Gabriel BOUYS / AFP
Paris, France | AFP | mardi 04/04/2022 - Comment le monde répond-il au défi de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et de la transition énergétique? Voici un résumé du tableau de bord du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) de l'ONU, dans leur dernier rapport publié lundi.
La croissance des émissions ralentit...
Si l'on continue de rejeter trop de CO2 dans l'atmosphère, le rythme a ralenti ces dernières années. Les émissions ont même baissé en 2020, d'environ 5,8% sur un an selon les estimations, avec les confinements et le ralentissement de l'économie liés à la pandémie de Covid-19.
La demande en énergie a été réduite quasiment dans tous les domaines, sauf pour les bâtiments résidentiels. Les émissions issues du secteur de l'aviation ont chuté de 45%.
Par ailleurs, au moins 24 pays ont réussi à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et la pollution au CO2 depuis une décennie ou plus. Presque tous sont en Europe, mais la liste compte également les Etats-Unis et la Jamaïque.
... mais elles doivent chuter. Et vite.
Les émissions ont déjà rebondi à leur niveau d'avant pandémie. Les pays en développement, qui partent d'une base inférieure, connaissent de fortes augmentations.
Les émissions par habitant des pays riches restent obstinément élevées, avec une empreinte carbone individuelle en Australie, au Canada et aux Etats-Unis deux fois plus marquée que dans les autres nations occidentales.
Nous avons les moyens...
Installations photovoltaïques (solaires), éoliennes sur terre et en mer, batteries.... ces technologies bas carbone ont vu leur coût beaucoup baisser.
"Dans de nombreuses situations, le photovoltaïque et l'éolien terrestre sont désormais compétitifs par rapport aux énergies fossiles", note le rapport.
... mais les mauvaises habitudes persistent
Toute l'électricité devra provenir de technologies bas carbone d'ici 2050 pour se conformer à l'accord de Paris. Une aspiration "mise au défi" par la demande grandissante en électricité.
Actuellement, le photovoltaïque et l'éolien représentent moins de 10% du marché. Certains pays et même des banques internationales de développement continuent de subventionner et développer des centrales au charbon.
Le transport, la construction et l'industrie peuvent être transformés...
L'électrification est une option "faisable, extensible et abordable" pour décarboner les transports.
Les véhicules électriques sont en forte croissance. Rechargés avec de l'électricité bas carbone, ils peuvent réduire considérablement les émissions.
Il est possible de rendre tout immeuble existant ou neuf quasiment neutre en énergie ou à basse émission.
D'une manière générale, la plupart des procédés industriels peuvent être décarbonés via diverses technologies ayant recours à l'électricité ou l'hydrogène, le captage de carbone et l'économie circulaire (recyclage et réutilisation).
... mais le changement est lent
Les émissions liées au transport ont progressé en moyenne de 2% par an entre 2010 et 2019, à cause d'une "forte demande pour voyager, de véhicules plus lourds, de faibles efficiences, et d'un développement organisé autour de la voiture".
Mais le transport maritime et aérien doit aussi être décarboné. Dans le bâtiment, le peu d'ambition politique inquiète. Et la demande en matériaux de base doit être fortement réduite, en même temps que les innovations bas carbone changent d'échelle.
L'action pour le climat s'amplifie...
Un nombre croissant de pays, et d'entreprises, ont annoncé un objectif de neutralité carbone d'ici le mitan du siècle.
Les politiques contraignantes telles que la tarification du carbone se sont développées.
Le militantisme climatique se développe, les syndicats commencent à s'impliquer, tandis que la couverture médiatique du changement climatique reflète mieux la réalité scientifique.
... mais doit survenir plus rapidement
Les engagements actuels des Etats ne permettront pas de limiter le réchauffement à 1,5°C.
De nombreux objectifs de neutralité carbone sont "définis de manière ambiguë" et les lois nécessaires ne sont pas encore votées.
Les alternatives à faible émission nécessitent beaucoup plus d'investissements, tandis que les partisans du "statu quo" bloquent les progrès.
Enfin, rappelle le Giec, les informations erronées en ligne et dans les médias ont "miné de manière significative" la compréhension de la science du climat.
La croissance des émissions ralentit...
Si l'on continue de rejeter trop de CO2 dans l'atmosphère, le rythme a ralenti ces dernières années. Les émissions ont même baissé en 2020, d'environ 5,8% sur un an selon les estimations, avec les confinements et le ralentissement de l'économie liés à la pandémie de Covid-19.
La demande en énergie a été réduite quasiment dans tous les domaines, sauf pour les bâtiments résidentiels. Les émissions issues du secteur de l'aviation ont chuté de 45%.
Par ailleurs, au moins 24 pays ont réussi à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et la pollution au CO2 depuis une décennie ou plus. Presque tous sont en Europe, mais la liste compte également les Etats-Unis et la Jamaïque.
... mais elles doivent chuter. Et vite.
Les émissions ont déjà rebondi à leur niveau d'avant pandémie. Les pays en développement, qui partent d'une base inférieure, connaissent de fortes augmentations.
Les émissions par habitant des pays riches restent obstinément élevées, avec une empreinte carbone individuelle en Australie, au Canada et aux Etats-Unis deux fois plus marquée que dans les autres nations occidentales.
Nous avons les moyens...
Installations photovoltaïques (solaires), éoliennes sur terre et en mer, batteries.... ces technologies bas carbone ont vu leur coût beaucoup baisser.
"Dans de nombreuses situations, le photovoltaïque et l'éolien terrestre sont désormais compétitifs par rapport aux énergies fossiles", note le rapport.
... mais les mauvaises habitudes persistent
Toute l'électricité devra provenir de technologies bas carbone d'ici 2050 pour se conformer à l'accord de Paris. Une aspiration "mise au défi" par la demande grandissante en électricité.
Actuellement, le photovoltaïque et l'éolien représentent moins de 10% du marché. Certains pays et même des banques internationales de développement continuent de subventionner et développer des centrales au charbon.
Le transport, la construction et l'industrie peuvent être transformés...
L'électrification est une option "faisable, extensible et abordable" pour décarboner les transports.
Les véhicules électriques sont en forte croissance. Rechargés avec de l'électricité bas carbone, ils peuvent réduire considérablement les émissions.
Il est possible de rendre tout immeuble existant ou neuf quasiment neutre en énergie ou à basse émission.
D'une manière générale, la plupart des procédés industriels peuvent être décarbonés via diverses technologies ayant recours à l'électricité ou l'hydrogène, le captage de carbone et l'économie circulaire (recyclage et réutilisation).
... mais le changement est lent
Les émissions liées au transport ont progressé en moyenne de 2% par an entre 2010 et 2019, à cause d'une "forte demande pour voyager, de véhicules plus lourds, de faibles efficiences, et d'un développement organisé autour de la voiture".
Mais le transport maritime et aérien doit aussi être décarboné. Dans le bâtiment, le peu d'ambition politique inquiète. Et la demande en matériaux de base doit être fortement réduite, en même temps que les innovations bas carbone changent d'échelle.
L'action pour le climat s'amplifie...
Un nombre croissant de pays, et d'entreprises, ont annoncé un objectif de neutralité carbone d'ici le mitan du siècle.
Les politiques contraignantes telles que la tarification du carbone se sont développées.
Le militantisme climatique se développe, les syndicats commencent à s'impliquer, tandis que la couverture médiatique du changement climatique reflète mieux la réalité scientifique.
... mais doit survenir plus rapidement
Les engagements actuels des Etats ne permettront pas de limiter le réchauffement à 1,5°C.
De nombreux objectifs de neutralité carbone sont "définis de manière ambiguë" et les lois nécessaires ne sont pas encore votées.
Les alternatives à faible émission nécessitent beaucoup plus d'investissements, tandis que les partisans du "statu quo" bloquent les progrès.
Enfin, rappelle le Giec, les informations erronées en ligne et dans les médias ont "miné de manière significative" la compréhension de la science du climat.