TAHITI, le 20 avril 2022 - Nanethida Nouanesengsy a proposé un court-métrage au festival du film "Santé pour tous" de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et ce film, réalisé en quelques jours seulement, a été sélectionné. Une heureuse surprise pour cette médecin généraliste de 36 ans exerçant à Tahiti. Son objectif : Eduquer les patients pour qu’ils gagnent en autonomie.
"Si vous saviez ce que peut entendre un médecin généraliste en une seule journée, vous seriez bien étonné !", pose Nanethida Nouanesengsy en introduction de son court-métrage repéré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). "Mais c’est quoi un médecin généraliste ? C’est le 1er maillon de la chaine de soins, poursuit-elle. Celui qui reçoit toutes les plaintes, qui dit savoir soulager toute forme de souffrance. Celui qui écoute et garde précieusement les confidences des patients. Il faut savoir s’adapter sans cesse : soigner les enfants, les personnes âgées, côtoyer le patient bavard, le silencieux, soigner le patient grippé, celle qui se gratte, celui qui boite, ausculter, prescrire, expliquer rassurer, être efficace afin que personne n’attende trop, savoir prendre le temps lorsque le patient en a besoin."
Nanethida Nouanesengsy, dit taote Nané, est médecin généraliste. Elle a 36 ans et exerce à Tahiti. Elle participe cette année au festival du film "Santé pour tous". L’événement est organisé pour la troisième année consécutive par l’OMS. L’organisation a reçu 34 575 films de 110 pays pour concourir dans l’une des trois catégories ouvertes : "Couverture sanitaire universelle", "Urgence sanitaire" et "Santé et bien-être". C’est dans cette dernière catégorie que Taote Nané s’est inscrite pour y proposer son court-métrage. Un film de près de 5 minutes intitulé Théorie versus réalité.
"Si vous saviez ce que peut entendre un médecin généraliste en une seule journée, vous seriez bien étonné !", pose Nanethida Nouanesengsy en introduction de son court-métrage repéré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). "Mais c’est quoi un médecin généraliste ? C’est le 1er maillon de la chaine de soins, poursuit-elle. Celui qui reçoit toutes les plaintes, qui dit savoir soulager toute forme de souffrance. Celui qui écoute et garde précieusement les confidences des patients. Il faut savoir s’adapter sans cesse : soigner les enfants, les personnes âgées, côtoyer le patient bavard, le silencieux, soigner le patient grippé, celle qui se gratte, celui qui boite, ausculter, prescrire, expliquer rassurer, être efficace afin que personne n’attende trop, savoir prendre le temps lorsque le patient en a besoin."
Nanethida Nouanesengsy, dit taote Nané, est médecin généraliste. Elle a 36 ans et exerce à Tahiti. Elle participe cette année au festival du film "Santé pour tous". L’événement est organisé pour la troisième année consécutive par l’OMS. L’organisation a reçu 34 575 films de 110 pays pour concourir dans l’une des trois catégories ouvertes : "Couverture sanitaire universelle", "Urgence sanitaire" et "Santé et bien-être". C’est dans cette dernière catégorie que Taote Nané s’est inscrite pour y proposer son court-métrage. Un film de près de 5 minutes intitulé Théorie versus réalité.
Trois semaines intenses et spontanées
"J’ai découvert l’existence de ce festival le 5 janvier dernier en lisant une revue médicale. Il fallait rendre la vidéo le 31 janvier", raconte taoté Nané. Portée par sa passion pour l’audiovisuel et par "l’envie de montrer l’envers du décor", de "parler de mon métier de soignant", elle s’est lancée dans l’aventure. Elle a tout réalisé en trois semaines : écriture du scénario, tournage, casting, voix off, montage, sous-titrage… C’était "spontané" et "improvisé", plaisante-t-elle. C’était intense.
À entendre taote Nané, la médecine générale est complexe. Il faut être capable de gérer plusieurs compétences, de mettre à jour son savoir en permanence, accorder suffisamment de temps à chaque patient alors que la salle d’attente est comble, écouter, faire preuve d’empathie mais aussi ausculter, rester concentré sur la technique, avant de prescrire et d’expliquer la prescription pour garantir la stricte observance des traitements. "Il faut se mettre dans la position de l’autre, recueillir les confidences pour soigner convenablement." Et pour y parvenir, il faut du temps.
Une consultation chez un généraliste dure en moyenne 16 minutes pendant lesquelles il faut prendre contact, comprendre les inquiétudes et la problématique, ausculter, prendre une décision médicale, prescrire. Selon les cas, ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi taote Nané est impliquée dans la toute nouvelle association Asalée. Cette association met en place des consultations d’éducation thérapeutique en faveur de patients atteints de pathologies chroniques comme l’obésité, le diabète, l’hypertension. "Dans ce cadre, je travaille avec une infirmière qui suit les patients à raison d’une heure, une fois par mois aussi longtemps que nécessaire."
L’éducation thérapeutique du patient, ou ETP, vise à l’aider à acquérir ou maintenir les compétences dont il a besoin pour gérer au mieux sa vie avec une pathologie chronique. Les consultations d’ETP décortiquent la situation sur le plan médical bien sûr, mais également socioculturel. "On obtient de très bons résultats !" C’est un accompagnement sur le long terme, souligne-t-elle aussi : "La vidéo a été l’occasion de mettre en lumière l’importance de l’ETP et de la collaboration d’un médecin avec un ou une infirmière. Un patient qui comprend mieux sa pathologie et son traitement est plus autonome. Il se soigne mieux."
À entendre taote Nané, la médecine générale est complexe. Il faut être capable de gérer plusieurs compétences, de mettre à jour son savoir en permanence, accorder suffisamment de temps à chaque patient alors que la salle d’attente est comble, écouter, faire preuve d’empathie mais aussi ausculter, rester concentré sur la technique, avant de prescrire et d’expliquer la prescription pour garantir la stricte observance des traitements. "Il faut se mettre dans la position de l’autre, recueillir les confidences pour soigner convenablement." Et pour y parvenir, il faut du temps.
Une consultation chez un généraliste dure en moyenne 16 minutes pendant lesquelles il faut prendre contact, comprendre les inquiétudes et la problématique, ausculter, prendre une décision médicale, prescrire. Selon les cas, ce n’est pas suffisant. C’est pourquoi taote Nané est impliquée dans la toute nouvelle association Asalée. Cette association met en place des consultations d’éducation thérapeutique en faveur de patients atteints de pathologies chroniques comme l’obésité, le diabète, l’hypertension. "Dans ce cadre, je travaille avec une infirmière qui suit les patients à raison d’une heure, une fois par mois aussi longtemps que nécessaire."
L’éducation thérapeutique du patient, ou ETP, vise à l’aider à acquérir ou maintenir les compétences dont il a besoin pour gérer au mieux sa vie avec une pathologie chronique. Les consultations d’ETP décortiquent la situation sur le plan médical bien sûr, mais également socioculturel. "On obtient de très bons résultats !" C’est un accompagnement sur le long terme, souligne-t-elle aussi : "La vidéo a été l’occasion de mettre en lumière l’importance de l’ETP et de la collaboration d’un médecin avec un ou une infirmière. Un patient qui comprend mieux sa pathologie et son traitement est plus autonome. Il se soigne mieux."
Porter la voix des "gens que l‘on n’entend pas"
Les parents de Nanethida Nouanesengsy sont Laotiens mais elle est née en France. Elle y a grandi et étudié. Elle a très vite été "invitée" par ses parents à "faire médecine". Sa grande sœur avait déjà emprunté la voie de la médecine générale. "Et puis je ne m’imaginais pas dans une spécialité en particulier." Ce qui lui plaît par-dessus tout c’est la relation médecin-patient. "Je découvre des gens qui ont des parcours atypiques. Je reçois des confidences de personnes riches d’expériences qui me témoignent leur confiance." Elle a souvent le sentiment que ce n’est pas elle qui aide. "Ce sont plutôt les patients qui m’amènent tous quelque chose."
Son court-métrage est un moyen, selon elle, de porter la voix des "gens que l‘on n’entend pas". Maeva, le personnage principal, est une femme qui souffre d’obésité et de diabète mais qui ne se soigne pas pour des raisons qu’elle n’a jamais avouées avant de trouver une oreille attentive. Pour écrire son scénario, taote Nané s’est inspirée de diverses histoires vraies, de situations vécues dans son propre cabinet. "Si les patients ne se dévoilent pas, c’est qu’ils ont une certaine pudeur que je trouve d’ailleurs très élégante." Mais qui finit par les pénaliser.
Taote Nané a effectué son externat à Lyon, son internant à Lille. En 2013, elle a effectué un stage d’interne aux urgences du Taaone. L’année suivante, elle a travaillé au dispensaire de Moorea puis a effectué des remplacements en cabinet à Tahiti. Elle a repris un cabinet à Pirae en 2017 où elle exerce toujours. Quant à la vidéo, c’est une passion depuis toujours. Petite, elle montait les films des vacances familiales. Pouvoir utiliser ce média pour parler de sa profession est "la combinaison idéale".
Son court-métrage est un moyen, selon elle, de porter la voix des "gens que l‘on n’entend pas". Maeva, le personnage principal, est une femme qui souffre d’obésité et de diabète mais qui ne se soigne pas pour des raisons qu’elle n’a jamais avouées avant de trouver une oreille attentive. Pour écrire son scénario, taote Nané s’est inspirée de diverses histoires vraies, de situations vécues dans son propre cabinet. "Si les patients ne se dévoilent pas, c’est qu’ils ont une certaine pudeur que je trouve d’ailleurs très élégante." Mais qui finit par les pénaliser.
Taote Nané a effectué son externat à Lyon, son internant à Lille. En 2013, elle a effectué un stage d’interne aux urgences du Taaone. L’année suivante, elle a travaillé au dispensaire de Moorea puis a effectué des remplacements en cabinet à Tahiti. Elle a repris un cabinet à Pirae en 2017 où elle exerce toujours. Quant à la vidéo, c’est une passion depuis toujours. Petite, elle montait les films des vacances familiales. Pouvoir utiliser ce média pour parler de sa profession est "la combinaison idéale".
"J’ai déjà gagné"
Théorie versus réalité a été sélectionné à la grande surprise de sa réalisatrice. "Je pense que ce qui a plu c’est la sincérité. Mes proches, et des soignants de mon entourage, m’ont dit trouver cette vidéo authentique et émouvante."
Les jurys des trois catégories sont composés de professionnels de santé mais aussi de personnalités du cinéma comme Sharon Stone, Mía Maestro ou Emilia Clarke (Game of thrones). Un montant de 10 000 dollars sera octroyé aux trois gagnants (un par catégorie). Les résultats seront annoncés le 15 mai. "Mais, j’estime avoir déjà gagné", glisse taote Nané. "C’est mon tout premier montage et j’ai été reconnue par l’OMS ! "
Elle espère maintenant pouvoir réaliser d’autres vidéos. Elle veut utiliser ce support "innovant et pertinent" pour que "les gens réfléchissent sur leur propre situation de santé et qu’ils consultent au besoin plus précocement leur médecin".
Les jurys des trois catégories sont composés de professionnels de santé mais aussi de personnalités du cinéma comme Sharon Stone, Mía Maestro ou Emilia Clarke (Game of thrones). Un montant de 10 000 dollars sera octroyé aux trois gagnants (un par catégorie). Les résultats seront annoncés le 15 mai. "Mais, j’estime avoir déjà gagné", glisse taote Nané. "C’est mon tout premier montage et j’ai été reconnue par l’OMS ! "
Elle espère maintenant pouvoir réaliser d’autres vidéos. Elle veut utiliser ce support "innovant et pertinent" pour que "les gens réfléchissent sur leur propre situation de santé et qu’ils consultent au besoin plus précocement leur médecin".