Tahiti, le 16 mai 2022 – Tamatoa Bambridge, directeur de recherche au CNRS et directeur du Rāhui center de Moorea, interviendra lors du Blue Climate Summit. Il a précisé l'objet de sa conférence lors d'une interview accordée à Tahiti Infos. Selon lui, les solutions locales de gestion des ressources marines peuvent être des modèles dans la lutte globale contre les effets du réchauffement climatique.
Tamatoa, pouvez-vous nous dire l'objet de la conférence que vous allez présenter au cours du Blue Climate Summit ?
"Ce n'est pas un sommet scientifique comme les autres. C'est une rencontre de financeurs, d'entreprises et de scientifiques. Le Rāhui center de Moorea, que je dirige depuis quelques années, s'est allié à la Micronésie avec le projet One Reef [Projet de préservation des récifs coralliens, ndlr] et tout le Pacifique central via le réseau LMMA [Locally Managed Marine Area, projet de gestion locale des ressources marines, ndlr], pour proposer, non pas des projets de recherche scientifique, mais des actions concrètes dirigées par les communautés locales elles-mêmes."
Pouvez-vous nous en donner un exemple ?
"Il y a en plein. En Micronésie, 34 communautés gèrent les actions de préservation du récif. Pour le LMMA, il s'agit de 500 communautés qui gèrent l'équivalent des rāhui polynésiens. En Polynésie, il y a 14 sites de rāhui gérés localement. Les priorités sont décidées par les communautés. Avec le Rāhui center, on les accompagne. On fait le suivi écologique, les enquêtes, etc."
Ce sont des projets mis en place pour responsabiliser les communautés ?
"C'est plutôt l'inverse, en fait. Les communautés sont les principales victimes du réchauffement climatique, mais elles sont aussi les principaux acteurs de l'adaptation à ces changements climatiques. Elles ont beaucoup à enseigner au monde. On ne va pas y arriver par un processus "top-down" [du haut vers le bas, ndlr], mais par un processus "bottom-up" [du local vers le global, ndlr]. Si les communautés locales ne sont pas les acteurs principaux de la lutte contre le réchauffement climatique, ça ne fonctionnera pas."
Aujourd'hui, votre participation au BCS, c'est aussi pour la recherche de financements ?
"Autant les communautés sont les gardiens de l'océan, autant on doit être tous responsables. À la Cop26 de Glasgow, il a été promis 16 milliards de dollars de dons, mais à l'échelle des communautés, on n'en voit même pas 1% arriver. Ce sont pourtant elles qui devraient en être les principales bénéficiaires."
Propos recueillis par Grégory Boissy
Tamatoa, pouvez-vous nous dire l'objet de la conférence que vous allez présenter au cours du Blue Climate Summit ?
"Ce n'est pas un sommet scientifique comme les autres. C'est une rencontre de financeurs, d'entreprises et de scientifiques. Le Rāhui center de Moorea, que je dirige depuis quelques années, s'est allié à la Micronésie avec le projet One Reef [Projet de préservation des récifs coralliens, ndlr] et tout le Pacifique central via le réseau LMMA [Locally Managed Marine Area, projet de gestion locale des ressources marines, ndlr], pour proposer, non pas des projets de recherche scientifique, mais des actions concrètes dirigées par les communautés locales elles-mêmes."
Pouvez-vous nous en donner un exemple ?
"Il y a en plein. En Micronésie, 34 communautés gèrent les actions de préservation du récif. Pour le LMMA, il s'agit de 500 communautés qui gèrent l'équivalent des rāhui polynésiens. En Polynésie, il y a 14 sites de rāhui gérés localement. Les priorités sont décidées par les communautés. Avec le Rāhui center, on les accompagne. On fait le suivi écologique, les enquêtes, etc."
Ce sont des projets mis en place pour responsabiliser les communautés ?
"C'est plutôt l'inverse, en fait. Les communautés sont les principales victimes du réchauffement climatique, mais elles sont aussi les principaux acteurs de l'adaptation à ces changements climatiques. Elles ont beaucoup à enseigner au monde. On ne va pas y arriver par un processus "top-down" [du haut vers le bas, ndlr], mais par un processus "bottom-up" [du local vers le global, ndlr]. Si les communautés locales ne sont pas les acteurs principaux de la lutte contre le réchauffement climatique, ça ne fonctionnera pas."
Aujourd'hui, votre participation au BCS, c'est aussi pour la recherche de financements ?
"Autant les communautés sont les gardiens de l'océan, autant on doit être tous responsables. À la Cop26 de Glasgow, il a été promis 16 milliards de dollars de dons, mais à l'échelle des communautés, on n'en voit même pas 1% arriver. Ce sont pourtant elles qui devraient en être les principales bénéficiaires."
Propos recueillis par Grégory Boissy