A BORD DE TARA DANS LES CANAUX DE PATAGONIE, 5 février 2011 (AFP) - La goélette océanographique Tara, de retour de la péninsule antarctique, poursuit dans les sauvages canaux de Patagonie et le sillage de Charles Darwin son expédition triennale "Tara-Océans", consacrée à l'étude de la biodiversité et des écosystèmes planctoniques dans les deux hémisphères.
Le maître de la théorie de l'évolution y a laissé son empreinte en 1832 quand, à bord du Beagle, il découvrit cet entrelacs de 300 canaux et 1.200 îles semi-glaciaires qui bordent la côte Pacifique entre les 48e et 54e parallèles Sud.
Tara a abordé cette terre du bout du monde par la même route que celle choisie par Fitz Roy, le commandant du Beagle, en empruntant depuis Puerto Williams, la grosse bourgade (2.400 hab) la plus australe du monde, le canal éponyme au sud du détroit de Magellan.
L'équipage, avant de larguer les amarres, a eu le plaisir d'accueillir à bord la navigatrice française et présidente du WWF France, Isabelle Autissier, qui croise dans les hautes latitudes avec son voilier Ada 2. La capitaine au long cours en a profité pour prodiguer quelques conseils sur la navigation et ses pièges dans les canaux de Patagonie.
Pour ce "leg" (étape) exceptionnel dans l'une des régions les plus sauvages du monde, Tara compte un équipage de 15 marins et scientifiques, dont les deux patrons de l'expédition "Tara-Océans", Etienne Bourgois, propriétaire du deux mâts, et Eric Karsenti le biologiste, directeur scientifique.
"Cette étape est emblématique des deux raisons d'être de la mission Tara-Océans: la science et l'aventure sur toutes les mers de la planète bleue, souligne Etienne Bourgois. Nous parcourons quelque 2.000 km, du sud au nord, jusqu'à Puerto Montt dans cette région rétive à la présence humaine et dont une partie, la cordillère Darwin (queue australe de la cordillère des Andes), n'a jamais été traversée par l'homme".
Terre de Feu, terre de glaciers
Si la Terre de Feu tient son nom des foyers indiens aperçus par Magellan lors de sa découverte du détroit en 1530, c'est une région de montagnes et de glaciers, où les canaux et les bras de mer occupent la place des vallées, que découvre l'équipage de Tara après quelques milles nautiques à l'ouest de Puerto Williams.
Les conditions climatiques changent en un clin d'oeil au gré des vents soudains et violents. C'est le pays des quatre saisons en une journée où un matin de mai se termine en ciel de juillet qui vire dans l'après-midi aux précipitations d'octobre annonçant un crépuscule neigeux de janvier.
Au détour d'une des multiples îles que survolent de noirs cormorans ou quelques albatros apparaissent les derniers contreforts sud de la cordillère Darwin, sous la forme d'un gigantesque glacier qui plonge dans le canal Beagle où évoluent lions de mer et otaries. Le chaos spectaculaire de séracs et moraines enchevêtrés, de toutes les formes et dimensions, constitue un infranchissable rempart protégeant la virginité du lieu.
Les sommets qui veulent bien, l'espace de quelques minutes, s'extirper de leur lourde gangue de nuages, sont acérés, taillés comme des dents de prédateurs. "Ces solitudes glacées inspirent la mort plus que la vie", a écrit Darwin dans "Le voyage du Beagle".
A bord de Tara, les biologistes et océanographes se concentrent, eux, sur la vie.... invisible des infiniment petits, ces micro-organismes marins planctoniques à l'origine de la vie sur Terre et dont ils font moisson depuis un an et demi et leur départ de Lorient (oues de la France) en septembre 2009.
"Les canaux présentent, pour les micro-organismes marins, un environnement très hétérogène avec des zones d'influences des nombreux glaciers (eau douce) et d'autre du Pacifique (eau de mer), explique Eric Karsenti. Nous allons faire une intéressante imagerie du phytoplancton et zooplancton prélevé dans cette région si singulière".
PF/pga/Chc
Le maître de la théorie de l'évolution y a laissé son empreinte en 1832 quand, à bord du Beagle, il découvrit cet entrelacs de 300 canaux et 1.200 îles semi-glaciaires qui bordent la côte Pacifique entre les 48e et 54e parallèles Sud.
Tara a abordé cette terre du bout du monde par la même route que celle choisie par Fitz Roy, le commandant du Beagle, en empruntant depuis Puerto Williams, la grosse bourgade (2.400 hab) la plus australe du monde, le canal éponyme au sud du détroit de Magellan.
L'équipage, avant de larguer les amarres, a eu le plaisir d'accueillir à bord la navigatrice française et présidente du WWF France, Isabelle Autissier, qui croise dans les hautes latitudes avec son voilier Ada 2. La capitaine au long cours en a profité pour prodiguer quelques conseils sur la navigation et ses pièges dans les canaux de Patagonie.
Pour ce "leg" (étape) exceptionnel dans l'une des régions les plus sauvages du monde, Tara compte un équipage de 15 marins et scientifiques, dont les deux patrons de l'expédition "Tara-Océans", Etienne Bourgois, propriétaire du deux mâts, et Eric Karsenti le biologiste, directeur scientifique.
"Cette étape est emblématique des deux raisons d'être de la mission Tara-Océans: la science et l'aventure sur toutes les mers de la planète bleue, souligne Etienne Bourgois. Nous parcourons quelque 2.000 km, du sud au nord, jusqu'à Puerto Montt dans cette région rétive à la présence humaine et dont une partie, la cordillère Darwin (queue australe de la cordillère des Andes), n'a jamais été traversée par l'homme".
Terre de Feu, terre de glaciers
Si la Terre de Feu tient son nom des foyers indiens aperçus par Magellan lors de sa découverte du détroit en 1530, c'est une région de montagnes et de glaciers, où les canaux et les bras de mer occupent la place des vallées, que découvre l'équipage de Tara après quelques milles nautiques à l'ouest de Puerto Williams.
Les conditions climatiques changent en un clin d'oeil au gré des vents soudains et violents. C'est le pays des quatre saisons en une journée où un matin de mai se termine en ciel de juillet qui vire dans l'après-midi aux précipitations d'octobre annonçant un crépuscule neigeux de janvier.
Au détour d'une des multiples îles que survolent de noirs cormorans ou quelques albatros apparaissent les derniers contreforts sud de la cordillère Darwin, sous la forme d'un gigantesque glacier qui plonge dans le canal Beagle où évoluent lions de mer et otaries. Le chaos spectaculaire de séracs et moraines enchevêtrés, de toutes les formes et dimensions, constitue un infranchissable rempart protégeant la virginité du lieu.
Les sommets qui veulent bien, l'espace de quelques minutes, s'extirper de leur lourde gangue de nuages, sont acérés, taillés comme des dents de prédateurs. "Ces solitudes glacées inspirent la mort plus que la vie", a écrit Darwin dans "Le voyage du Beagle".
A bord de Tara, les biologistes et océanographes se concentrent, eux, sur la vie.... invisible des infiniment petits, ces micro-organismes marins planctoniques à l'origine de la vie sur Terre et dont ils font moisson depuis un an et demi et leur départ de Lorient (oues de la France) en septembre 2009.
"Les canaux présentent, pour les micro-organismes marins, un environnement très hétérogène avec des zones d'influences des nombreux glaciers (eau douce) et d'autre du Pacifique (eau de mer), explique Eric Karsenti. Nous allons faire une intéressante imagerie du phytoplancton et zooplancton prélevé dans cette région si singulière".
PF/pga/Chc