Tauhiti NENA répond à Tahiti Infos: "Les choses devraient rapidement rentrer dans l'ordre"


Droit de réponse suite à l’article du 13/09/2012 diffusé sur le site Tahiti-infos

Lors de cette rentrée scolaire, ce ne sont pas moins de 23 744 élèves qui ont été accueillis dans les établissements du second degré. Comme à chaque début d’année scolaire, pour des raisons multiples et indépendantes de notre volonté, certains ajustements ont été nécessaires concernant les affectations des personnels enseignants. Je tiens ici à remercier les personnels de la Direction des enseignements secondaires qui ne ménagent pas leurs efforts pour trouver, dans l’urgence, la solution la mieux adaptée à chaque difficulté. Je tiens également à rassurer les élèves et leurs parents, les choses devraient rapidement rentrer dans l’ordre.

Cependant, au vu de propos tenus dans la presse la semaine dernière, dont certains portent atteinte à la crédibilité de mes services, je voudrais apporter quelques précisions :

• Monsieur le Vice-recteur se trompe lorsqu’il pense que ces difficultés à pourvoir certains postes découlent du fait que nous aurions bloqué des postes pour des contractuels. Nous avons effectivement bloqué 35 postes, non pas pour des contractuels mais pour des professeurs stagiaires. Nous avions 102 admissibles, dans diverses disciplines, aux concours de recrutement des enseignants du second degré. Nous savions d’expérience qu’à peu près la moitié d’entre eux était susceptible d’être admise suite aux épreuves orales, mais les 60 suppressions de postes imposées par Luc Chatel, ancien ministre de l’éducation nationale, nous ont empêchés d’en réserver davantage. Cela a d’ailleurs causé quelques perturbations à la rentrée lorsque nous nous sommes retrouvés avec finalement 52 admis à affecter. Nous ne pouvons que nous féliciter de ces réussites qui nous confortent dans l’idée que l’océanisation des cadres passe par l’encouragement et la formation, entre autres, de nos professeurs contractuels. Les quelques postes supplémentaires – cinq uniquement - que nous avions réservés pour des contractuels, notamment en EPS, correspondaient à un vivier existant, répondant aux exigences de diplômes et bénéficiant d’une formation de préparation aux concours. Tous les autres postes ont bien été mis au mouvement.
• Sur les 28 postes dont les contrats sont en attente au vice-rectorat, 20 sont des postes à temps partiel que nous ne pouvions pas proposer à des enseignants titulaires, ces derniers devant obligatoirement occuper des postes à temps complet (18h pour les certifiés, 15h pour les agrégés). Je précise au passage que les professeurs contractuels en CDD représentent cette année 5% de la dotation en postes, contre 8% l’année dernière, la tendance n’est donc pas du tout à l’augmentation de la proportion de professeurs contractuels.
• Sur le recrutement de ces enseignants contractuels, mes services respectent scrupuleusement les exigences du vice-recteur, à savoir qu’ils présentent les qualifications nécessaires et que les postes sur lesquels ils sont affectés correspondent à leurs domaines de compétence. Ainsi, pour le demi-poste d’Espagnol à Tubuai pour lequel on reproche à la DES d’avoir proposé une personne titulaire d’une licence de créole, une étude plus approfondie du dossier aurait montré que cette personne résidant sur l’île et immédiatement disponible est non seulement hispanophone de naissance mais également titulaire d’un DEUG d’Espagnol. C’est la raison pour laquelle cette personne a déjà effectué 4 ans de service d’enseignement en Espagnol et prépare le CAPES d’Espagnol, or bien qu’elle présente de surcroît un rapport d’inspection élogieux, le contrat a été rejeté par le vice-rectorat le 28 août dernier.
• Toujours à Tubuai, le vice-recteur se demande pourquoi nous lui avons proposé un CDD à temps plein en Anglais 12 jours après la rentrée. Tout simplement parce que ce poste avait été mis au mouvement mais que le professeur stagiaire en attente de titularisation qui devait y être affecté n’a finalement pas été titularisé. Bien que les délibérations des jurys académiques de la session 2012 se soient réunis le 19 juin, nous n’avons été informés des résultats qu’au mois de juillet et il n’ pas été chose aisée de trouver un professeur volontaire pour ce poste en raison de l’éloignement. Nous avons enfin pu proposer un candidat le 14 août et le contrat nous est revenu signé le 28 août.
• Pour les postes vacants en raison de personnels ayant sollicité des congés de formation, que l’on nous accuse de ne pas avoir transmis en temps voulu, la DES peut attester qu’elle a transmis au vice-rectorat, dès le 31 mai, pour validation, les propositions d’attribution de congé de formation des enseignants. Les arrêtés correspondants n’ont été signés et validés par le vice-recteur que le 28 août, ce qui empêchait l’organisation des remplacements sur ces postes avant cette date.
• Enfin, il faut savoir que le 5 septembre, le vice-rectorat a rejeté 19 contrats au motif qu’il n’y avait « pas de support disponible », autrement dit que les postes sur lesquels nous proposions des remplacements n’étaient pas vacants, nous soupçonnant par la même occasion de surconsommation de postes, c’est-à-dire de dépassement de la dotation. Une réunion technique sollicitée par mes services a eu lieu le 11 septembre, réunion durant laquelle les personnels de la DES ont pu prouver leur bonne foi et leur strict respect de la dotation, le problème venant du fait que le nouveau logiciel de gestion de postes dont s’est doté le vice-rectorat n’était pas correctement renseigné. Ainsi, des postes en réalité vacants ne l’étaient pas administrativement dans la base de données. Les personnels de la DES, dont le professionnalisme ne saurait être remis en cause, collaborent activement à fournir tous les justificatifs nécessaires – y compris les arrêtés émis par le vice-rectorat lui-même - pour que cette regrettable situation trouve une issue favorable à nos élèves dans les plus brefs délais.

Je réaffirme ma volonté de mettre en œuvre la Charte de l’éducation qui est la nôtre et qui prône « une école ouverte, une école pour tous, une école performante ». Cela nécessite la contribution de tous les acteurs de notre système éducatif, et ne sera possible qu’au travers de relations saines entre les différents partenaires impliqués, personnels des services du pays et de l’état, parents, élèves. Malgré les difficultés rencontrées en ce début d’année scolaire, je reste persuadé que nous parviendrons ensemble à trouver des solutions afin que nos enfants bénéficient d’un enseignement de qualité, à Tahiti et à Tubuai comme dans les autres îles.

A tous, mauruuru a rohi anae e a fa’aitoito !



Tauhiti NENA
Ministre de l’éducation, de la jeunesse et des sports

Rédigé par () le Lundi 17 Septembre 2012 à 15:02 | Lu 1268 fois