Tahiti, le 16 mars 2023 – Présent jeudi pour la pose de la première pierre du nouveau terminal de gaz Mana Ito à Hitia'a, le président de la communauté de communes de Tereheamanu, Tearii Alpha, s'est longuement expliqué pour Tahiti Infos sur l'ambition du “projet de territoire” de sa communauté des cinq communes du sud de Tahiti, tout particulièrement sur le potentiel de “zone d'activité portuaire incroyable” de Hitia'a.
Lire aussi : Un terminal de gaz à 4 milliards à Hitia'a
Vous avez affirmé aujourd'hui qu'un projet comme celui de Mana Ito à Hitia'a s'inscrivait tout particulièrement dans le projet de territoire de la communauté de commune de Tereheamanu. Expliquez-nous ?
“Tout d'abord, il faut expliquer que la création de Tereheamanu s'est fondée sur plusieurs ambitions et notamment celle de gérer ensemble des compétences communales difficiles. On a d'abord mis en commun la compétence de l'assainissement des eaux usées, qui n'est pas évidente à mettre en œuvre pour des communes prises individuellement. Depuis février 2021, nous avons donc travaillé sur un schéma directeur de l'assainissement dans la zone de Tereheamanu. Une zone où nous allons privilégier l'assainissement non collectif, puisque l'habitat est diffus. L'assainissement collectif va être organisé dans la centralité de Afaahiti, donc dans la ville de Taravao, et dans certaines centralités communales. Mais le reste, dans 90% du territoire, sera organisé en assainissement non collectif.”
Parmi ces compétences partagées, il y a également l'ouverture des servitudes. Comme c'est le cas dans la vallée de Hitia'a qui va accueillir le nouveau terminal de gaz de Tahiti ?
“Cette deuxième compétence communale que nous mettons en place ensemble, c'est effectivement le développement par les voiries d'intérêt communautaires. C’est-à-dire l'ouverture de servitudes de développement. On le voit bien, Tahiti c'est un tour de l'île avec quelques pénétrantes dans certaines vallées. Et souvent, lorsqu'il y a des pénétrantes, ce sont des lotissements privés qui les ont organisées. Il y a aussi Marama Nui qui a réussi à ouvrir certaines vallées au développement, mais les servitudes ne sont pas encore très bien organisées. Sur le territoire de Tereheamanu, cette deuxième compétence communale, nous souhaitons la porter vivement, parce qu'elle permet l'ouverture dans des vallées. Comme aujourd'hui, pour la vallée de la famille Cowan. Et après l'ouverture dans différentes vallées, il y a aussi les connexions entre les vallées.”
Plus concrètement aujourd'hui, ce développement économique de communes du sud de Tahiti est une aubaine visiblement bien accueillie par les élus de Tereheamanu ?
“C'est la troisième ambition que nous avons mise en commun, qui est déléguée aujourd'hui par le code général des collectivités territoriales. C'est l'ambition de voire notre développement ensemble. C’est-à-dire d'être ensemble les catalyseurs d'un développement dans une zone relativement rurale. Aujourd'hui, on le voit, Tahiti bascule pratiquement tous les jours vers la zone de Arue à Punaauia où l'on retrouve 80% des salariés. Nous disons à Tereheamanu que nous avons intérêt à attirer l'attention des investisseurs et des autorités sur le développement de zones d'activité dans nos communes.”
Hitia'a, avec cette passe de Faatautia, est une zone que vous avez particulièrement identifiée pour son potentiel d'activité ?
“La zone de Hitia'a, nous l'avons déjà identifiée comme une zone d'activité portuaire incroyable. La passe de Faatautia, celle par laquelle va passer le gazier qui va acheminer le gaz de la société Mana Ito demain, c'est la plus large et la plus profonde de Tahiti. Elle fait 50 mètres de profondeur. Et tout le lagon, de la passe vers le débarcadère devant le terrain de Joinville Cowan, est déjà organisé naturellement à 30 mètres de profondeur. Ensuite, nous avons trois vallées, en face de ce débarcadère potentiel. Celle de la famille Cowan, celle de la famille de “Turi” Teraihaaroa et celle de la famille Simon. Ces trois vallées cumulées représentent plus de potentiel foncier que Punaruu et Tipaerui réunies. Aujourd'hui, on n'a que ces deux dernières zones industrielles dans notre pays. Et on voit bien qu'elles sont déjà surexploitées. Avec une difficulté nouvelle, c'est que l'urbanisation s'est organisée autour de ces deux zones. Tipaerui est aujourd'hui davantage une zone d'habitation et de logements qu'une zone industrielle. Nous souhaitons donc que Hitia'a accueille ce type de développement, avec un lien terre-mer intéressant avec un débarcadère qui pourrait accueillir l'ambition de développement des archipels des Tuamotu et des Australes, avec des productions débarquées ici et bien sûr avec une première transformation de ces produits localement.”
Selon vous, l'utilisation de cette passe de Faatautia pourrait solutionner la problématique de la taille de la passe de Papeete ?
“Demain, les bateaux seront de plus en plus gros. On sait qu'à Papeete, il y a une réflexion avec le Port autonome pour approfondir la passe. Évidemment que ce chantier va être difficile au niveau environnemental, au niveau technique et pas forcément la solution à proposer pour le futur. Il faut se projeter à 50 ans. Les bateaux sont de plus en plus gros et les lignes maritimes seront armées avec des navires de plus en plus gros. Or de la zone de Hitia'a, on pourrait un jour renvoyer des produits transformés à Hitia'a. On pense même un jour à un projet similaire à Fidji Water, qui consisterait à exporter de l'eau. C'est une des ressources les plus visibles dans la zone sur Sud de Tahiti. Il faut bien sûr la gérer durablement et de façon raisonnée, pour les questions domestiques et locales. Mais on peut aussi avoir une ambition internationale pour notre eau. Tout cela, c'est ce dont nous discutons déjà avec les propriétaires de Hitia'a. La famille Cowan a déjà été sensibilisée par toutes ces discussions. Ce que nous attendons maintenant, c'est que les ayants-droits de ces trois vallées s'entendent et s'organisent pour anticiper une zone d'activité avec les autorités du Pays de demain. Et puis que les investisseurs potentiels s'intéressent à une zone qui se trouve à cinq minutes du pôle de Afaahiti, qui est le deuxième pôle économique de Tahiti.”
De tels aménagements nécessitent des flux, du trafic et donc une réflexion sur le réseau d'accès à Hitia'a et plus généralement aux communes du Sud de Tahiti ?
“Se pose la question de la route. Il faut effectivement qu'il y ait une liaison un peu plus sécurisée en termes de fluidité entre Papeete et cette zone de développement. Et nous pensons que la chose qu'il faut étudier un peu plus activement, c'est une véritable traversière qui passe par le milieu de l'île de Tahiti. Parce qu'au milieu de l'île de Tahiti, il y a des plateaux. Toute l'ambition foncière des familles polynésiennes aujourd'hui, c'est de revenir sur des terres qui ne sont pas occupées. Les terres les plus viables demain sur notre île de Tahiti, ce sont celles du centre des vallées et du centre de l'île de Tahiti. Bien sûr, il faut une infrastructure qui ne dénature pas notre île et il ne faut pas forcément faire des viaducs et des ponts de grande envergure, mais il faut aussi travailler sur des tunnels et des aménagements un peu plus cachés et adaptés à notre centre de l'île.”
Ce qui soulève des questions environnementales ?
“Bien sûr et j'ajoute des questions culturelles. Il faut allier la valeur culturelle et naturelle qu'aura cette traversière pour avoir un développement respectueux. Bien sûr, il faudra protéger le patrimoine que l'on va redécouvrir. Parce que le patrimoine physique de Tahiti, il est au milieu de la brousse. Donc, il est important d'allier développement économique, développement d'activités, mais toujours dans le respect de l'environnement et de la culture. C'est le projet de territoire de Tereheamanu, que nous avons validé il y a un peu plus de six mois maintenant avec les cinq communes. Et c'est le projet que nous souhaitons proposer, discuter et mettre en œuvre avec l'acceptation des autorités du Pays de demain.”
Lire aussi : Un terminal de gaz à 4 milliards à Hitia'a
Vous avez affirmé aujourd'hui qu'un projet comme celui de Mana Ito à Hitia'a s'inscrivait tout particulièrement dans le projet de territoire de la communauté de commune de Tereheamanu. Expliquez-nous ?
“Tout d'abord, il faut expliquer que la création de Tereheamanu s'est fondée sur plusieurs ambitions et notamment celle de gérer ensemble des compétences communales difficiles. On a d'abord mis en commun la compétence de l'assainissement des eaux usées, qui n'est pas évidente à mettre en œuvre pour des communes prises individuellement. Depuis février 2021, nous avons donc travaillé sur un schéma directeur de l'assainissement dans la zone de Tereheamanu. Une zone où nous allons privilégier l'assainissement non collectif, puisque l'habitat est diffus. L'assainissement collectif va être organisé dans la centralité de Afaahiti, donc dans la ville de Taravao, et dans certaines centralités communales. Mais le reste, dans 90% du territoire, sera organisé en assainissement non collectif.”
Parmi ces compétences partagées, il y a également l'ouverture des servitudes. Comme c'est le cas dans la vallée de Hitia'a qui va accueillir le nouveau terminal de gaz de Tahiti ?
“Cette deuxième compétence communale que nous mettons en place ensemble, c'est effectivement le développement par les voiries d'intérêt communautaires. C’est-à-dire l'ouverture de servitudes de développement. On le voit bien, Tahiti c'est un tour de l'île avec quelques pénétrantes dans certaines vallées. Et souvent, lorsqu'il y a des pénétrantes, ce sont des lotissements privés qui les ont organisées. Il y a aussi Marama Nui qui a réussi à ouvrir certaines vallées au développement, mais les servitudes ne sont pas encore très bien organisées. Sur le territoire de Tereheamanu, cette deuxième compétence communale, nous souhaitons la porter vivement, parce qu'elle permet l'ouverture dans des vallées. Comme aujourd'hui, pour la vallée de la famille Cowan. Et après l'ouverture dans différentes vallées, il y a aussi les connexions entre les vallées.”
Plus concrètement aujourd'hui, ce développement économique de communes du sud de Tahiti est une aubaine visiblement bien accueillie par les élus de Tereheamanu ?
“C'est la troisième ambition que nous avons mise en commun, qui est déléguée aujourd'hui par le code général des collectivités territoriales. C'est l'ambition de voire notre développement ensemble. C’est-à-dire d'être ensemble les catalyseurs d'un développement dans une zone relativement rurale. Aujourd'hui, on le voit, Tahiti bascule pratiquement tous les jours vers la zone de Arue à Punaauia où l'on retrouve 80% des salariés. Nous disons à Tereheamanu que nous avons intérêt à attirer l'attention des investisseurs et des autorités sur le développement de zones d'activité dans nos communes.”
Hitia'a, avec cette passe de Faatautia, est une zone que vous avez particulièrement identifiée pour son potentiel d'activité ?
“La zone de Hitia'a, nous l'avons déjà identifiée comme une zone d'activité portuaire incroyable. La passe de Faatautia, celle par laquelle va passer le gazier qui va acheminer le gaz de la société Mana Ito demain, c'est la plus large et la plus profonde de Tahiti. Elle fait 50 mètres de profondeur. Et tout le lagon, de la passe vers le débarcadère devant le terrain de Joinville Cowan, est déjà organisé naturellement à 30 mètres de profondeur. Ensuite, nous avons trois vallées, en face de ce débarcadère potentiel. Celle de la famille Cowan, celle de la famille de “Turi” Teraihaaroa et celle de la famille Simon. Ces trois vallées cumulées représentent plus de potentiel foncier que Punaruu et Tipaerui réunies. Aujourd'hui, on n'a que ces deux dernières zones industrielles dans notre pays. Et on voit bien qu'elles sont déjà surexploitées. Avec une difficulté nouvelle, c'est que l'urbanisation s'est organisée autour de ces deux zones. Tipaerui est aujourd'hui davantage une zone d'habitation et de logements qu'une zone industrielle. Nous souhaitons donc que Hitia'a accueille ce type de développement, avec un lien terre-mer intéressant avec un débarcadère qui pourrait accueillir l'ambition de développement des archipels des Tuamotu et des Australes, avec des productions débarquées ici et bien sûr avec une première transformation de ces produits localement.”
Selon vous, l'utilisation de cette passe de Faatautia pourrait solutionner la problématique de la taille de la passe de Papeete ?
“Demain, les bateaux seront de plus en plus gros. On sait qu'à Papeete, il y a une réflexion avec le Port autonome pour approfondir la passe. Évidemment que ce chantier va être difficile au niveau environnemental, au niveau technique et pas forcément la solution à proposer pour le futur. Il faut se projeter à 50 ans. Les bateaux sont de plus en plus gros et les lignes maritimes seront armées avec des navires de plus en plus gros. Or de la zone de Hitia'a, on pourrait un jour renvoyer des produits transformés à Hitia'a. On pense même un jour à un projet similaire à Fidji Water, qui consisterait à exporter de l'eau. C'est une des ressources les plus visibles dans la zone sur Sud de Tahiti. Il faut bien sûr la gérer durablement et de façon raisonnée, pour les questions domestiques et locales. Mais on peut aussi avoir une ambition internationale pour notre eau. Tout cela, c'est ce dont nous discutons déjà avec les propriétaires de Hitia'a. La famille Cowan a déjà été sensibilisée par toutes ces discussions. Ce que nous attendons maintenant, c'est que les ayants-droits de ces trois vallées s'entendent et s'organisent pour anticiper une zone d'activité avec les autorités du Pays de demain. Et puis que les investisseurs potentiels s'intéressent à une zone qui se trouve à cinq minutes du pôle de Afaahiti, qui est le deuxième pôle économique de Tahiti.”
De tels aménagements nécessitent des flux, du trafic et donc une réflexion sur le réseau d'accès à Hitia'a et plus généralement aux communes du Sud de Tahiti ?
“Se pose la question de la route. Il faut effectivement qu'il y ait une liaison un peu plus sécurisée en termes de fluidité entre Papeete et cette zone de développement. Et nous pensons que la chose qu'il faut étudier un peu plus activement, c'est une véritable traversière qui passe par le milieu de l'île de Tahiti. Parce qu'au milieu de l'île de Tahiti, il y a des plateaux. Toute l'ambition foncière des familles polynésiennes aujourd'hui, c'est de revenir sur des terres qui ne sont pas occupées. Les terres les plus viables demain sur notre île de Tahiti, ce sont celles du centre des vallées et du centre de l'île de Tahiti. Bien sûr, il faut une infrastructure qui ne dénature pas notre île et il ne faut pas forcément faire des viaducs et des ponts de grande envergure, mais il faut aussi travailler sur des tunnels et des aménagements un peu plus cachés et adaptés à notre centre de l'île.”
Ce qui soulève des questions environnementales ?
“Bien sûr et j'ajoute des questions culturelles. Il faut allier la valeur culturelle et naturelle qu'aura cette traversière pour avoir un développement respectueux. Bien sûr, il faudra protéger le patrimoine que l'on va redécouvrir. Parce que le patrimoine physique de Tahiti, il est au milieu de la brousse. Donc, il est important d'allier développement économique, développement d'activités, mais toujours dans le respect de l'environnement et de la culture. C'est le projet de territoire de Tereheamanu, que nous avons validé il y a un peu plus de six mois maintenant avec les cinq communes. Et c'est le projet que nous souhaitons proposer, discuter et mettre en œuvre avec l'acceptation des autorités du Pays de demain.”