Plateforme de prospection minière marine.
PAPEETE, mercredi 17 octobre 2012. En Polynésie française, une hypothétique exploitation des terres rares revient, depuis quelques mois, de façon soutenue, sur le devant de la scène car on sait qu’il y a des gisements intéressants dans le Pacifique. Récemment, le 21 septembre dernier, lors de la rencontre à Paris entre le ministre local de l’environnement, Jacky Bryant et le ministre national du redressement productif, les terres rares sont évoquées par le biais de la gestion des ressources naturelles de Polynésie française dans le cadre de la réforme du code minier, prévue dans les prochains mois. Arnaud Montebourg précisait alors: «Nous avons notamment évoqué le sujet des terres rares. Cela donnera lieu à un groupe de travail permanent où nous discuterons avec mon homologue, Jacky Bryant de manière à ce que nous puissions avoir dans les mois qui viennent, une position commune sur la stratégie à adopter autour des ressources de cette région magnifique du monde» a-t-il précisé.
Au centre des discussions : à qui revient la priorité de l’exploitation de ces gisements ? Car si la Polynésie française possède la compétence en matière de gestion de ses ressources naturelles, l’Etat peut toutefois se les approprier à tout moment par simple décret, au motif que ces ressources deviennent stratégiques. En mars dernier, le sénateur Richard Tuheiava déposait justement un projet de modification de loi organique pour mieux cadrer les compétences Etat/Pays. Mais sa « Proposition de loi organique relative à l'actualisation de certaines dispositions du statut d'autonomie de la Polynésie française en matière de développement durable et endogène, et à l'actualisation de certaines dispositions du code minier national» n’a pas encore trouvé de créneau exploitable dans le calendrier parlementaire.
En attendant, c’est ce jeudi, à l’Assemblée de Polynésie française, lors de la 3e réunion plénière de la session budgétaire, qu’indirectement cette exploitation minière des ressources naturelles est abordée de nouveau. Les élus devront statuer sur un projet de délibération qui «propose de créer au sein de la mission Développement des ressources propres un nouveau programme intitulé «Ressources minières», qui correspond à la mise en place d’études relatives à l'exploration et à l'exploitation de ressources minières en Polynésie française». Mais les questions que ne se posent pas encore vraiment les élus sont celles-ci : en admettant que l’exploitation de ces terres rares à plus de 3 000 m de profondeur sous l’océan, soit finalement du ressort exclusif du Pays, une telle industrie minière réclame des capitaux très importants ; d’où vont-ils venir ? Avec quelles garanties de recettes pour le Pays sur les éventuelles concessions accordées ? Avec quelles obligations pour les exploitants de ne pas laisser des sites dévastés après leur collecte utile ? Et avec quels garde-fous environnementaux durant les phases de prospection et d’exploitation ?
Car, derrière un intitulé alléchant, les terres rares cachent mal leur toxicité. Ces métaux sous forme de minerais entrent dans la fabrication de la plupart de nos appareils quotidiens de la grande famille des nouvelles technologies (ordinateurs, tablettes, smart phones, lasers, panneaux photovoltaïques, radars et même missiles etc…), et sont donc très recherchés, partout où ils se trouvent. Or, pour l’instant 95% de ces terres rares exploitées pour les nouvelles technologies proviennent de Chine, qui ne dispose pourtant «que » de 37% des gisements mondiaux reconnus. Car l’enjeu environnemental de cette exploitation minière est loin d’être anodin. Pour certains, l’extraction des terres rares est tellement polluante, à la fois en terme de qualité de l’air ou des sols, qu’elle est assimilée à du raffinage pétrolier. Des pays riches en terres rares comme les Etats-Unis, l’Australie ou le Brésil ne les exploitent pas encore de façon soutenue, faute de réponse suffisamment satisfaisante en matière de protection de l’environnement.
Au centre des discussions : à qui revient la priorité de l’exploitation de ces gisements ? Car si la Polynésie française possède la compétence en matière de gestion de ses ressources naturelles, l’Etat peut toutefois se les approprier à tout moment par simple décret, au motif que ces ressources deviennent stratégiques. En mars dernier, le sénateur Richard Tuheiava déposait justement un projet de modification de loi organique pour mieux cadrer les compétences Etat/Pays. Mais sa « Proposition de loi organique relative à l'actualisation de certaines dispositions du statut d'autonomie de la Polynésie française en matière de développement durable et endogène, et à l'actualisation de certaines dispositions du code minier national» n’a pas encore trouvé de créneau exploitable dans le calendrier parlementaire.
En attendant, c’est ce jeudi, à l’Assemblée de Polynésie française, lors de la 3e réunion plénière de la session budgétaire, qu’indirectement cette exploitation minière des ressources naturelles est abordée de nouveau. Les élus devront statuer sur un projet de délibération qui «propose de créer au sein de la mission Développement des ressources propres un nouveau programme intitulé «Ressources minières», qui correspond à la mise en place d’études relatives à l'exploration et à l'exploitation de ressources minières en Polynésie française». Mais les questions que ne se posent pas encore vraiment les élus sont celles-ci : en admettant que l’exploitation de ces terres rares à plus de 3 000 m de profondeur sous l’océan, soit finalement du ressort exclusif du Pays, une telle industrie minière réclame des capitaux très importants ; d’où vont-ils venir ? Avec quelles garanties de recettes pour le Pays sur les éventuelles concessions accordées ? Avec quelles obligations pour les exploitants de ne pas laisser des sites dévastés après leur collecte utile ? Et avec quels garde-fous environnementaux durant les phases de prospection et d’exploitation ?
Car, derrière un intitulé alléchant, les terres rares cachent mal leur toxicité. Ces métaux sous forme de minerais entrent dans la fabrication de la plupart de nos appareils quotidiens de la grande famille des nouvelles technologies (ordinateurs, tablettes, smart phones, lasers, panneaux photovoltaïques, radars et même missiles etc…), et sont donc très recherchés, partout où ils se trouvent. Or, pour l’instant 95% de ces terres rares exploitées pour les nouvelles technologies proviennent de Chine, qui ne dispose pourtant «que » de 37% des gisements mondiaux reconnus. Car l’enjeu environnemental de cette exploitation minière est loin d’être anodin. Pour certains, l’extraction des terres rares est tellement polluante, à la fois en terme de qualité de l’air ou des sols, qu’elle est assimilée à du raffinage pétrolier. Des pays riches en terres rares comme les Etats-Unis, l’Australie ou le Brésil ne les exploitent pas encore de façon soutenue, faute de réponse suffisamment satisfaisante en matière de protection de l’environnement.