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Tahiti Valeurs : les grévistes ont rencontré les représentants de l'Etat


Les grévistes de Tahiti Valeurs ont rencontré ce mardi, le directeur de cabinet du haut-commisssaire.
Les grévistes de Tahiti Valeurs ont rencontré ce mardi, le directeur de cabinet du haut-commisssaire.
PAPEETE, le 5 février 2019 - Ils ont été reçus mardi matin par le directeur cabinet du haut-commissaire. Après une heure d'échange, les représentants syndicaux sont sortis plutôt satisfaits. Leur objectif principal est de faire appliquer la réglementation en termes de transport de fonds en Polynésie.

Cela fait sept semaines que la grève dure à Tahiti Valeurs. Les grévistes restent solidaires face à leurs revendications. Seul un gréviste a repris le travail la semaine dernière. "On peut comprendre qu'après 1 mois et demi de grève, c'est dur. Chaque personne a une situation différente, donc, on le comprend", souligne Hiti Van Cam, délégué syndical A Ti'a i Mua.

Mardi matin, les grévistes ont décidé de monter plus haut pour se faire entendre. Ils ont rencontré le directeur cabinet du haut-commissaire, "on a soulevé les problèmes que nous rencontrons dans notre métier au quotidien", confie le délégué syndical, avant de reprendre : "L'État est à nos côtés pour faire respecter les textes sur le mode de transport des fonds notamment, ainsi que sur les conditions de transport, parce qu'on ne transporte pas de l'argent comme on transporte de l'eau. Pour la monnaie divisionnaire, c'est-à-dire les pièces, il y a des conditions particulières. Il y a des textes en vigueur, certains articles ne sont pas appliqués ici, donc, on fait avec. Il faut jongler avec les textes, ce n'est pas tout à fait clair et on voulait que les représentants de l'État nous éclairent à ce sujet."

Comme nous vous l'annoncions dans nos articles précédents, parmi les points de revendication, on retrouve le dégel des salaires de base et des primes. Un sujet sur lequel la direction ne veut aller plus loin que ce qui avait été proposé au départ, "c'est-à-dire 0 % d'augmentation sur les salaires de base, une augmentation de 4,5 % sur nos primes qui équivaut à 2 000 francs et quand on retire les charges, ça ne représente rien", précise Hiti Van Cam. Et de poursuivre : "Le plus ancien employé a un salaire de base de 186 000 francs, sans les primes. Avec les primes, il doit avoisiner les 220 000-230 000 francs. Donc, pour une personne qui a travaillé pendant 26 ans dans des conditions de travail assez rudes, voilà ce qu'il touche. Les conditions de travail dans un véhicule blindé sont difficiles. C'est un métier à risque. On protège l'argent, nos vies et ceux qui sont autour de nous en cas d'attaque… Tout cela, pour ne percevoir presque rien à la fin du mois."

Aujourd'hui, les différents partis campent sur leurs positions, selon les grévistes, le directeur effectue les rotations à leur place, "avec les CDD". Hiti et ses amis espèrent que l'État ira à la rencontre de leur direction dans les prochains jours. Ils restent néanmoins confiants sur la suite de la procédure.

Pour l'heure, 19 convoyeurs poursuivent le mouvement de grève sur les 27 que compte l'entreprise.



La parole à

Yves Laugrost
Trésorier A Ti'a i Mua

"C'est une profession qui est encadrée"


"On s'étonne qu'une entreprise de 25 personnes, avec des contraintes de personnel et de sécurité, puisse tourner normalement. Il n'a pas recruté pendant la grève, il n'y a pas de soucis. Il a essayé, au départ, de faire faire des heures supplémentaires au-delà des normes, mais l'inspection du travail est intervenue et, à priori, il ne fait plus. Mais, c'est forcément, les montants transportés qui ne sont pas conformes aux règles, il y a des choses qui sont faites et qui ne sont pas conformes aux règles non plus. Et puis, il y a aussi des entreprises qui font transporter de l'argent à leurs salariés, alors qu'elles n'en ont pas le droit. C'est une profession qui est encadrée. Nous ne pouvons pas non plus transporter de l'argent pour le compte d'un tiers. J'ai le droit de transporter mon argent, mais je n'ai pas le droit de transporter au-delà d'une certaine somme pour le compte de l'entreprise de mon voisin."


Grève à la direction de la Biosécurité ?

Le mouvement de grève n'a pas eu lieu, un accord a été trouvé entre les syndicalistes et le ministre de l'économie vert, Tearii Alpha.

Parmi les revendications, on retrouve la nomination d'un nouveau directeur et la création de postes clés. À l'issue de leur rencontre, lundi en fin de journée, les partis sont sortis plutôt satisfaits de cet échange. "Le ministre nous a donné l'assurance de la nomination d'un directeur ainsi que la mise en place des postes nécessaires au bon fonctionnement de la biosécurité. Il nous a promis que, dans un avenir très proche, ces postes allaient être créés pour pouvoir travailler correctement", explique Yves Laugrost, trésorier d'A Ti'a i Mua.


le Mardi 5 Février 2019 à 16:12 | Lu 2151 fois