Tahara'a : l'agresseur de la joggeuse était un violeur tout juste sorti de prison


Le jeune homme a été écroué ce matin. Il doit être jugé en comparution immédiate demain jeudi mais devrait demander un délai pour préparer sa défense.
PAPEETE, le 23 décembre 2015 - Un homme de 26 ans a été placé en détention provisoire ce mercredi dans le cadre de l'enquête ouverte après l'agression sexuelle d'une adolescente de 16 ans qui faisait son jogging, le 16 octobre dernier au bas du col du Tahara'a. Il venait de sortir de Nuutania où il purgeait une peine de 6 ans ferme, pour viol.

Le suspect, qui a intégralement reconnu les faits, a été présenté ce mercredi matin au juge des libertés et de la détention au palais de justice de Papeete. Le magistrat a suivi les réquisitions du procureur de la République qui demandait son placement en détention provisoire à la maison d'arrêt de Nuutania. Il sera présenté demain jeudi à l'audience correctionnelle de comparution immédiate, mais devrait demander un délai pour préparer sa défense, comme la loi l'y autorise. Le tribunal aura alors à statuer sur son maintien en détention en attendant la nouvelle date d'audience. Une question qui devrait être vite tranchée.

Car le jeune homme, 26 ans, a un passé judiciaire lourd. Condamné en 2012 par la cour d'assises à 6 ans de prison ferme pour le viol d'une jeune femme de 17 ans, en 2010 en marge d'une soirée alcoolisée, cette nouvelle affaire le place en état de récidive. Il encourt à nouveau plusieurs années de prison. "Il était sorti de prison quatre jours avant les faits", précise son avocat. Dans les comptes rendus d'audience de l'époque, il apparaît que les experts psychologues et psychiatres qui s'étaient entretenus avec lui n'avaient pourtant pas décelé "de risques de récidive majeurs", bien que le jeune homme se soit déjà illustré par le passé en pénétrant chez une jeune femme la nuit pour l'embrasser de force, ou encore en s'exhibant nu devant une voisine.

Confondu par son ADN

L'agression de cette jeune joggeuse en bas du col du Tahara'a s'était produite à la nuit tombée, vendredi 16 octobre vers 18 h 30, quartier Baccino à Mahina. Le jeune homme avait sauté sur sa victime pour la mettre à terre avant de lui mettre la main à la culotte. Il l'aurait immobilisée en lui faisant une clé d'étranglement mais c'était sans compter sur la résistance de l'adolescente qui finira par le mettre en fuite à force de se débattre. Le suspect, à vélo, avait percuté dans sa fuite le véhicule de la maman de la victime qui arrivait sur place pour lui venir en aide. Un accident qui a toute son importance puisqu'il a permis la résolution de cette enquête.

Blessé à la tête, le suspect avait laissé des traces ADN sur la carrosserie. Après analyses, les prélèvements effectués par les enquêteurs de la gendarmerie ont été rentrés dans la base de données du fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Le suspect y était référencé comme auteur d'infraction sexuelle depuis sa condamnation par la cour d'assises. Placé en garde à vue, il a reconnu les faits. La veille de l'agression, il avait rendez-vous avec le juge d'application des peines dans le cadre de la mise en œuvre de son suivi socio-judiciaire.


Rédigé par Raphaël Pierre le Mercredi 23 Décembre 2015 à 12:46 | Lu 3408 fois