Tahiti Hura expliquera l'origine du nom de Ra'iatea


Plus de 100 artistes représenteront la troupe samedi soir.
PAPEETE, le 12 juillet 2018 - Ce sera leur première participation au Heiva i Tahiti. Tahiti Hura sera conduit par Terema Toere, un jeune de 30 ans. Le thème qu'ils ont retenu est "O vai 'oe e Ra'iatea ?" (Qui es-tu Ra'iatea ?), une histoire qui retrace l'origine du nom de l'île sacrée.

Créée en 2015, la troupe Tahiti Hura a déjà participé à un concours de danse, tel que le Hura Tapairu. En 2016, Tahiti Hura remportera d'ailleurs "le 3ème prix en Hura Tapairu et les 1ers prix en orchestre et en duo 'aparima", précise Terema Toere, chef de la troupe.

"On va dire que le Heiva est une finalité un peu pour chaque groupe de danse, et cette année, nous avons décidé de tester notre niveau et de voir ce qu'on vaut", poursuit le trentenaire.

Et le thème qui a été retenu est "O vai 'oe e Ra'iatea ?" (Qui es-tu Ra'iatea ?). "Je suis originaire de Ra'iatea et j'ai voulu rendre hommage à mes origines. Ce thème retrace l'histoire du nom de Ra'iatea, d'où vient-il ?", confie Terema Toere.

UN AN DE RECHERCHES POUR FINALISER LE THÈME

Durant une année entière, Terema a effectué plusieurs recherches sur son île natale, aidé de sa tante. "J'ai traversé beaucoup d'épreuves difficiles. Des personnes m'ont lâché en cours de route. Et je continue pour me prouver à moi-même que je suis capable de monter un spectacle et de dépasser mes limites, tout en apportant notre touche personnelle. On a un style bien particulier cette année et j'aimerai le partager avec vous sur To'atā", poursuit-il.

"Cette histoire se déroule juste après le grand déluge du Dieu Ruahatu qui a submergé l'île. On parle d'un guerrier qui habitait à Papara et qui s'appelait Atea. C'était le héros du village de Papara, il était craint par tous ses ennemis et il était connu pour sa vaillance, son courage et ses aptitudes au combat. Il n'avait pas encore trouvé l'amour de sa vie. Un jour, il entendit parler d'une princesse qui habitait sur l'île de Hava'i, et qui s'appelait Ra'i. Il était intrigué parce que tout le monde disait qu'elle était belle et qu'elle pouvait adoucir le cœur de n'importe qui. Il est donc allé sur place pour voir cette princesse. Il a bien entendu été accueilli comme il se doit par les habitants de l'île, et lorsqu'il vit la princesse, il tomba éperdument amoureux d'elle. Elle, de son côté, n'était pas non plus insensible au charme de Atea. Ils sont donc tombés amoureux l'un de l'autre et quelques mois plus tard, Ra'i était enceinte de lui. Un jour, Atea a été appelé à rentrer sur Papara, parce que durant son absence, d'autres tribus sont venues conquérir son village. Il annonça la mauvaise nouvelle à Ra'i, celle-ci était bien sûr triste parce qu'il partait en guerre, et elle n'était même pas sûre qu'il revienne. Mais il lui demanda une dernière faveur avant de partir, c'était d'appeler son enfant Ra'inuiatea, si c'est une fille et si c'est un garçon, Atea. Quelques mois plus tard, Ra'i donna naissance à une petite fille qu'elle appelé Ra'inuiatea. Cette petite avait hérité de la beauté de sa mère et du courage et de la vaillance de son père, et la nature l'avait dotée en plus d'une grande intelligence et elle était très avancée pour son âge. Et à l'âge de la raison, elle convoqua tous les chefs de l'île de Hava'i, sur le marae de Taputapuātea, lors d'une grande cérémonie, et elle leur demanda l'aval pour rebaptiser l'île de Hava'i en Ra'iatea, Ra'i en souvenir de sa mère et Atea, en souvenir de son père. C'est un symbole d'amour, de paix et de partage. Et tous les chefs de l'île ont accepté", détaille Terema Toere.

QUELQUES ÉLÉMENTS DU SPECTACLE

L'amour, le courage, le partage seront donc au rendez-vous dans le spectacle de Tahiti Hura.

Sur scène, plus de 100 artistes feront vivre cette histoire d'amour. "Nous avons prévu quatre tableaux pour notre spectacle. Trois costumes avec des accessoires qui changent pendant les tableaux. Le rouge et le blanc sont les couleurs de Raiatea. Le rouge, c'est la couleur de la royauté chez les polynésiens et le blanc, c'est la couleur des Dieux. Le 1er tableau sera en végétal et ça se situera à Papara. C'est toute la préparation du voyage. Ensuite, il y a la traversée, et les danseurs arriveront en costume sec à Hava'i et on aura toute la partie union pā'ō'ā hivināu, qui sera en costume jaune, et le grand costume rouge pour la grande cérémonie de baptême de l'île", précise le chef de la troupe.

Et de conclure : "À travers ce thème, je voudrai rendre hommage à tous les parents. Nous nous devons de les chérir et de les respecter parce que sans eux, nous ne serions pas là. Je pense que la famille c'est vraiment la base, surtout avec tous les problèmes que nous rencontrons aujourd'hui. Donc, il faut remettre les valeurs familiales à l'ordre du jour."

L'histoire de Ra'i et Atea, un spectacle à découvrir samedi soir sur la scène de To'atā. Tahiti Hura est inscrit dans la catégorie Hura Ava Tau.


LA PAROLE À

Terema Toere
Chef de Tahiti Hura

"J'ai de la chance d'avoir une bonne base"


"En Hura Ava Tau, c'est vraiment difficile d'avoir des éléments, notamment, au niveau des danseurs et des danseuses. La plupart a déjà fait le Heiva, j'ai des amateurs également. Je pars du principe de prendre les personnes qui sont motivées, c'est mon premier critère. Côté orchestre, j'ai de la chance d'avoir une bonne base. Et pour la petite histoire, Tahiti Hura était un groupe de musiciens, et j'ai commencé à travailler sur les musiques du spectacle, en décembre. J'appréhende vraiment la vision du jury parce qu'il y a beaucoup de groupes qui concourent en Hura Ava Tau cette année. Ce sont des groupes amateurs qui sont vraiment chevronnés, comme Tamarii Vairao, Heirurutu et Fare Ihi. Ils ont fait le Heiva et ils sont allés sur le podium pendant plusieurs années. Je me méfie de tous les groupes en fait. Ce sont des groupes qui sont motivés et qui ont une bonne base. De toute façon, je me dis qu'on se donne les moyens, il faut être motivé et on se donne à fond pour le spectacle."


Quatre tableaux seront présentés sur scène.

"Côté orchestre, j'ai de la chance d'avoir une bonne base", raconte le chef de groupe.

Rédigé par Corinne Tehetia le Jeudi 12 Juillet 2018 à 23:20 | Lu 312 fois