Tauhiti Nena dénonce les "dérives" de l'Education nationale en Polynésie


Vendredi dernier, le vice-recteur soulignait devant la presse que les tranferts de l’Etat ne baisseraient pas pour l’année scolaire à venir. En 2011, ils représenteront un total de 62,6 milliards, essentiellement destinés à payer les salaires des 6 280 salariés de l’Education nationale. Ce montant, et l’absence de suppression de postes dans un contexte financier délicat pour l’Etat représente un « effort quantitatif remarquable», soulignait alors le vice-recteur Jean-Claude Cirioni. Le ministre de l’Education, Tauhiti Nena, lui a répondu plutôt sèchement aujourd’hui.

«Les 62,6 milliards versés chaque année par l’Etat pour l’éducation constituent une obligation légale (...) Il n’est donc pas utile de souligner l’importance de la masse financière dédiée à l’Education, on ne nous fait pas de cadeau particulier », a affirmé Tauhiti Nena mercredi matin.

"Tri" des candidatures pour les postes de chefs d'établissement

Et ce n’est pas tout. En réponse au vice-recteur qui annonçait vendredi que l’Etat reprenait le contrôle après « certaines dérives », le ministre de l’éducation, entouré des directeurs de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire, s’est agacé qu’on « pointe systématiquement la Polynésie française comme une mauvaise élève » peuplée « d’enfants gâtés ». « Si l’on parle de dérives, alors oui, je peux en signaler un certain nombre » a-t-il alors rétorqué.

Tauhiti Nena cite en exemple l’obligation faite au vice-rectorat d’adresser annuellement au ministre une synthèse des évaluations des enseignants, une obligation « qui n'est pas respectée » affirme-t-il, alors que les inspecteurs de l'Education sont "payés sur la masse salariale affectée au territoire". Le ministre rappelle aussi qu’alors que la Polynésie française peut choisir « librement les agents dont elle demande la mise à disposition au ministère de l’éducation nationale », les services du vice-rectorat « ont fait eux-mêmes, directement à Paris, un tri des candidatures pour les postes de chefs d’établissements sans même transférer l’intégralité des dossiers à la Polynésie française ».

Tauhiti Nena rappelle enfin qu’un comité régulateur devait être créé pour suivre la mise en œuvre de la convention de 2007. Il n’a jamais vu le jour. « Je demande instamment au Haut-Commissaire de la République de mettre fin au non-respect des exigences de cette convention », a conclu Tauhiti Nena.

Rédigé par F K le Mercredi 1 Juin 2011 à 16:07 | Lu 2343 fois