Suspicion du délit de concussion - Une enquête ouverte à l’OPH


Tahiti, le 2 octobre 2024 - Suite aux propos du président Moetai Brotherson à l’assemblée de la Polynésie française, déclarant que l'OPH n'avait pas facturé une partie de l'eau potable et des eaux usées à hauteur de 300 millions de francs entre 2019 et 2022, la procureure de la République, Solène Belaouar, a ouvert une enquête le 13 septembre dernier pour, explique-t-elle, “faire des vérifications” sur le dossier.
 
 
À l'occasion de l'examen du premier texte relatif aux garanties d'emprunt pour soutenir la création de logements intermédiaires par la SAS Arana, filiale de l'OPH, le président du Pays Moetai Brotherson laçait une bombe fin août. “Sur le bilan de l'équipe précédente, non seulement on n'allait pas chercher les loyers, mais on ne facturait même pas. On a oublié de facturer pour 207 875 297 francs d'eau potable et pour 108 803 216 francs d'eaux usées. C'est quand même extraordinaire”, avait-t-il lancé dans l'hémicycle, précisant que ces faits étaient intervenus “entre 2019 et 2022”, autrement dit quand le Tapura huiraatira était aux affaires du Pays.
La question de la responsabilité était alors sur toutes les lèvres. Le ministre en charge du Logement de l'époque, Jean-Christophe Bouissou ? L’ancien président du Pays, Édouard Fritch ? Le directeur de l'OPH d'alors, Moana Blanchard ? Des agents de l'OPH ? La comptabilité ?
 
C’est pour y voir plus clair dans ce dossier qui relève du délit de concussion, que la procueure de la République, Solène Belaouar a ouvert une enquête, confiée à la Section de recherche de la gendarmerie, le 13 septembre dernier.
 
Sans avoir lui-même porté ces éléments dont il avait connaissance devant le parquet, Moetai Brotherson avait simplement indiqué alors avoir “mis en place des mesures”.


 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mercredi 2 Octobre 2024 à 18:50 | Lu 2006 fois