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Taharu'u : le gouvernement tente de calmer les surfeurs


PAPEETE, le 13 juin 2015 - Le ministre de l'Equipement, renforcé par le ministre de l'Environnement, a reçu les surfeurs de Taharu'u dans les locaux du ministère de l'Equipement vendredi matin.

Les associations qui organisent le festival Ia Ora Taharu'u (que vive Taharu'u) en ce moment même au spot de surf de l'embouchure de la rivière Taharu'u, à Papara, ont donc été reçues hier par le ministre de l’Equipement, Albert Solia, et le ministre de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu.

Pour discuter, en plus des ministres et de leurs équipes techniques, des représentants des surfeurs, fers de lance de la protestation, étaient présents : Philippe Klima, Hira Teriinatoofa, Manoa Drollet, Michel Bourez, de la fédération de surf, et Maire Grandin, de l’association Ia Ora Taharuu.

D'après un communiqué de la Présidence, ils ont pu parler de l'étude d'impact très contestée concernant les travaux d'aménagement de la rivière réalisée en début d'année, et des mesures que le gouvernement garanti pour éviter la turbidité des eaux et un recul de la plage. Le chantier à 1,8 milliard de francs devrait durer 5 ou 6 ans, et se terminera par la création de cheminements piétons le long de la rivière, afin de lier la plage à la vallée ; une végétalisation des berges ; et la mise en place d’espaces publics, "au bénéfice des familles."

Les hommes politiques ont également rappelé la position du gouvernement :

- Le chantier en cours, s’inscrit dans un plan global de travaux de sécurisation des berges et de l’environnement immédiat de la rivière, au bénéfice premier de l’ensemble des riverains, propriétaire et habitants ;
- Une large concertation a été faite avec les diverses associations de propriétaires, de défense de l’environnement et de la commune depuis l’origine de l’opération ;
- La population adhère à ces travaux puisqu’à ce jour ce sont 21 propriétaires qui auraient donné leur accord pour céder au Pays le foncier nécessaire pour les berges ;
- Un bureau d’étude environnemental suivra les travaux car le Pays s’est engagé sur des mesures compensatoires fortes pour la protection de l’environnement (protection et aménagement des habitats des espèces endémiques telles que le canard à sourcil, le héron vert, par exemple) ;
- l’étude d’impact précise que le Pays s’engage à ce que les matériaux extraits du curage soient exclusivement affectés pour des opérations et marchés réalisés par le Pays. Si une infraction est constatée, les contrevenants seront poursuivis pénalement ;
- Les travaux programmés tiennent compte de la préservation de l’embouchure et de la plage attenante à la rivière.


Le gouvernement se prévaut également du soutien de la commune.

Pourquoi certains propriétaires riverains soutiennent les travaux :

En haut les risques (principalement inondation) dans la zone aujourd'hui. En bas le PPR prévu après les travaux.
En haut les risques (principalement inondation) dans la zone aujourd'hui. En bas le PPR prévu après les travaux.
Les travaux devraient considérablement réduire le risque d'inondation près de l'embouchure, et rendre constructibles de nombreux nouveaux terrains. Mais la rivière perdra son charme naturel, et les surfeurs craignent pour l'un des meilleurs spots de l'île, qui perd des mètres de plage chaque année. Les surfeurs mettent en cause les prélèvements de matériaux légaux et illégaux.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Samedi 13 Juin 2015 à 12:24 | Lu 1886 fois