Sur les routes, l'heure est à la répression


Tahiti, le 27 mars 2023 – Une vingtaine de gendarmes se sont déployés dimanche après-midi à Tautira, durant plus de trois heures, pour procéder au contrôle de 150 véhicules. Alors que 4 400 infractions ont été relevées sur les routes polynésiennes depuis le 1er janvier dernier et que l'année 2022 a été marquée par de nombreux accidents mortels liés pour la plupart à des consommations d'alcool ou de stupéfiants, l'heure est à la tolérance zéro.
 
Dès 16 heures dimanche après-midi, une vingtaine de gendarmes issus des brigades de Taravao, Papara, Tiarei, du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG), de la brigade motorisée ainsi que de l'équipe cynophile se sont installés des deux côtés du pont de Tautira pour procéder au contrôle de tous les véhicules – deux-roues, voitures et bus – circulant dans les deux sens. Il ne leur aura fallu que quelques minutes avant de contrôler un jeune homme, militaire de profession, qui roulait sans permis. Quelques instants plus tard, ce sont deux jeunes femmes qui ont cette fois été contrôlées sur un scooter au pied duquel le chien détecteur de stupéfiants a immédiatement marqué. Du paka a été retrouvé dans le coffre du deux-roues. Durant les trois heures de contrôle, les militaires ont principalement relevé des infractions à la législation sur les stupéfiants – 17 personnes détenaient du paka – et des conduites sous l'empire d'un état alcoolique. Au total, 150 véhicules ont été contrôlés. 
 
Tel que le précise le lieutenant-colonel Jérôme Godefroy, commandant de la compagnie des îles Sous-le-Vent, ce dispositif a été mis en place suite à des signalement : “Nous avions eu plusieurs remontées de nuisances de la part des riverains qui se plaignaient de nuisances sonores mais aussi de comportements de personnes qui prenaient la route en ayant bu ou consommé des stupéfiants.” S'il s'agissait pour la gendarmerie de relever tous les types d'infractions, le lieutenant-colonel Godefroy explique cependant qu'il est nécessaire de “cibler les infractions graves génératrices d'accident, c’est-à-dire les conduites addictives, les excès de vitesse, les refus de priorité qui sont impliqués dans la majorité des accidents corporels et mortels”. 

+ 36% d'infractions relevées

Le contrôle opéré dimanche s'inscrit dans le cadre de l'intensification de la répression en matière de sécurité routière alors que l'année 2022 a été marquée par 34 décès sur les routes du fenua dans le cadre d'accidents liés pour les trois quarts à des conduites en état d'ébriété et/ou sous stupéfiants. Ainsi, depuis le 1er janvier dernier et alors que sept personnes ont déjà perdu la vie dans des accidents de la circulation cette année, 4 401 infractions ont été relevées en zone gendarmerie, soit 36% de plus que l'année dernière sur la même période. En matière de dépistage d'alcoolémie, 12 630 tests ont été effectués soit 27,5% de plus qu'en 2022. Enfin, en matière de dépistage de stupéfiants, 1 060 tests ont été pratiqués, soit une augmentation très importante de 115 % par rapport à l'année dernière. 
 
Cette intensification de la répression avait été annoncée par le haut-commissaire de la République, Éric Spitz, en décembre dernier. Face au bilan “extrêmement préoccupant” de l'année 2022, le représentant de l'État avait annoncé que les forces de l'ordre allaient passer “au stade de la répression” et faire preuve de moins de “pédagogie”. Mais outre cette politique répressive, Éric Spitz avait également insisté sur l'importance de la prévention. Le 18 mars dernier, la gendarmerie a d'ailleurs organisé l'opération Halte à la prise de risques sur la route à l'Université de la Polynésie française pour insister sur le volet préventif et faire évoluer les comportements sur la route. 


Rédigé par Garance Colbert le Dimanche 26 Mars 2023 à 21:47 | Lu 3742 fois