Khan Cheikhoun, Syrie | AFP | mardi 04/04/2017 - Au moins 58 civils ont été tués mardi dans une attaque chimique présumée sur une ville rebelle en Syrie qui a provoqué l'indignation de nombreuses capitales qui mettent en cause le régime de Bachar al-Assad.
L'attaque dans la ville de Khan Cheikhoun a également fait quelque 170 blessés, dont des enfants peinant à respirer sous leurs masques à oxygène, leur corps saisi de convulsions. Au moins 11 enfants ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Pour cette ONG, il s'agit de "la deuxième attaque chimique la plus meurtrière du conflit en Syrie" après celle ayant fait plus de 1.400 morts en 2013.
Les frappes aériennes ont été menées très tôt sur un quartier de Khan Cheikhoun, située dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest, qui est tenue par des rebelles et des jihadistes.
"Nous avons entendu des bombardements (...) Nous avons accouru dans les maisons et il y avait des familles mortes dans leur lits. On a vu des enfants, des femmes et des hommes morts dans les rues", a raconté à l'AFP un témoin, Abou Moustapha.
Les victimes "ont les pupilles dilatées, des convulsions, de la mousse sortant de la bouche", a expliqué Hazem Chahwane, un secouriste interviewé dans l'un des hôpitaux de la ville.
Après la diffusion d'images choc des victimes, la Turquie a qualifié l'attaque d'"inhumaine" tandis que l'Union européenne affirmait que le régime de Bachar al-Assad en portait "la principale responsabilité".
L'opposition syrienne a accusé le régime d'avoir utilisé des "obus contenant du gaz chimique". Ce "crime horrible" rappelle l'attaque de l'été 2013 près de Damas que la communauté internationale avait "laissé impunie", a-t-elle ajouté, en prévenant qu'il "remettait en cause" le processus de paix censé mettre fin au conflit de six ans.
En milieu d'après-midi, le régime n'avait pas officiellement réagi, mais une source de sécurité a dénoncé une "calomnie". "Les hommes armés tentent de remporter une (victoire) médiatique après avoir échoué à remporter (une victoire) sur le terrain", a-t-il ajouté.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est dite "gravement préoccupée par l'attaque présumée aux armes chimiques" et a indiqué "rassembler et analyser des informations de toutes les sources disponibles".
La France a "demandé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après une "nouvelle attaque chimique particulièrement grave".
L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, n'était pas en mesure de dire si les raids étaient le fait d'avions de l'armée syrienne ou de ceux de la Russie, allié du régime.
Mais l'armée russe a affirmé n'avoir mené aucun raid aérien dans la zone touchée.
A Khan Cheikhoun, le correspondant de l'AFP a vu des soignants tenter de secourir une fillette, mais en vain. Son père, écrasé par la douleur, l'a prise dans ses bras, a embrassé son visage et l'a portée dans ses bras hors de l'hôpital.
Le journaliste a vu des patients avec de la mousse sortir de leur bouche. Certains d'entre eux étaient aspergés d'eau par les médecins qui tentaient de les réanimer.
L'hôpital dans lesquels ils étaient soignés a été bombardé mardi à deux reprises, provoquant d'importantes destructions et la fuite précipitée de médecins.
La province d'Idleb, largement contrôlée par une alliance de rebelles et des jihadistes, est régulièrement la cible de frappes du régime, et de l'aviation russe. Elle a également été touchée par des raids de la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis.
Le gouvernement syrien dément utiliser des armes chimiques dans une guerre qui a déjà fait plus de 320.000 morts depuis mars 2011. Il a ratifié la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en 2013.
En octobre 2016, le Conseil de sécurité avait reçu un rapport concluant que l'armée syrienne avait mené une attaque à l'arme chimique, sans doute du chlore, à Qmenas, dans la province d'Idleb, le 16 mars 2015.
L'UE avait placé le 20 mars sur sa liste noire quatre nouveaux responsables militaires syriens, accusés d'avoir utilisé "des armes chimiques à l'encontre de la population civile" en 2014 et 2015, selon un communiqué.
Début mars, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué enquêter sur huit attaques présumées au gaz toxique commises en Syrie depuis le début de 2017.
Après l'attaque de 2013, un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien avait écarté in extremis la menace de frappes américaines contre le régime.
Au moment où les espoirs de paix restent faibles, Bruxelles accueille jusqu'à mercredi une conférence internationale sur l'avenir du pays mais certains acteurs clés du conflit, comme la Turquie ou la Russie, ne devraient pas y être représentés au plus haut niveau.
L'attaque dans la ville de Khan Cheikhoun a également fait quelque 170 blessés, dont des enfants peinant à respirer sous leurs masques à oxygène, leur corps saisi de convulsions. Au moins 11 enfants ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Pour cette ONG, il s'agit de "la deuxième attaque chimique la plus meurtrière du conflit en Syrie" après celle ayant fait plus de 1.400 morts en 2013.
Les frappes aériennes ont été menées très tôt sur un quartier de Khan Cheikhoun, située dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest, qui est tenue par des rebelles et des jihadistes.
"Nous avons entendu des bombardements (...) Nous avons accouru dans les maisons et il y avait des familles mortes dans leur lits. On a vu des enfants, des femmes et des hommes morts dans les rues", a raconté à l'AFP un témoin, Abou Moustapha.
Les victimes "ont les pupilles dilatées, des convulsions, de la mousse sortant de la bouche", a expliqué Hazem Chahwane, un secouriste interviewé dans l'un des hôpitaux de la ville.
Après la diffusion d'images choc des victimes, la Turquie a qualifié l'attaque d'"inhumaine" tandis que l'Union européenne affirmait que le régime de Bachar al-Assad en portait "la principale responsabilité".
L'opposition syrienne a accusé le régime d'avoir utilisé des "obus contenant du gaz chimique". Ce "crime horrible" rappelle l'attaque de l'été 2013 près de Damas que la communauté internationale avait "laissé impunie", a-t-elle ajouté, en prévenant qu'il "remettait en cause" le processus de paix censé mettre fin au conflit de six ans.
En milieu d'après-midi, le régime n'avait pas officiellement réagi, mais une source de sécurité a dénoncé une "calomnie". "Les hommes armés tentent de remporter une (victoire) médiatique après avoir échoué à remporter (une victoire) sur le terrain", a-t-il ajouté.
- 'gravement préoccupée' -
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) s'est dite "gravement préoccupée par l'attaque présumée aux armes chimiques" et a indiqué "rassembler et analyser des informations de toutes les sources disponibles".
La France a "demandé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après une "nouvelle attaque chimique particulièrement grave".
L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, n'était pas en mesure de dire si les raids étaient le fait d'avions de l'armée syrienne ou de ceux de la Russie, allié du régime.
Mais l'armée russe a affirmé n'avoir mené aucun raid aérien dans la zone touchée.
A Khan Cheikhoun, le correspondant de l'AFP a vu des soignants tenter de secourir une fillette, mais en vain. Son père, écrasé par la douleur, l'a prise dans ses bras, a embrassé son visage et l'a portée dans ses bras hors de l'hôpital.
Le journaliste a vu des patients avec de la mousse sortir de leur bouche. Certains d'entre eux étaient aspergés d'eau par les médecins qui tentaient de les réanimer.
L'hôpital dans lesquels ils étaient soignés a été bombardé mardi à deux reprises, provoquant d'importantes destructions et la fuite précipitée de médecins.
La province d'Idleb, largement contrôlée par une alliance de rebelles et des jihadistes, est régulièrement la cible de frappes du régime, et de l'aviation russe. Elle a également été touchée par des raids de la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis.
- Réunion à Bruxelles -
Le gouvernement syrien dément utiliser des armes chimiques dans une guerre qui a déjà fait plus de 320.000 morts depuis mars 2011. Il a ratifié la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en 2013.
En octobre 2016, le Conseil de sécurité avait reçu un rapport concluant que l'armée syrienne avait mené une attaque à l'arme chimique, sans doute du chlore, à Qmenas, dans la province d'Idleb, le 16 mars 2015.
L'UE avait placé le 20 mars sur sa liste noire quatre nouveaux responsables militaires syriens, accusés d'avoir utilisé "des armes chimiques à l'encontre de la population civile" en 2014 et 2015, selon un communiqué.
Début mars, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a indiqué enquêter sur huit attaques présumées au gaz toxique commises en Syrie depuis le début de 2017.
Après l'attaque de 2013, un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien avait écarté in extremis la menace de frappes américaines contre le régime.
Au moment où les espoirs de paix restent faibles, Bruxelles accueille jusqu'à mercredi une conférence internationale sur l'avenir du pays mais certains acteurs clés du conflit, comme la Turquie ou la Russie, ne devraient pas y être représentés au plus haut niveau.