Surf - La prise de pouvoir des minimes


Flamboyant sur les droites de Taharuu, Teaki Gasbarre s'est offert la victoire chez les Juniors.
Tahiti, le 24 mars 2024 - La deuxième étape du championnat de surf juvénile local s’est déroulée ce week-end à l'embouchure de Taharu’u. L'occasion pour la sélection polynésienne de répéter ces gammes à un peu plus d'un mois des championnats du monde ISA junior au Salvador. En feu, les minimes ont fait savoir que la relève est en marche.
 
Le championnat de surf juvénile fait aujourd'hui l'objet de toutes les attentions au sein de la communauté locale de surf. Et pour cause, ce dernier est pris d'assaut par une nouvelle génération bien décidée à faire parler d'elle. Qu'ils soient jeunes, ou très jeunes, ces 'aito en herbe ont la chance de bénéficier d'un soutien et d'un suivi sans faille de la part de leurs parents, mais également de la fédération tahitienne de surf, déterminée à exporter ces jeunes prodiges sur la scène internationale et à ramener des titres. Samedi et dimanche, à Papara, la deuxième étape de la Coca Cola Teen Surf Session a d'ailleurs été l'occasion pour ces jeunes têtes brûlées de se mettre en condition pour les championnats du monde ISA junior qui auront lieu très prochainement au Salvador. Et en raison des conditions de vague très petites durant tout le week-end, les compétiteurs ont dû redoubler d'effort pour sortir leur épingle du jeu.
 
Des minimes en pleine ascension
 
Si d'ordinaire, lors des épreuves de surf juvénile, le show est assuré par les surfeurs et surfeuses des catégories cadet et junior (entre 14 et 18 ans), force est de constater la prise de pouvoir évidente des poussins et des minimes (entre 8 et 14 ans) au sein du championnat. En effet, pouvant se surclasser d'une catégorie afin d'engranger un maximum d'expérience en compétition, les minimes, aussi bien filles que garçon, ne se gênent plus pour jouer les premiers rôles. À l'image notamment de la finale cadet garçon, où Maunakea Hioe (16 ans), bien que victorieux, était entouré des jeunes Tauirai Henriou Oopa, Liam Sham Koua et Teravanui Thornton, tous âgés de seulement 11 ans. Du côté des juniors garçons, on se sent soulagé de ne pas avoir à gérer ces jeunes loups affamés… pour le moment.
 
Miliani Simon et Takihei Ellacott, la nouvelle garde
 
Si lors de la première étape de la saison, il était plus évident de s'imposer chez les ondines en raison de l'absence de la championne en titre, Kiara Goold, Miliani Simon et Takihei Ellacott ont eu à cœur cette fois-ci de confirmer leur état de forme face à cette dernière. Chez les moins de 14 ans, Miliani Simon a fait preuve d'une constance exemplaire tout le week-end, proposant un surf affûté qu'on lui connaît mais avec, cette fois-ci, plus de puissance dans les jambes. Les juges n'ont d'ailleurs pas manqué de remarquer la progression de Miliani, lui octroyant de solides scores à plusieurs reprises et surtout une victoire bien méritée en finale.
 
Chez les juniors filles, autre sensation de la compétition, Takihei Ellacott s'est offert une victoire à sa mesure. Également en pleine progression, la jeune athlète dispose désormais d'un bagage technique bien fourni qu'elle sait utiliser à bon escient. Régulière, exploitant les vagues de bout en bout et n'hésitant pas à ponctuer certaines sections de vague par des manœuvres plus appuyées, la surfeuse a mis tout le monde d'accord dans la catégorie reine : Cette année, il faut compter sur elle.
 
L'excellence à la Sham Koua
 
Son chemin vers la victoire n'est pourtant jamais évident, mais Liam Sham Koua sait se sublimer au besoin. En face, pourtant, Anuaiterai Gatien, Kai Ozabal ou encore Tauirai Henriou Oopa, ont, encore une fois, été des opposants de taille. Chacun faisant valoir son surf avec justesse et détermination, légitimant tour à tour leur place en finale ; la puissance de Anuaiterai n'ayant pas son équivalent chez les minimes, la fougue de Tauirai le rendant imprévisible à souhait et la témérité de Kai Ozabal étant à toute épreuve. Hélas, en face, le talent et le travail parlent d'eux même. Le surf de Liam est incisif et varié, proposant pour chaque situation une manœuvre radicale adéquate. Les juges ne s'y trompe pas, il s'agit-là d'un cran au-dessus. Victoire mérité pour le jeune Liam. Tout aussi excellent malgré une sortie prématurée en minimes, le jeune Kavei Pierson s'est offert une victoire de soulagement chez les poussins. Une victoire importante pour le jeune homme, qui a rappelé à chacun que la qualité de son surf n'est pas anodine pour son âge.
 
Teaki Gasbarre, enfin !
 
Dans la catégorie reine junior garçon, l'heure était à la démonstration. Avec d'un côté les membres de la sélection tahitienne en pleine répétition générale avant les championnats du monde junior ISA au Salvador, et de l'autre, ceux qui ont eu l'occasion de faire tomber les têtes d'affiches. Quoi qu'il en soit, l'ambiance à l'eau était électrique et les plus téméraires ont su se frayer un chemin jusqu'en finale. Toujours remarquables, les frères Haumani ont une nouvelle fois répondu présent dans le dernier carré. Très en forme également, le jeune Keo Chabrier s'est invité à la fête avec la manière. Mais l'homme des finales, c'était bel et bien Teaki Gasbarre. Le jeune surfeur n'a fait qu'une bouchée des droites de l'embouchure de Taharu’u, explosant les murs d'eau avec caractère et un surf backside redoutable. Le jeune homme n'a laissé aucune place au doute dans l'esprit des juges et c'est logiquement qu'il s'est imposé lors de cette deuxième épreuve du championnat. Une belle récompense pour le surfeur qui semble avoir franchi un cap.

En pleine progression, Takihei Ellacott s'est emparée du titre chez les Ondines de moins de 18 ans.

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 25 Mars 2024 à 07:51 | Lu 923 fois