Terrains militaires cédés : les tavana demandent à l'Etat de remettre la main à la poche


Le Contrat de Redynamisation des Sites de Défense constitue un outil de reconversion économique majeur destiné à compenser la perte d’activité économique générée par la libération des emprises militaires dans les communes de Papeete, Faaa, Pirae, Arue, Mahina et Taiarapu-Est.
PARIS, le 19 novembre 2018. Le président du Syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetuanui, demandera cette semaine à l'Etat de participer "au financement du désamiantage et de la dépollution" des terrains militaires qui ont été cédés et la "révision des enveloppes financières" consacrés à la reconversion de ces sites.


Le président du Syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetuanui, est à Paris cette semaine pour participer au congrès des maires de France. Il profite de son déplacement pour défendre les revendications des maires polynésiens. Le maire de Tumara'a évoquera notamment cette semaine lors de ses rendez-vous institutionnels la question des anciens terrains militaires qui ont été cédés aux communes et au Pays.

Les communes de Arue, Faa’a, Mahina, Papeete, Pirae et Taiarapu-Est ont ainsi été concernées par les Contrats de redynamisation des sites de défense (CRSD) qui ont pour but de faciliter, dans les bassins de population impactés par la diminution de l’activité militaire, la reconversion d'anciens terrains militaires par la mise en œuvre de projets générateurs d’emploi.

Selon le haut-commissariat, ces anciennes emprises foncières militaires représentent près de 22 hectares et sont estimées à environ 4,9 milliards de Fcfp.

"Signé en 2016 (…), le contrat de redynamisation des sites de Défense en Polynésie française a décliné l’ensemble des projets portés par les communes signataires, en indiquant pour chacune des actions s’y rapportant une enveloppe financière ainsi que la clé de répartition des financements (Etat FEI, Etat FRED, Polynésie française, commune)", note le Syndicat pour la promotion des communes (SPC) dans un communiqué avant de regretter : "Les montants figurant dans le contrat étaient par définition des montants prévisionnels, manifestement sous-estimés s’agissant des travaux."
Le SPC relève que "les études d’opportunité, de faisabilité et d’avant-projet mettent en exergue des coûts de travaux (dépollution, désamiantage, réhabilitation et/ou démolition de bâtiments, voies et réseaux divers), très nettement supérieurs aux enveloppes prévues dans le cadre du CRSD. Or, la concrétisation de chacun des projets mentionnés au CRSD dépend, pour l’ensemble des communes, de l’accompagnement financier de l’Etat et de la Polynésie française à hauteur de 80% des montants hors taxes."

Le syndicat pour la promotion des communes souligne : "Ces enveloppes financières restent ainsi insuffisantes au regard des coûts prévisionnels des travaux précisés à l’issue des études". "Les sites polynésiens se caractérisent par l’obsolescence de bon nombre d’entre eux. Ainsi, la démolition de ces bâtiments représente un enjeu majeur et préalable à la réalisation des projets", met en avant le SPC. Celui-ci ensuite l'exemple du "contrat de redynamisation du site de la défense de l’agglomération caennaise et en particulier du quartier Koenig" pour lequel l’Etat a apporté une "quote-part de 42% (2 630 000 euros, 314 millions de Fcfp) pour l’étude et les travaux de requalification du domaine".
Les élus demandent donc "la participation de l’Etat au financement du désamiantage et de la dépollution des sites" et la "révision des enveloppes financières inscrites dans le CRSD pour tenir compte des coûts prévisionnels des travaux actualisés à l’issue des études".
Le CRSD prévoit une participation de l'Etat à hauteur de 735 millions de Fcfp.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 19 Novembre 2018 à 15:34 | Lu 1608 fois