Températures, océans, canicules: les indices du changement climatique


PARIS, 21 novembre 2011 (AFP) - Hausse moyenne de près d'1°C de la température mondiale depuis un siècle, montée du niveau de la mer, vagues de chaleur et inondations plus nombreuses: le changement climatique est en cours, nous rappelle la science, avec des effets qui vont s'accroître au fil des décennies.

- LA TEMPERATURE MONDIALE a augmenté de 0,74°C depuis un siècle, et devrait augmenter de +1,1 à 6,4°C par rapport à 1980-1999 d'ici 2100, avec une valeur moyenne plus sûrement comprise entre +1,8 et +4°C, selon le dernier rapport en date du Giec, l'organe scientifique de référence sur le climat, publié en 2007.

Les données recueillies depuis la sortie de ce rapport, dont la prochaine version sera publiée en 2014, montrent qu'"il n'y a pas vraiment d'indices que le réchauffement se soit arrêté ou marque une pause", constate le climatologue Jean Jouzel, soulignant que la "dernière décennie a été la plus chaude que l'on ait connue".

Le changement climatique est imputable --avec 90% de certitude selon le Giec-- à la hausse des émissions de gaz à effet de serre (+3% en moyenne par an sur la dernière décennie) qui ont atteint de nouveaux sommets en 2010.

- LA FONTE DES GLACIERS D'ALTITUDE, notamment ceux de l'Himalaya, menace l'approvisionnement en eau de nombreuses régions (Inde du nord, Chine). Les glaciers dans les Andes tropicales ont perdu entre 30% et 100% de leur surface en 30 ans, ceux des Pyrénées pourraient tous avoir disparu en 2050.

- LA FONTE DE LA BANQUISE arctique, qui couvre 15 millions de km2, se poursuit. Moins les rayons du soleil sont réfléchis par la glace et plus leur chaleur est absorbée par l'eau, ce qui accélère la fonte.

La hausse de température a été deux fois plus importante au pôle Nord que la moyenne mondiale ces 100 dernières années, selon le Giec.

En septembre 2011, la superficie des glaces arctiques, mesurée par Centre national américain de mesures de la neige et de glace (NSIDC), a tutoyé le minimum record atteint en 2007. Pour l'Institut de physique environnementale de l'Université de Brême (Allemagne), ce minimum a même été battu.

L'océan Arctique devrait devenir libre de glace l'été d'ici 2050.

- LA FONTE DES CALOTTES GLACIAIRES, principalement au Groenland et sur le continent antarctique, contribue à l'élévation du niveau des océans.

La fonte des calottes a même contribué pour au moins 30% à la hausse du niveau de la mer sur les années récentes même si de grandes incertitudes subsistent sur ce sujet mal connu, estime Jean Jouzel.

- L'ELEVATION DU NIVEAU DES OCEANS est plus rapide que prévue, en raison de la fonte des calottes polaires. Dans leur rapport de 2007, les experts du Giec avaient estimé que la hausse atteindrait de 18 à 59 cm d'ici à la fin du siècle, en raison notamment de la dilatation de l'eau.

L'élévation pourrait atteindre, voire dépasser, un mètre, affirment désormais nombre d'études scientifiques.

- LES EVENEMENTS METEOROLOGIQUES EXTREMES tels que les pluies torrentielles ou les vagues de forte chaleur vont devenir plus fréquents et plus intenses, a souligné vendredi le Giec dans un rapport spécial, appelant à s'y préparer en développant les mesures dites d'adaptation.

- LA DESERTIFICATION s'intensifie, notamment au Sahel ou dans le nord de la Chine. Déjà, le lac Tchad a perdu 90% de sa superficie en 40 ans, passant de 25.000 km2 à 2.500 km2.

- LA BIODIVERSITE devrait souffrir du réchauffement, avec 20 à 30% des espèces animales et végétales menacées d'extinction en cas de hausse des températures de 1,5 à 2,4°C par rapport aux 20 dernières années du 20e siècle.

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Rédigé par AFP le Dimanche 20 Novembre 2011 à 21:25 | Lu 1962 fois