Le tabac est le 1er facteur de risque de cancers.
PAPEETE, le 8 janvier 2019. Le prix du tabac a légèrement augmenté au début du mois. Une augmentation jugée trop faible par les fumeurs pour les pousser à changer leur comportement. Chaque année, 194 Polynésiens décèdent à cause du tabac.
Le prix du tabac a augmenté depuis le 1er janvier. Mais les fumeurs ont mis quelques jours à le remarquer pour deux raisons. La première : les vendeurs ont d'abord dû écouler leurs stocks avant d'appliquer l'augmentation. Suivant les quantités de chacun, les buralistes l'ont fait dès la fin de semaine dernière ou en début de semaine. La seconde c'est que cette hausse est très limitée, de l'ordre de 10 Fcfp en moyenne. "Ça va. Ce n'est pas grand-chose", commente Pierre. Ce trentenaire est fumeur depuis une dizaine d'années. "Ce n'est pas cette petite hausse qui va me faire arrêter", souligne-t-il.
Fin 2018, le gouvernement a pris une série de mesures pour que la population limite sa consommation des "produits nocifs pour la santé", comme le sucre, l’alcool et le tabac et a ainsi décidé d'augmenter la fiscalité sur les tabacs de 5,1% par an, et ce dès ce 1er janvier. "Les prochaines années, les prix devraient donc continuer à augmenter de 5 % afin de faire baisser drastiquement la consommation de tabac", indiquait le gouvernement. Contacté ce mardi, le ministère de la Santé n'a pas souhaité évoquer ce sujet.
Les prix ont donc été faiblement modifiés en début d'année. Pour indication, le prix d’un paquet de 20 cigarettes (type Marlboro) est passé de 980 à 990 francs et celui du paquet de 25 cigarettes (type Pall Mall) de 1220 à 1 230 francs. La plus-value fiscale générée par cette augmentation sera entièrement affectée au fonds pour la prévention.
Cette augmentation progressive entend poursuivre la lutte contre le tabagisme, qui cause chaque année 194 décès en moyenne sur le territoire.
"Il faudrait une hausse vraiment très importante"
Cette augmentation de prix est néanmoins très faible par rapport à celle d'avril 2017. Il y a deux ans, le Pays avait frappé fort en augmentant de 38,7% les tarifs du droit de consommation sur les tabacs. "Pour que j'arrête de fumer, il faudrait une hausse vraiment très importante", souligne Teva, qui vient d'acheter deux paquets. "Cela sera ma consommation pour les deux prochains jours." "Si le prix doublait peut-être que j'arrêterais", ajoute-t-il en s'éloignant.
Les vendeurs de tabac n'ont pas non plus vu le comportement des clients changer. Aucun client n'a râlé après cette hausse.
Pour trouver des Polynésiens qui veulent arrêter de fumer, il faut donc aller ailleurs. Près du marché de Papeete, Isabelle, fumait depuis 40 ans plus de 20 cigarettes par jour. Il y a quelques semaines, elle a décidé d'arrêter de fumer. Ça fait une semaine tout juste qu'elle ne met plus de cigarette à la bouche grâce au "sport, des exercices de méditation et une gestion du stress". Cela a l'air de fonctionner car la sexagénaire affiche une mine sereine. "Il suffit souvent d'un déclic pour arrêter et pour moi, j'ai été très malade il n'y a pas très longtemps. J'ai eu une grosse bronchite et j'ai craché du sang. Là je me suis dit, c'est le moment d'arrêter, la cigarette me fait plus de mal que de bien", détaille Isabelle.
Se faire accompagner
Il n'est néanmoins pas facile de se motiver seul pour tout arrêter mais Isabelle se bat : "C'est un combat dans la tête, c'est un combat sans arrêt parce qu'il y a le manque qui arrive", explique-t-elle.
"Pour réussir à arrêter de fumer, il faut mettre toutes les chances de son côté", explique un pharmacien. "Si vous êtes motivé, choisissez le moment adéquat pour entamer votre sevrage : en congé, en voyage, pendant une période calme... Arrêter en même temps qu’un proche peut être un atout supplémentaire."
Annoncez aussi à vos amis votre décision pour qu'ils puissent vous encourager. En fonction de votre dépendance, vous pourriez avoir besoin d’un recours aux substituts nicotiniques. Leur délivrance peut être gratuite au Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie si vous êtres mineurs, une femme enceinte, un patient en longue maladie ou ressortissant du RSPF (renseignements au 40 46 00 67).
Autres conseils : pratiquer une activité physique régulière est un bon moyen de penser à autre chose qu'à la cigarette et de limiter la prise de poids. Le yoga et autres moyens de relaxation peuvent être une aide précieuse pour diminuer son stress.
"J'ai écrasé ma dernière cigarette il y a deux jours", explique Hina. "Pendant ces deux premières journées : des envies fortes et des habitudes difficiles à défaire mais je n’ai pas cédé... Je suis fière de moi! Surtout que je fumais plus d’un paquet par jour depuis 15 ans ! Mais bon, j’ai conscience que ce n’est que le début… J’ai motivé mon tane pour qu’il arrête aussi. A deux, on sera plus forts." Une bonne résolution qui accompagne un autre projet : "Avec mon conjoint, on a décidé d'avoir un enfant cette année. C'est mieux pour le bébé qu'on ne fume pas".
La recommandation pour les femmes enceintes c'est en effet le zéro cigarette pendant la grossesse. Les dangers de la cigarette pour une femme enceinte sont multiples : fausse couche, naissance prématurée, retard de développement, etc. Lorsque l’enfant grandit, il est susceptible d’avoir des problèmes respiratoires.
Le prix du tabac a augmenté depuis le 1er janvier. Mais les fumeurs ont mis quelques jours à le remarquer pour deux raisons. La première : les vendeurs ont d'abord dû écouler leurs stocks avant d'appliquer l'augmentation. Suivant les quantités de chacun, les buralistes l'ont fait dès la fin de semaine dernière ou en début de semaine. La seconde c'est que cette hausse est très limitée, de l'ordre de 10 Fcfp en moyenne. "Ça va. Ce n'est pas grand-chose", commente Pierre. Ce trentenaire est fumeur depuis une dizaine d'années. "Ce n'est pas cette petite hausse qui va me faire arrêter", souligne-t-il.
Fin 2018, le gouvernement a pris une série de mesures pour que la population limite sa consommation des "produits nocifs pour la santé", comme le sucre, l’alcool et le tabac et a ainsi décidé d'augmenter la fiscalité sur les tabacs de 5,1% par an, et ce dès ce 1er janvier. "Les prochaines années, les prix devraient donc continuer à augmenter de 5 % afin de faire baisser drastiquement la consommation de tabac", indiquait le gouvernement. Contacté ce mardi, le ministère de la Santé n'a pas souhaité évoquer ce sujet.
Les prix ont donc été faiblement modifiés en début d'année. Pour indication, le prix d’un paquet de 20 cigarettes (type Marlboro) est passé de 980 à 990 francs et celui du paquet de 25 cigarettes (type Pall Mall) de 1220 à 1 230 francs. La plus-value fiscale générée par cette augmentation sera entièrement affectée au fonds pour la prévention.
Cette augmentation progressive entend poursuivre la lutte contre le tabagisme, qui cause chaque année 194 décès en moyenne sur le territoire.
"Il faudrait une hausse vraiment très importante"
Cette augmentation de prix est néanmoins très faible par rapport à celle d'avril 2017. Il y a deux ans, le Pays avait frappé fort en augmentant de 38,7% les tarifs du droit de consommation sur les tabacs. "Pour que j'arrête de fumer, il faudrait une hausse vraiment très importante", souligne Teva, qui vient d'acheter deux paquets. "Cela sera ma consommation pour les deux prochains jours." "Si le prix doublait peut-être que j'arrêterais", ajoute-t-il en s'éloignant.
Les vendeurs de tabac n'ont pas non plus vu le comportement des clients changer. Aucun client n'a râlé après cette hausse.
Pour trouver des Polynésiens qui veulent arrêter de fumer, il faut donc aller ailleurs. Près du marché de Papeete, Isabelle, fumait depuis 40 ans plus de 20 cigarettes par jour. Il y a quelques semaines, elle a décidé d'arrêter de fumer. Ça fait une semaine tout juste qu'elle ne met plus de cigarette à la bouche grâce au "sport, des exercices de méditation et une gestion du stress". Cela a l'air de fonctionner car la sexagénaire affiche une mine sereine. "Il suffit souvent d'un déclic pour arrêter et pour moi, j'ai été très malade il n'y a pas très longtemps. J'ai eu une grosse bronchite et j'ai craché du sang. Là je me suis dit, c'est le moment d'arrêter, la cigarette me fait plus de mal que de bien", détaille Isabelle.
Se faire accompagner
Il n'est néanmoins pas facile de se motiver seul pour tout arrêter mais Isabelle se bat : "C'est un combat dans la tête, c'est un combat sans arrêt parce qu'il y a le manque qui arrive", explique-t-elle.
"Pour réussir à arrêter de fumer, il faut mettre toutes les chances de son côté", explique un pharmacien. "Si vous êtes motivé, choisissez le moment adéquat pour entamer votre sevrage : en congé, en voyage, pendant une période calme... Arrêter en même temps qu’un proche peut être un atout supplémentaire."
Annoncez aussi à vos amis votre décision pour qu'ils puissent vous encourager. En fonction de votre dépendance, vous pourriez avoir besoin d’un recours aux substituts nicotiniques. Leur délivrance peut être gratuite au Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie si vous êtres mineurs, une femme enceinte, un patient en longue maladie ou ressortissant du RSPF (renseignements au 40 46 00 67).
Autres conseils : pratiquer une activité physique régulière est un bon moyen de penser à autre chose qu'à la cigarette et de limiter la prise de poids. Le yoga et autres moyens de relaxation peuvent être une aide précieuse pour diminuer son stress.
"J'ai écrasé ma dernière cigarette il y a deux jours", explique Hina. "Pendant ces deux premières journées : des envies fortes et des habitudes difficiles à défaire mais je n’ai pas cédé... Je suis fière de moi! Surtout que je fumais plus d’un paquet par jour depuis 15 ans ! Mais bon, j’ai conscience que ce n’est que le début… J’ai motivé mon tane pour qu’il arrête aussi. A deux, on sera plus forts." Une bonne résolution qui accompagne un autre projet : "Avec mon conjoint, on a décidé d'avoir un enfant cette année. C'est mieux pour le bébé qu'on ne fume pas".
La recommandation pour les femmes enceintes c'est en effet le zéro cigarette pendant la grossesse. Les dangers de la cigarette pour une femme enceinte sont multiples : fausse couche, naissance prématurée, retard de développement, etc. Lorsque l’enfant grandit, il est susceptible d’avoir des problèmes respiratoires.