Paris, France | AFP | vendredi 21/08/2020 - "Ça se passe très mal": en plus de leurs tâches habituelles, les agents de sécurité doivent désormais faire respecter le port du masque dans les commerces, administrations ou entreprises et s'exposent parfois à des réactions hostiles.
"Tous les jours, il y a des clients qui ne veulent pas mettre le masque ou qui le baissent quand je tourne le dos." Agent de sécurité depuis deux ans à la boutique Hema des Halles, à Paris, Karim Bagiian est excédé par le manque de civisme et les réticences de certains clients.
Devenus de fait les garants du port de masque dans beaucoup de lieux clos, certains de ses collègues ont connu des situations bien plus graves. Fin juillet, un agent de sécurité nantais a été blessé par un client qui ne voulait pas porter son masque. La semaine dernière, un homme a frappé au couteau un agent qui lui avait interdit l'accès d'un bar à Brest faute de masque, le blessant grièvement à l’œil.
Sans basculer dans une telle violence, le climat général se tend à mesure que l'obligation du port du masque se généralise.
"Ça se passe très mal, les gens le portent n'importe comment, sous le nez. Un homme qui se prétendait avocat m'a fait un scandale, en insistant pendant 15 minutes qu'il pouvait le porter comme ça, avant de partir", raconte M. Bagiian.
Et si "évidemment il y a des gens gentils", il retient surtout des gestes déplacés ou des insultes: "On me dit +va te faire foutre, t'es qui? T'es pas la police+."
"Je dois parfois courir après les clients dans le magasin pour qu'ils mettent le masque", soupire de son côté Modibo Sissoko, agent de sécurité au Monoprix des Halles.
- Nouvelles missions -
"C'est une demande qui est faite par les clients des agences de sécurité mais ça ne rentre pas vraiment dans leurs fonctions", estime Daniel Warfman, consultant en sécurité. "Les agents ne sont pas prévus pour ça. On les utilise quand on en a besoin, soit comme des fusibles, soit comme des rustines."
Tout en observant que les agents de sécurité "participent pleinement" au respect du port obligatoire du masque, le ministère de l'Intérieur explique ne pas avoir voulu formellement leur confier cette nouvelle mission, en raison de "l'absence de formation et/ou de prérogatives spécifiques."
Dans les faits, les agents sont toutefois amenés à s'assurer du port du masque des clients, à mettre à leur disposition du gel hydroalcoolique et parfois même à prendre leur température, souligne pour sa part Patrick Senior, qui emploie environ 800 agents de sécurité dans son entreprise BSL Group.
"Les agents étaient un peu réticents au début mais on s'aperçoit en fait que ça fait tout simplement partie des mesures de sécurité, même si ça ne se passe pas forcément bien", observe-t-il. "Après les attentats, on a demandé aux gens d'ouvrir leurs sacs pour écarter tout danger. Aujourd'hui, le danger c'est l'homme, donc il faut lui distribuer du gel et lui imposer le masque."
"C'est dans nos missions", juge également Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité (GES), principal syndicat du secteur.
"Il faut respecter les consignes données par les donneurs d'ordres", qui sont eux-même obligés de respecter la législation en matière "de contrôle d'accès et de bonne utilisation des lieux", explique-t-il, en s'étonnant de l'"agressivité" à laquelle doivent faire face les agents de sécurité.
"Les agents sont souvent agressés physiquement ou verbalement en ce moment", note-t-il. Pourtant, "après les attentats, la palpation et la surveillance des sacs étaient plutôt bien acceptées par le public, alors qu'elles sont plus intrusives."
"Tous les jours, il y a des clients qui ne veulent pas mettre le masque ou qui le baissent quand je tourne le dos." Agent de sécurité depuis deux ans à la boutique Hema des Halles, à Paris, Karim Bagiian est excédé par le manque de civisme et les réticences de certains clients.
Devenus de fait les garants du port de masque dans beaucoup de lieux clos, certains de ses collègues ont connu des situations bien plus graves. Fin juillet, un agent de sécurité nantais a été blessé par un client qui ne voulait pas porter son masque. La semaine dernière, un homme a frappé au couteau un agent qui lui avait interdit l'accès d'un bar à Brest faute de masque, le blessant grièvement à l’œil.
Sans basculer dans une telle violence, le climat général se tend à mesure que l'obligation du port du masque se généralise.
"Ça se passe très mal, les gens le portent n'importe comment, sous le nez. Un homme qui se prétendait avocat m'a fait un scandale, en insistant pendant 15 minutes qu'il pouvait le porter comme ça, avant de partir", raconte M. Bagiian.
Et si "évidemment il y a des gens gentils", il retient surtout des gestes déplacés ou des insultes: "On me dit +va te faire foutre, t'es qui? T'es pas la police+."
"Je dois parfois courir après les clients dans le magasin pour qu'ils mettent le masque", soupire de son côté Modibo Sissoko, agent de sécurité au Monoprix des Halles.
- Nouvelles missions -
"C'est une demande qui est faite par les clients des agences de sécurité mais ça ne rentre pas vraiment dans leurs fonctions", estime Daniel Warfman, consultant en sécurité. "Les agents ne sont pas prévus pour ça. On les utilise quand on en a besoin, soit comme des fusibles, soit comme des rustines."
Tout en observant que les agents de sécurité "participent pleinement" au respect du port obligatoire du masque, le ministère de l'Intérieur explique ne pas avoir voulu formellement leur confier cette nouvelle mission, en raison de "l'absence de formation et/ou de prérogatives spécifiques."
Dans les faits, les agents sont toutefois amenés à s'assurer du port du masque des clients, à mettre à leur disposition du gel hydroalcoolique et parfois même à prendre leur température, souligne pour sa part Patrick Senior, qui emploie environ 800 agents de sécurité dans son entreprise BSL Group.
"Les agents étaient un peu réticents au début mais on s'aperçoit en fait que ça fait tout simplement partie des mesures de sécurité, même si ça ne se passe pas forcément bien", observe-t-il. "Après les attentats, on a demandé aux gens d'ouvrir leurs sacs pour écarter tout danger. Aujourd'hui, le danger c'est l'homme, donc il faut lui distribuer du gel et lui imposer le masque."
"C'est dans nos missions", juge également Cédric Paulin, secrétaire général du Groupement des entreprises de sécurité (GES), principal syndicat du secteur.
"Il faut respecter les consignes données par les donneurs d'ordres", qui sont eux-même obligés de respecter la législation en matière "de contrôle d'accès et de bonne utilisation des lieux", explique-t-il, en s'étonnant de l'"agressivité" à laquelle doivent faire face les agents de sécurité.
"Les agents sont souvent agressés physiquement ou verbalement en ce moment", note-t-il. Pourtant, "après les attentats, la palpation et la surveillance des sacs étaient plutôt bien acceptées par le public, alors qu'elles sont plus intrusives."