Tatoonesia rencontre toujours autant de succès


Tatouage utilisant la technique traditionnelle, par Mate Tatau de Moorea
PUNAAUIA, le 3 avril 2016 - Entre grand-messe annuelle du tatouage marquisien, échange culturel avec les artistes étrangers et événement incontournable pour tous les passionnés de Polynésie et visiteurs de passage, le festival Tattoonesia s'impose comme un incontournable du calendrier.

Le festival "Tatau i Tahiti Tatoonesia" est né en 2005, et onze ans après il ne perd rien de son attrait. Organisé au Musée de Tahiti et des Îles du 30 mars au 4 avril, il a attiré des milliers de curieux et des artistes du monde entier.

Les tatouages japonais, canadiens, philippins, chiliens et autres ont ainsi impressionné les visiteurs, d'autant que de nombreuses démonstrations étaient réalisées en live et que ces designs différents en ont intrigué et séduit (au point de se les faire tatouer) beaucoup. Les artistes locaux étaient également là en force, pour échanger avec leurs confrères venus de loin les rencontrer, mais aussi pour démontrer leur talent à la foule de passionnés.


Sébastien, à Tahiti depuis un an et demi
"J'étais déjà tatoué avent de venir en Polynésie, donc quand je suis arrivé à Tahiti c'était intéressant de voir tous les tatouages locaux. J'ai trouvé normal de le faire aussi. Je suis d'origine bretonne, donc pour moi avoir des tatouages c'est aussi culturel, et m'en faire un traditionnel de Polynésie c'est quelque chose qui m'a plu."

"Je suis venu au salon pour me faire tatouer par un pote à moi, qui tatoue, pour qu'il puisse faire la démonstration. En plus je profite de tout, de la musique, de l'ambiance, c'est génial."



Mayo Landicho, invité des Philippines, avec son amie canadienne Cynthia
"Je suis né et j'ai grandi aux Philippines, mais je vis désormais à Vancouver au Canada. J'ai essayé de conserver mes traditions, donc je mixe les styles philippins traditionnels avec du moderne, en couleur, noir ou gris. J'ai été invité par un local, qui vit aussi au Canada. Il s’appelle Tautu Ellis, on s'est rencontré à des conventions au Canada."

"Famille" en philippin
"Je trouve que les tatouages polynésiens ont beaucoup de similitudes avec les tatouages des Philippines. Là j'ai un livre, on y voit mon ancêtre entièrement tatoué, et comme vous voyez sur sa photo, les designs sont presque les mêmes ! Alors j'essaie de voir toutes les ressemblances avec les designs polynésiens. Et comme pour les tatouages polynésiens, chaque motif a un sens, et il faut les mériter. J’étais vraiment excité et honoré d'être invité ici, parce que c'est vraiment culturel et artistique, pas du business. Même s'il y a des clients, les gens sont très intéressés par ce style. J'ai tatoué trois polynésiens, hier un grand tatouage. Un autre m'a demandé d'écrire le mot "famille" en alphabet philippin ! Pour eux c'est très différent."


Les sœurs Manai
"J'aurais bien aimé me faire tatouer, mais aujourd'hui je n'ai pas trop le temps donc j'ai pris rendez-vous pour plus tard" explique la plus grande des trois sœurs. "Nous sommes venues voir un petit peu tout ce qui se fait en matière de tatouages. On a découvert les tatouages japonais aussi, c'est vraiment magnifique. Mais je resterai dans les Marquises, 100 % ! Là c’est notre premier salon, on découvre, on aimerait qu'il y ait encore plus d'artistes de partout dans le monde, mais il y en a déjà beaucoup, c'est vraiment super."

Des artisans à l'entrée du festival

Mano Salmon

Lovisa Tattoo de Moorea

Sousyu Hayashi du Japon

Steeve Peace du Canada

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Dimanche 3 Avril 2016 à 18:28 | Lu 2616 fois