Tahiti d'antan: Folles nuits à la belle époque


PAPEETE, le 31 juillet 2015 - C’est en couple, Tahiti Heritage et Vahineitaria, que nous allons remonter le temps en faisant une petite virée nocturne dans les boites du Tahiti des années sixties.

Le Quinn’s Tahitian Hut

Le Quinn’s était en quelque sorte une institution de la joie de vivre polynésienne, un haut lieu de la bringue et de la musique tahitienne dont la réputation a fait le tour du monde. Il était considéré à l'époque comme l'un des bars les plus dangereux du monde:
Dès que l’on pousse les fameuses portes saloon, on est tout de suite pris par l’atmosphère typique des îles qui y règne. L’odeur incomparable des couronnes de tiare tahiti et de tipanie se mélange à celle du monoï dont se sont enduits les filles.

La musique de bringue complète le bouquet de cette ambiance unique. Les meilleurs musiciens du moment jouent toutes sortes de musique pour satisfaire la clientèle. Tout d’abord pour les locaux qui désirent des valses tahitiennes et des tamure, puis pour les touristes qui veulent entendre du Pop ou du Jazz, et les plus jeunes qui souhaitent du Rock du frug, du watusi et d’autres swim dances de ces années sixties. Mais bien sûr, tous adorent la rumba et le cha-cha. Régulièrement viennent chanter ou gratter la guitare avec l’orchestre.


Les serveuses du Quinn’s, que l’on les appelle les «quinn’seuses » ou moins gentiment les « pouffiasses » sont toujours bien habillées et serviables.
Mais cette agitation donne soif. Au Quinn’s, la bière locale Hinano est de loin le best-seller. Vient ensuite un Whisky qui s’apparente au Scotch, puis le célèbre Punch au vin rouge fait avec du bon gros vin rouge français. Pour les touristes, le Punch au Rhum est le grand favori, mais il est assez surprenant de voir que de nombreuses filles de Tahiti ne boivent pas.
Il est minuit, l’orchestre s’arrête, et les danseurs se mettent à crier « Le Lafayette, Le Lafayette… » et tous s’engouffrent dans le truck direction Arue.



Le Lafayette

Nous nous retrouvons un quart d’heure plus tard en pleine campagne au pied du Tahara’a, à l’entrée du Lafayette qui est le second haut lieu des bringues tahitiennes, notamment de minuit à l’aube après l’heure de fermeture des boites de Papeete.
Imaginez une grande cabane, bâtie sur pilotis. Un toit, peu de murs. La brise la traverse, salée lorsqu’elle vient de l’Océan, sucrée quand elle a passé sur les jardins. Il est minuit. Pas une table, pas une chaise de libre. L’orchestre composé de guitares, flûtes, calebasses est installé au centre, dans une rotonde. Les danseurs tournent autour. Ils tournent lorsqu’il s’agit de fox-trot, de bostons ou de javas ; mais, pour le upa-upa, on ne tourne plus. On regarde. On regarde les trois ou quatre tahitiennes assez savantes et assez excitées pour se produire en public.


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Rédigé par Olivier Babin le Vendredi 31 Juillet 2015 à 11:15 | Lu 10547 fois