Henri Flohr pourrait rejoindre le groupe Tapura Huira'atira dès la semaine prochaine après avoir consulté sa base électorale
PAPEETE, 2 juin 2015 - Plusieurs représentants du Tahoera’a Huira’atira consultent actuellement leur base électorale pour annoncer une possible adhésion au groupe Tapura Huira’atira. De nouveaux transferts pourraient avoir lieu avant l’examen du premier collectif budgétaire de l'année, jeudi 11.
Il ne suffit aujourd’hui que du passage d’un seul représentant du Tahoera’a vers le groupe Tapura Huira’atira pour lui offrir une majorité relative à l’Assemblée de la Polynésie française. Fort du soutient des 8 représentants du groupe A Ti’a Porinetia, le groupe des frondeurs (15) peut compter depuis sa création avec 23 élus à Tarahoi. Mais 23 c’est aussi l’effectif du groupe Tahoera’a. C'est-à-dire qu’aujourd’hui encore à l’APF, la majorité relative ne peut être obtenue par les projets du gouvernement qu’avec le renfort des suffrages de l’UPLD. Et dans la perspective de l’examen, le 11 juin, du premier collectif budgétaire du gouvernement Fritch, la situation est instable.
D’autant que le projet d’ajustement budgétaire des comptes de la collectivité ne prévoit pour l’instant aucune dotation supplémentaire pour les Contrats d’accès à l’emploi (CAE), en plus des 3,75 milliards Fcfp déjà programmés au primitif 2015. Et on se souvient du bras de fer entre le Tahoera’a et le gouvernement, en décembre, pour contraindre l’inscription au budget primitif de 4000 nouveaux CAE en 2015 en plus du renouvellement des 3200 conclus en 2014. Le compromis trouvé alors assumait "sous réserve des contraintes liées à l’équilibre et aux disponibilités budgétaires" la création de "3000 nouveaux" CAE en 2015 après avoir reconduit tous les contrats de 2014.
Bien qu'Edouard Fritch ait sans attendre pris la peine de préciser, au sujet de cet engagement : "Il n’est pas écrit que, lors du premier collectif budgétaire, 2 milliards seront inscrits. Mais, au fil des trois à quatre collectifs (...), nous alimenterons cette ligne des CAE". On se doute que le 11 juin prochain l’examen du fonds spécial pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté (Felp), où ne figure pas une ligne pour les CAE, sera un point de discorde essentiel pour le Tahoera’a.
Flohr, Jordan, Tahiata et les autres
Dans ce contexte, le renfort d’un seul élu Tahoera’a dans le groupe Tapura Huira’atira fera la différence. Ce représentant sera probablement Henri Flohr, dès mardi 9 juin.
"Je n’ai pas encore signé", indiquait mardi matin de manière finalement assez claire ce poids lourd de Papenoo. Il pourrait se déclarer mardi 9 ou mercredi 10 juin, et de toutes manières avant la séance du 11 juin à Tarahoi. L’élu de Hitia’a O Te Ra a engagé depuis trois semaines une tournée dans les 120 sections Tahoera’a des quatre communes de la côte Est de Tahiti. Il explique depuis aux militants sa volonté de rejoindre le groupe Tapura Huira’atira. Par principe, il dit ne rien vouloir faire avant d’avoir recueilli l’avis de tous : "Je leur demande ce qu’ils pensent de tout ce qui se passe dans la maison Tahoera’a. Je mets en avant que pour l’instant le gouvernement n’a plus de majorité ; que l’instabilité est là, potentiellement. Et dans ces conditions il est impossible de faire avancer le Pays. Si la base me dit « OK » je signerai. Pour l’instant les retours sont assez favorables".
Plusieurs suivent derrière. Rudolph Jordan, représentant des îles Sous-le-vent, a fait l’annonce aux élus du groupe Tapura Huira’atira de sa volonté de les rejoindre, la semaine dernière, peu après l’annonce du remaniement ministériel. Il était même question alors qu’il déclare son adhésion au secrétariat de l’Assemblée dès ce mardi. "C’est un petit peu ça", confirme-t-il contacté par téléphone hier. Puis il relativise, en mettant également en avant le sacro-saint principe de la consultation militante : "Je n’ai pas encore fini de sonder ma base. Il me reste encore 4 secteurs à consulter. Si ma population me dit que c’est bon, j’irai. Et peut-être que demain je serai un frondeur ; mais pour le moment il n’en est pas question. J’aurais bien aimé finaliser ça demain (mercredi 3 mai, NDLR) mais je veux une garantie derrière", explique l’élu de Bora Bora confronté sur le terrain à Gaston Tong Sang, le maire de l’île. Et la présence du poids lourd d’A Ti’a Porinetia dans son environnement politique le pousse à considérer son avenir politique : "je me protège pour 2018 : mon objectif c’est d’être réélu et pour l’instant ce n’est possible qu’avec Gaston Flosse".
Aux Australes, Fernand Tahiata expliquait la semaine dernière sur les ondes de Radio 1 : "J’ai toujours soutenu ce gouvernement, jusqu’à présent. (...) Si les projets présentés me conviennent, super. S’il y a une majorité qu’il faut que je soutienne, je soutiendrai. Il n’a pas à s’inquiéter là-dessus", s'engageait l’élu des Tuhaa Pae.
A Moorea, Evans Haumani avoue aussi : "Il faut que je consulte d’abord ma majorité. (…) Pour l’instant je réfléchis". De même que Patricia Amaru, à Taha’a, qui affirme être en train de consulter également sa base électorale.
Les troupes sont en mouvement dans le groupe Tahoera'a et sa majorité relative à l'Assemblée semble bien compromise aujourd'hui.
Il ne suffit aujourd’hui que du passage d’un seul représentant du Tahoera’a vers le groupe Tapura Huira’atira pour lui offrir une majorité relative à l’Assemblée de la Polynésie française. Fort du soutient des 8 représentants du groupe A Ti’a Porinetia, le groupe des frondeurs (15) peut compter depuis sa création avec 23 élus à Tarahoi. Mais 23 c’est aussi l’effectif du groupe Tahoera’a. C'est-à-dire qu’aujourd’hui encore à l’APF, la majorité relative ne peut être obtenue par les projets du gouvernement qu’avec le renfort des suffrages de l’UPLD. Et dans la perspective de l’examen, le 11 juin, du premier collectif budgétaire du gouvernement Fritch, la situation est instable.
D’autant que le projet d’ajustement budgétaire des comptes de la collectivité ne prévoit pour l’instant aucune dotation supplémentaire pour les Contrats d’accès à l’emploi (CAE), en plus des 3,75 milliards Fcfp déjà programmés au primitif 2015. Et on se souvient du bras de fer entre le Tahoera’a et le gouvernement, en décembre, pour contraindre l’inscription au budget primitif de 4000 nouveaux CAE en 2015 en plus du renouvellement des 3200 conclus en 2014. Le compromis trouvé alors assumait "sous réserve des contraintes liées à l’équilibre et aux disponibilités budgétaires" la création de "3000 nouveaux" CAE en 2015 après avoir reconduit tous les contrats de 2014.
Bien qu'Edouard Fritch ait sans attendre pris la peine de préciser, au sujet de cet engagement : "Il n’est pas écrit que, lors du premier collectif budgétaire, 2 milliards seront inscrits. Mais, au fil des trois à quatre collectifs (...), nous alimenterons cette ligne des CAE". On se doute que le 11 juin prochain l’examen du fonds spécial pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté (Felp), où ne figure pas une ligne pour les CAE, sera un point de discorde essentiel pour le Tahoera’a.
Flohr, Jordan, Tahiata et les autres
Dans ce contexte, le renfort d’un seul élu Tahoera’a dans le groupe Tapura Huira’atira fera la différence. Ce représentant sera probablement Henri Flohr, dès mardi 9 juin.
"Je n’ai pas encore signé", indiquait mardi matin de manière finalement assez claire ce poids lourd de Papenoo. Il pourrait se déclarer mardi 9 ou mercredi 10 juin, et de toutes manières avant la séance du 11 juin à Tarahoi. L’élu de Hitia’a O Te Ra a engagé depuis trois semaines une tournée dans les 120 sections Tahoera’a des quatre communes de la côte Est de Tahiti. Il explique depuis aux militants sa volonté de rejoindre le groupe Tapura Huira’atira. Par principe, il dit ne rien vouloir faire avant d’avoir recueilli l’avis de tous : "Je leur demande ce qu’ils pensent de tout ce qui se passe dans la maison Tahoera’a. Je mets en avant que pour l’instant le gouvernement n’a plus de majorité ; que l’instabilité est là, potentiellement. Et dans ces conditions il est impossible de faire avancer le Pays. Si la base me dit « OK » je signerai. Pour l’instant les retours sont assez favorables".
Plusieurs suivent derrière. Rudolph Jordan, représentant des îles Sous-le-vent, a fait l’annonce aux élus du groupe Tapura Huira’atira de sa volonté de les rejoindre, la semaine dernière, peu après l’annonce du remaniement ministériel. Il était même question alors qu’il déclare son adhésion au secrétariat de l’Assemblée dès ce mardi. "C’est un petit peu ça", confirme-t-il contacté par téléphone hier. Puis il relativise, en mettant également en avant le sacro-saint principe de la consultation militante : "Je n’ai pas encore fini de sonder ma base. Il me reste encore 4 secteurs à consulter. Si ma population me dit que c’est bon, j’irai. Et peut-être que demain je serai un frondeur ; mais pour le moment il n’en est pas question. J’aurais bien aimé finaliser ça demain (mercredi 3 mai, NDLR) mais je veux une garantie derrière", explique l’élu de Bora Bora confronté sur le terrain à Gaston Tong Sang, le maire de l’île. Et la présence du poids lourd d’A Ti’a Porinetia dans son environnement politique le pousse à considérer son avenir politique : "je me protège pour 2018 : mon objectif c’est d’être réélu et pour l’instant ce n’est possible qu’avec Gaston Flosse".
Aux Australes, Fernand Tahiata expliquait la semaine dernière sur les ondes de Radio 1 : "J’ai toujours soutenu ce gouvernement, jusqu’à présent. (...) Si les projets présentés me conviennent, super. S’il y a une majorité qu’il faut que je soutienne, je soutiendrai. Il n’a pas à s’inquiéter là-dessus", s'engageait l’élu des Tuhaa Pae.
A Moorea, Evans Haumani avoue aussi : "Il faut que je consulte d’abord ma majorité. (…) Pour l’instant je réfléchis". De même que Patricia Amaru, à Taha’a, qui affirme être en train de consulter également sa base électorale.
Les troupes sont en mouvement dans le groupe Tahoera'a et sa majorité relative à l'Assemblée semble bien compromise aujourd'hui.