Surf à ‘Sapinus’ : Dave Wassel vs John Duval, une polémique internationale


Mercredi 28 août 2013. C’est en pleine nuit qu’une interview vidéo du hawaïen Dave Wassel a fait l’effet d’une bombe explosant en plein visage de tout le surf tahitien. Le hawaïen explique, tout en aiguisant un couteau, que le bodyboarder lui a ‘cafardé’ une vague, c’est à dire qu’il lui a grillé la priorité, ce qui lui a valu de chuter contre le récif du spot de Sapinus avec de conséquences douloureuses qui auraient pu être effectivement encore plus graves.

Sur internet on a pu lire un commentaire qui résume bien une vision totalement différente :

« Dave Wassel, tu es un trou du c--. Respecte les locaux et leurs spots. John Duval a ‘cafardé’ ton attitude, pas ta vague. Pourquoi ne dis tu pas aux internautes que ce jour là tu prenais toutes les ‘bombes’ et qu’ils en ont eu marre de ton attitude de m---e et pourquoi ne leur dis-tu pas que par la suite tu n’a même pas essayé de porter assistance -avec le jet- au jeune garçon alors qu’il était au bord de la noyade. Il essayait simplement de faire valoir certaines limites à ne pas franchir. »
Différents bodyboardeurs locaux étaient sur le spot ce 13 mai 2013, notamment Nicolas Richard et John Duval. Le courant était très fort et les placements difficiles à tenir. Après avoir attendu plus d’une heure et excédé de voir le hawaiien prendre vague sur vague tracté par un jet ski, John, voyant le hawaiien vraiment à l’intérieur, s’élance et fait une chute dans le vide impressionnante pour s’écraser en bas de la vague. La vague d’après c’est Nicolas qui s’élancera et n’arrivera pas à non plus à passer.



John Duval est passé à deux doigts de la noyade

John Duval, suite à ce terrible ‘wipe out’ se retrouve en grosse difficulté à la limite de la noyade et ne sera pas secouru, il parviendra à rejoindre la pointe des pêcheurs par ses propres moyens, totalement épuisé.
Certain habitués du spot estiment que Sapinus ne doit pas devenir comme Teahupo’o.
Une des règles que l’on entend communément est que lorsqu’il y a des surfeurs ou des bodybordeurs qui prennent les vagues à la rame, les jets skis et le surf tracté sont bannis et que pour le surf tracté cela se passe à Teahupo’o sur des vagues de plus de 7-8 mètres, pas sur celles de Sapinus de 5-6 mètres encore surfables par ceux qui en ont les ‘attributs’.
On a pu lire également que la ‘rame aura toujours la priorité sur le surf tracté’ ou encore ‘qu’il se la raconte vraiment Dave, il croyait vraiment pouvoir sortir de là où il était ?’.
Tahiti n’est pas Hawaii, le surfeur polynésien est de réputation gentille et accueillante mais certaines limites doivent être respectées. Au vu des nombreux commentaires, apparemment ces limites ont été piétinées par le hawaiien Dave Wassel.
Les différents acteurs de cet épisode ont été joints mais se sont refusés pour le moment à tout commentaire, estimant que la situation était assez tendue comme cela. Une réponse par vidéo à travers un média spécialisé international est en cours de préparation par un collectif de bodyboardeurs, surfeurs et personnalités du surf local. SB


Traduction succincte de l’interview de Dave Wassel :

« Tout a commencé en regardant une carte, en me disant que ce ‘swell’ allait fonctionner pendant 4 jours pleins. Tous les surfeurs de grosses vagues étaient là alors je me suis dit que c’était le bon moment pour moi de surfer à d’autres endroits. La Polynésie française regorge d’endroits, des milliers de vagues, donc cherchons-en quelques unes différentes. »
« Sur la scène locale les polynésiens partagent généralement leurs vagues avec les étrangers contrairement à ailleurs, donc je me suis dit que ce droit m’allait être octroyé sans que je n’aie à le prendre. »
« Après avoir surfé pendant longtemps, c’est difficile de trouver de nouveaux challenges…Autrement dit, mon corps tout entier était en ‘érection totale’, c’était merveilleux… »
« J’étais heureux, tant que je regardais à l’intérieur de ce kaléidoscope tubulaire et surréaliste. Puis j’ai été littéralement ‘cafardé’ par un gars, je n’aurais pas pu vous dire si c’était un boogie, un bateau, un avion, c’était juste mauvais dans tous les sens du terme, c’était horrible, donc je suis passé de très très content à très très flippé, inquiet pour ma vie mais aussi pour la sienne. »
« Je suis sûr que j’aurais pu sortir de ce tube, mais à cause de la peur… J’avais ‘pompé’ (accéléré en appuyant sur sa planche’ ) déjà cinq fois, il fallait encore ‘pomper’ une dernière fois, mais je n’ai pas pu, je me suis comme bloqué, on le voit en regardant l’image (…) J’ai tapé le fond si violemment que mon dos tout entier était noir et bleu et je n’ai pas pu marcher normalement pendant 2 mois et demi. »
« J’ai senti que nous étions très chanceux, que ce bodyborder et moi même ne finissions pas comme cette chose sur la table, comme du ‘sashimi’. On aurait pu faire la une des journaux si facilement. J’ai de la chance d’être là à vous parler. »
« Je pense qu’il croyait que je n’allais pas réussir à passer et que lui aurait pu passer. Moi je pense que de là où il était il n’aurait pas pu passer, qui a tort, qui a raison…Je suis visiteur, je suis sur un spot avec des locaux donc je n’en dirais pas plus, je suis content d’être là, c’est tout. Je sais que je reviendrais dans le Pacifique Sud dans les six prochaines semaines et que je trouverais une vague plus belle et plus grosse. »

Rédigé par SB le Mercredi 28 Aout 2013 à 15:29 | Lu 25906 fois