THC "las d'attendre" la légalisation du cannabis thérapeutique


Karl Anihia, président de l'association THC, entouré de quelques patients se soignant déjà avec des produits à base de cannabis.
Tahiti, le 7 février 2022 - Le président de l'association Tahiti Herb Culture, Karl Anihia, a tenu, lundi, une conférence de presse pour pointer du doigt le “manque de volonté” et la “lenteur” du Pays dans la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. 

“On est las d'attendre”, a lancé, lundi, le président de l'association Tahiti Herb Culture (THC), Karl Anihia, pour pointer du doigt le “manque de volonté” et la “lenteur” du Pays sur le dossier de la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. “Depuis le 26 mars 2021, une expérimentation thérapeutique du cannabis est en cours en métropole. Elle concerne 700 personnes à l'heure actuelle mais pour le moment toujours rien en Polynésie”, regrette le président de THC. 

Rappelons que la députée et représentante A here ia Porinetia à l'APF, Nicole Sanquer, avait déposé en septembre dernier une proposition de loi pour demander la création des conditions légales pour la mise en œuvre d'une expérimentation du cannabis thérapeutique. Cette proposition de loi était passée en novembre dernier entre les mains de la commission santé à l'assemblée qui après plus de deux heures d'échanges et de débats a décidé de reporter l'étude de ce texte. “Et aujourd'hui on ne sait toujours pas quand le texte reviendra en commission”, indique Karl Anihia. 

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Un “grand rassemblement” le 5 mars à Taraho'i

En attendant que les lignes bougent du côté du Pays, l'association THC a annoncé mettre en place son “Cannabis social club”. Un concept qui est né aux États-Unis et qui a gagné l'Europe et la France. “Ce type d'association réunit les planteurs,  les transformateurs et les malades. Rien ne se vend à l'extérieur et tout se passer à l'intérieur de l'association du Cannabis social club. Le but est de prendre en charge et d'accompagner les malades”, explique Karl Anihia. 

Car en effet l'association THC produit déjà des baumes, des gélules, des huiles essentielles ou encore du monoï à base de cannabis que certains patients, comme Heitapu, qui souffre d'une dégénérescence de la colonne, utilise quotidiennement pour le traitement de la douleur. “On m'avait prescrit de la morphine mais ça m'a détruit petit à petit. Mais maintenant j'ai ce produit miracle qui me permet de vivre”, atteste l'intéressé. 

“On est capable aujourd'hui de produire un certains nombre de produits et de répondre à une demande qui ne cesse d'augmenter ces dernières années”, ajoute Karl Anihia. “Si on demande un cadre légal c'est pour fournir sereinement tous ces produits parce qu'encore aujourd'hui planter du cannabis est interdit par la loi mais on le fait quand même tout en connaissant les conséquences (...) On demande donc un cadre légal pour encadrer tout le processus de la production, à la transformation et enfin la distribution auprès des patients.” 

Pour remettre un coup de pression sur les autorités du Pays, Karl Anihia a annoncé un “grand rassemblement” le 5 mars devant l'assemblée de la Polynésie française. L'occasion également de fêter les dix ans de l'association THC. 

Rédigé par Désiré Teivao le Lundi 7 Février 2022 à 19:13 | Lu 1765 fois