Surveillance renforcée pour l'hygiène alimentaire


Tahiti, le 24 janvier 2024 – Ce mercredi, dix-huit techniciens sanitaires et inspecteurs d'hygiène du Centre de santé environnementale ont clôturé leur formation sur la conduite de l'inspection sanitaire des établissements alimentaires et des denrées. Une bonne nouvelle à quelques mois des épreuves des Jeux olympiques à Teahupo'o, où la vigilance concernant l'évaluation des dangers sanitaires et alimentaires sera plus que jamais de mise.
 
Dispensée depuis le 15 janvier dernier, la formation sur “la conduite de l'inspection sanitaire des établissements alimentaires et des denrées” s'est terminée ce mercredi pour dix-huit techniciens sanitaires et inspecteurs d'hygiène du Centre de santé environnementale (CSE) de la Direction de la santé. Conduite par deux experts de l'Institut national de formation des personnels du ministère de l'Agriculture (Infoma), cette formation avait pour but, d'une part, de renforcer et harmoniser les conditions de contrôle des établissements à caractère alimentaire (restaurants, snacks, etc.) et des denrées, et d'autre part, de mettre en œuvre des méthodes d'inspection et de contrôle communes et actualisées, visant à éliminer certains risques sanitaires.
 
“Nos agents changent, mutent, il y a des recrutements et donc un ‘turnover’. Nous avions besoin de former ces nouveaux agents et/ou d'actualiser certaines connaissances pour les plus anciens”, explique Audrey Szymanowicz, inspectrice de santé publique vétérinaire au sein du CSE. “C'est une bonne chose car cela représente un lissage, une égalité de traitement des usagers. Tous les prestataires alimentaires seront soumis au même type de contrôle et donc auront les mêmes mesures correctives à appliquer en fonction des risques similaires que l'on aura identifié.”
 
Un manque d'effectifs
 
Aujourd'hui, ce sont plus de 3 000 établissements alimentaires qui sont recensés par le CSE, rien que sur l'île de Tahiti. Il en existe des centaines d'autres dans les îles qui, hélas, ne sont pas tous déclarés. Un problème pour le CSE qui souffre d'un manque d'effectifs : “En 2023, nous avons réussi à contrôler seulement 300 établissements. Donc sur une année, nous sommes capables de couvrir seulement 10% de l'activité alimentaire. Et cela s'explique par le fait que nous ne disposons que de 15 agents, déployés sur diverses missions, dont seulement cinq d'entre eux sont dédiés à temps plein à l'inspection sanitaire des établissements alimentaires sur Tahiti”, regrette Audrey Szymanowicz.
 
Une situation qui oblige le CSE à limiter les contentieux avec ces établissements alimentaires, privilégiant ainsi le dialogue afin d'éviter dès que possible la répression. Heureusement, la nécessité de fermer un établissement est rarissime. “Nous intervenons davantage sur les denrées alimentaires. Il nous arrive régulièrement de bloquer des denrées, on fait des saisies et des destructions de celles qui sont susceptibles d'être dangereuses pour le consommateur. Malgré notre effectif, ce sont des mesures que nous sommes tout à fait capables de mettre en œuvre”, affirme le CSE.
 
Des agents sur le qui-vive
 
Pour le Centre de santé environnementale, cette formation arrive également à point nommé. En effet, à quelques mois des épreuves olympiques de surf de Teahupo'o, ce dernier devra absolument redoubler de vigilance. “Des fan-zones seront prévues à Paofai, Papara et Teahupo'o, et sur chaque site, il faudra aller à la rencontre des différents prestataires alimentaires afin de s'assurer que tout soit aux normes le jour J. Il s'agit d'un événement populaire donc les risques sont plus présents, nous devons être vigilants.” Autre aspect des Jeux olympiques, et pas des moindres, la chaîne alimentaire dédiée aux athlètes et au staff qu'il faudra également contrôler afin de s'assurer que rien ne viendra gâcher la fête.

Tapuarii Barbos – Inspecteur d'hygiène au Centre de santé environnementale

“Éviter de mauvaises surprises pour le consommateur”
“La formation s'est très bien passée. On a pu pousser un peu plus nos acquis, avec beaucoup de piqûres de rappel, mais surtout aiguiser notre regard sur notre manière d'appréhender nos contrôles. C'était également l'occasion de poser de nombreuses questions à nos formateurs quant aux processus d'évaluation des risques, et c'est une bonne chose. Et puis souvent, lorsque l'on a la tête dans le guidon, des habitudes s'installent, et des fois, on passe à côté de certaines choses essentielles. Cette formation nous a remémoré qu'il fallait pousser l'investigation en permanence et ne rien négliger. De plus, elle nous a rappelé le rôle que l'on doit assurer dans l'immédiat. Souvent, on constate l'infraction, on la note dans notre rapport et on attend que les choses soient prises en compte alors que non, c'est maintenant et tout de suite que l'on peut changer la donne et éviter de mauvaises surprises pour le consommateur.”


Rédigé par Wendy Cowan le Mercredi 24 Janvier 2024 à 15:59 | Lu 2008 fois