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Tara-Océans: Londres avant Paris et...l'Arctique


Tara-Océans: Londres avant Paris et...l'Arctique
LONDRES, 20 sept 2012 (AFP) - La goélette océanographique Tara qui vient de réaliser la première étude intégrée de l'écosystème planctonique planétaire, présente cette semaine pour la première fois à Londres sa mission sur tous les océans, avant de revenir à Paris et d'entamer au printemps une circumnavigation inédite de l'Arctique en voie de réchauffement accéléré.

La "baleine" (surnom donné au deux mâts de 36m de long et 10 de large, en raison de sa silhouette large et arrondie apte à monter sur la glace des pôles), a franchi lundi l'étroite écluse de la marina Sainte Catherine, au pied du Tower Bridge et de la Tour de Londres dans le quartier des docks.

"Nous n'étions encore jamais venus dans la capitale britannique où nous allons rencontrer des représentants des musées maritime et scientifique et ouvrir le bord au écoliers et grand public londonien", a indiqué à l'AFP Etienne Bourgois, le patron des expéditions Tara.

En février, un mois avant son retour à Lorient, la goélette avait fait une escale remarquée à New-York, accueillant à son bord le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon.

Exposition à Paris

A Londres, elle a reçu la visite du secrétaire général de l'Organisation Maritime Internationale (OMI dépendante de l'ONU - en charge de la réglementation et sécurité maritime, ainsi que de la prévention des pollutions en milieu marin). Koji Sekimizu s'est fait expliquer les détails scientifiques de l'expédition consacrée à l'étude du plancton et à son rôle dans le fonctionnement de la machine climatique (70% de la production d'oxygène).

Après Londres et comme à l'automne 2008, après 18 mois d'une historique dérive prisonnière des glaces de la banquise arctique, la goélette viendra du 3 novembre au 27 janvier à Paris où elle sera amarrée au pied du Pont Alexandre III.

Sur les quais, une exposition "Tara expéditions, à la découverte d'un nouveau monde: l'océan", retracera les différentes missions de Tara, sur la banquise en 2006-2008 et 2009-2012 autour du monde, au chevet du plancton marin et du corail soumis au réchauffement climatique.

Fonte historique de la banquise

A l'heure où Tara embouquait l'estuaire de la Tamise en provenance de Roscoff, la nouvelle est tombée, brutale et inattendue: la banquise arctique, coeur de la machine climatique mondiale, venait de pulvériser son record de fonte établi en 2007, perdant en cinq ans quelque 600.000 km2 de surface de glace d'été entre mai et septembre (la superficie de la France).

"Nous avions enregistré 4,17 millions de km2 de glace arctique à la fin de l'été 2007, et nous talonnons aujourd'hui les 3,5 millions de km2", a précisé à l'AFP l'océanographe Jean-Claude Gascard en charge du programme européen ACCESS (Arctic Climate Change, Economy and Society) d'étude des implications environnementales (sur la faune et la flore) et industrielles (ouverture des passages du Nord-Est et du Nord-Ouest et recherche pétrolière) de cette fonte accélérée et massive de la banquise d'été.

Dès juin 2013, la goélette Tara entamera une circumnavigation (20.000 km) de l'océan glacial arctique passant par le Groenland et les passages du Nord-Est (le long des côtes russes) et du Nord-Ouest (confins septentrionaux du Canada), rendus à la circulation maritime en été.

"Nous allons parachever notre étude des écosystèmes planctoniques dans les hautes latitudes, soumis au réchauffement climatique, mais aussi procéder à une évaluation de la pollution au plastique dans le cercle polaire, comme nous l'avons fait lors de notre passage en Antarctique", a précisé à l'AFP à bord du 2 mâts, le Britannique Chris Bowler, directeur du laboratoire de génomique végétale à l'Ecole Normale Supérieure (ENS) à Paris.

Rédigé par Par Patrick FILLEUX le Jeudi 20 Septembre 2012 à 05:58 | Lu 316 fois