TRE Transport fait appel à des prestataires pendant la grève


Tahiti le 29 décembre 2022 – Le tribunal de première instance a assigné, sur la demande de la CSTP-FO, la société TRE transport et l’huilerie de Tahiti en référé ce lundi pour « faire cesser le trouble manifestement illégal » sur le piquet de grève. La société TRE dont les employés sont en grève a fait appel à la société Tuaraa pour pallier le travail des grévistes. 
  

La CSTP-FO ne lâche pas l’affaire et entend faire respecter en justice le droit de grève des salariés de TRE Transport, en charge au port de Papeete de l’acheminement vers l’huilerie de Tahiti du coprah déchargé des îles.

Cette mission est considérablement freinée depuis jeudi dernier mais pas empêchée. Pour pallier ces débrayages, des salariés ont en effet été recrutés en CDD “avec le soutien d’une partie des salariés de l’Huilerie de Tahiti mis à disposition par le directeur de l’Huilerie pour remplacer les salariés grévistes”.

La CSTP-FO a saisi la justice en urgence afin de “faire cesser le trouble manifestement illégal” causé par l’embauche de personnes extérieures à la société pour briser le mouvement de grève. Et ce, sous astreinte de 500 000 Fcfp par jour. L’audience est prévue lundi matin.

Dans les faits, ce jeudi la société Tuaraa Transport a “été mandatée” par TRE Transport pour prendre le relai de sa mission de transport du coprah et ainsi contourner le blocage induit par la grève de ses employés : “Je suis là en tant que prestataire”, nous assure le patron de Tuaraa Transport. Une prestation qu’il remplit depuis le 27 décembre : “Ce sont des sous qui rentrent”, assure Adrien Tuataa. D’autant, selon lui, que Enrico Tamarino, le patron de la société TRE Transport, “a bien fait les choses” puisque son “contrat lui permet de prendre des prestataire”. Six employés ont ainsi été mis à disposition pour prendre en charge le débarquement du coprah. Il affirme que pour sa société c’est “une première” et que “c’est du travail pour les jeunes”.

L’huilerie de Tahiti est « complice »

Pour Moeava Helme de la CSTP-FO cette situation est “malheureuse” et cela équivaut à “un recours flagrant au travail illicite pendant le droit de grève”. Pour le syndicaliste, de surcroit, l’Huilerie de Tahiti est “complice” puisque qu’elle “cautionne et supervise” tout le travail. Moeava Helme rappelle d’ailleurs qu’avec 100% de grévistes à TRE Transport, le travail ne peut en aucun cas être effectué par des personnes extérieures à l’entreprise. “Le trouble est caractérisé”, estime-t-il au regard du “code du travail”, comme de la “jurisprudence”. Charge maintenant à la justice d’analyser la situation et de démêler l’imbroglio. Une audience de référé est programmée lundi matin.


Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Dimanche 1 Janvier 2023 à 17:47 | Lu 1307 fois