Crédit DENIS CHARLET / AFP
Paris, France | AFP | jeudi 25/05/2023 - Les "puffs", ces cigarettes électroniques jetables prisées des adolescents seront-elles bientôt bannies en France ? C'est en tout cas l'espoir de députés de plusieurs groupes politiques qui veulent voter leur interdiction, à laquelle le ministre de la Santé s'est dit favorable.
Cette mode des petits tubes colorés qu'on inhale est arrivée en France fin 2021. Vendus entre huit et 12 euros chez des buralistes, sur des sites internet ou dans la grande distribution, ils déclinent un large éventail de saveurs (ice cream fraise, cola pétillant ou autres bubble gum), et proposent un certain nombre de bouffées pour un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml.
"Ce qui m'a interpellée c'est que les puffs attirent avant tout des jeunes qui peuvent les consommer tranquillement dans leur chambre, sans se faire repérer puisque cela ne laisse pas d'odeur", a témoigné jeudi la députée écologiste Francesca Pasquini, membre du groupe Nupes lors d'un point presse à l'Assemblée.
En novembre dernier, elle a lancé une proposition de loi visant à interdire ces cigarettes électroniques, aujourd'hui signée par 63 députés de huit groupes politiques différents, hors LR et RN.
Début mai, le ministre de la Santé François Braun s'est dit favorable à une interdiction des puffs, qui "amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme". Le ministre "va travailler avec les parlementaires et les associations mobilisées sur le sujet", a souligné jeudi son cabinet auprès de l'AFP.
"Avec ce soutien, nous avons bon espoir de parvenir à une interdiction d'ici la fin de l'année", a avancé Francesca Pasquini, rappelant que plusieurs pays européens comme l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande ont déjà amorcé un tel mouvement.
La députée espère désormais une inscription de sa proposition de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée pour qu'elle puisse être débattue en séance en octobre ou novembre.
"Epidémie pédiatrique"
"Tout est réuni pour que l'interdiction arrive vite", s'est réjoui le député de la majorité présidentielle, Karl Olive (Renaissance), présent au point presse et soutien du texte. Il a mis en avant une mesure "qui se veut transpartisane" et qui n'appelle "pas d'état d'âme".
Au Sénat aussi, le sujet est à l'ordre du jour.
Lors des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, les sénateurs avaient voté une taxe dissuasive sur ces produits, qui n’avait pas été retenue par le gouvernement.
La sénatrice LR Catherine Procaccia vient de se voir confier une mission sur les alternatives au tabac par l'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), qui éclaire le Parlement sur les décisions dans ces domaines. Ses conclusions seront remises fin septembre.
"A ce jour, il n'y a pas encore d'étude scientifique étayée sur le sujet mais les politiques se sont inquiétés du phénomène avant les autorités sanitaires", s'est félicité la parlementaire.
De nombreux médecins ont toutefois tiré la sonnette d'alarme. En février dernier, l'Académie nationale de médecine a évoqué un "véritable piège tendu aux enfants et aux adolescents en vue de les entraîner vers une addiction aux produits du tabac".
L'association Alliance contre le tabac a, elle, souhaité se positionner comme "lanceur d'alerte" depuis 2022, souligne son président Loïc Josseran, présent au point presse. "On est sur un vrai risque sanitaire", martèle-t-il.
Selon l'association, 13% des adolescents entre 13 et 16 ans ont déjà consommé une puff, soit une population plus jeune que celle qui s'initie au tabac.
"Si on ne fait rien, on prépare la prochaine génération de fumeurs", avertit Loïc Josseran, craignant une "épidémie pédiatrique".
Sanitaire, l'enjeu est aussi environnemental. Jetables, les puffs sont en effet en plastique et contiennent une batterie au lithium non recyclables. "Au Royaume-Uni, chaque semaine 1,3 million de puffs finissent à la poubelle", a déploré Francesca Pasquini.
Cette mode des petits tubes colorés qu'on inhale est arrivée en France fin 2021. Vendus entre huit et 12 euros chez des buralistes, sur des sites internet ou dans la grande distribution, ils déclinent un large éventail de saveurs (ice cream fraise, cola pétillant ou autres bubble gum), et proposent un certain nombre de bouffées pour un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml.
"Ce qui m'a interpellée c'est que les puffs attirent avant tout des jeunes qui peuvent les consommer tranquillement dans leur chambre, sans se faire repérer puisque cela ne laisse pas d'odeur", a témoigné jeudi la députée écologiste Francesca Pasquini, membre du groupe Nupes lors d'un point presse à l'Assemblée.
En novembre dernier, elle a lancé une proposition de loi visant à interdire ces cigarettes électroniques, aujourd'hui signée par 63 députés de huit groupes politiques différents, hors LR et RN.
Début mai, le ministre de la Santé François Braun s'est dit favorable à une interdiction des puffs, qui "amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme". Le ministre "va travailler avec les parlementaires et les associations mobilisées sur le sujet", a souligné jeudi son cabinet auprès de l'AFP.
"Avec ce soutien, nous avons bon espoir de parvenir à une interdiction d'ici la fin de l'année", a avancé Francesca Pasquini, rappelant que plusieurs pays européens comme l'Allemagne, la Belgique et l'Irlande ont déjà amorcé un tel mouvement.
La députée espère désormais une inscription de sa proposition de loi à l'ordre du jour de l'Assemblée pour qu'elle puisse être débattue en séance en octobre ou novembre.
"Epidémie pédiatrique"
"Tout est réuni pour que l'interdiction arrive vite", s'est réjoui le député de la majorité présidentielle, Karl Olive (Renaissance), présent au point presse et soutien du texte. Il a mis en avant une mesure "qui se veut transpartisane" et qui n'appelle "pas d'état d'âme".
Au Sénat aussi, le sujet est à l'ordre du jour.
Lors des débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, les sénateurs avaient voté une taxe dissuasive sur ces produits, qui n’avait pas été retenue par le gouvernement.
La sénatrice LR Catherine Procaccia vient de se voir confier une mission sur les alternatives au tabac par l'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), qui éclaire le Parlement sur les décisions dans ces domaines. Ses conclusions seront remises fin septembre.
"A ce jour, il n'y a pas encore d'étude scientifique étayée sur le sujet mais les politiques se sont inquiétés du phénomène avant les autorités sanitaires", s'est félicité la parlementaire.
De nombreux médecins ont toutefois tiré la sonnette d'alarme. En février dernier, l'Académie nationale de médecine a évoqué un "véritable piège tendu aux enfants et aux adolescents en vue de les entraîner vers une addiction aux produits du tabac".
L'association Alliance contre le tabac a, elle, souhaité se positionner comme "lanceur d'alerte" depuis 2022, souligne son président Loïc Josseran, présent au point presse. "On est sur un vrai risque sanitaire", martèle-t-il.
Selon l'association, 13% des adolescents entre 13 et 16 ans ont déjà consommé une puff, soit une population plus jeune que celle qui s'initie au tabac.
"Si on ne fait rien, on prépare la prochaine génération de fumeurs", avertit Loïc Josseran, craignant une "épidémie pédiatrique".
Sanitaire, l'enjeu est aussi environnemental. Jetables, les puffs sont en effet en plastique et contiennent une batterie au lithium non recyclables. "Au Royaume-Uni, chaque semaine 1,3 million de puffs finissent à la poubelle", a déploré Francesca Pasquini.