de CST pour les retraités bénévoles dans les associations. Exonération générale par contre pour le Ia ora te nunaa. Fixé actuellement à 80 000 Fcfp, le minimum vieillesse (ou moni ruau) fait l’objet de quelques attentions de la part des candidats. Pour le Amuitahiraa no te nunaa maohi, il est prévu de le réévaluer à 100 000 Fcfp même pour les retraités actuels par le biais d’une pension complémentaire. Pour le Ia ora te nunaa, la retraite plancher sera fixée à 120 000 Fcfp pour une carrière complète et au niveau actuel pour les carrières incomplètes. Le parti nouvellement créé par Teva Rohfritsch est par ailleurs le seul à défendre la remise en place d’une ITR pour les fonctionnaires d’État. Si la question des retraites est évoquée par certains, aucune liste ne s’engage sur une refonte du code de travail pour agir sur l’emploi.