BAYONNE, 3 octobre 2013 (AFP) - Il est connu comme le loup blanc sur la côte basque. "R.S.", abbé surfeur, ne quitte sa soutane que pour enfiler sa combinaison de surf, rehaussée d'un col romain, et revendiquer son état de "serviteur inutile du Christ".
Depuis 2011 René-Sébastien Fournié, 39 ans, poursuit sa mission d'évangélisation sur les plages avec l'aval de l'évêque de Bayonne Mgr Marc Aillet.
"Serviteur inutile du Christ": c'est l'état qui figure sur sa carte de visite, inspiré d'une parole de l'Evangile faisant l'éloge de l'humilité.
De taille moyenne, d'allure sportive, il tient d'une grand-mère vietnamienne un léger métissage et a hérité de ses parents (une mère catholique et un père protestant), dit-il, une joie de vivre et un humour à toute épreuve.
"Le milieu du surf est habitué à le voir surgir sur les plages en soutane", commente Enguerrand De Riberolles, un surfeur de 20 ans, mais "il intrigue les plagistes".
Et pour que même dans les vagues chacun sache qu'il est un homme d'église, il a lui-même cousu le col romain à sa combinaison. "Les plus curieux lui demandent s'il est déguisé. Il répond invariablement : je suis prêtre et surfeur. Comme il est simple et sans tabou, ça se passe bien", commente le surfeur.
"Je suis invité comme une curiosité par les surfeurs aux barbecues sur la plage le soir", confirme l'abbé.
Lorsqu'il est arrivé au Pays basque, "R.S." a constaté que "ça grouillait de jeunes qu'on ne voyait que le soir dans les bars. J'ai demandé où ils étaient dans la journée. La réponse a été +sur les vagues+. Je me suis mis, avec l'aval de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, à faire du surf pour être près d'eux".
Un retour sur investissement "modeste"
Mgr Aillet lui a aussi confié une autre mission. Celle d'"annoncer la bonne parole du Christ" pendant les Fêtes de Bayonne et durant les nuits d'ivresse des étudiants le vendredi soir.
"Le retour sur investissement est modeste", ironise l'abbé. "Quelques heureuses surprises tout de même. Il m'est arrivé de confesser des personnes en pleine rue la nuit et de voir des jeunes surfeurs ou fêtards venir prier à la cathédrale".
"J'annonce la bonne parole, elle travaille et elle revient. En tout cas, ce n'est pas vain, on voit des fruits", résume-t-il.
Parallèlement, l'abbé est chapelain à la cathédrale de Bayonne, juge au tribunal ecclésiastique et professeur de théologie au séminaire de Bayonne. Il explique être "en retrait" de l'Institut du Bon Pasteur à Rome, communauté reconnue par le pape Benoît XVI en 2006, et issue de la fraternité Saint Pie-X, dans la pure tradition catholique. Il pratique, en plus, l'escrime.
"Il est vrai que la première fois que l'on voit arriver ce personnage sur son scooter, en soutane et rentrer dans une salle d'escrime, ça a de quoi surprendre", témoigne Olivier Marthe-Bastien, son professeur dans cette discipline.
Mais "une fois la tenue enfilée et l'arme en main, son caractère compétitif et engagé ne le distingue plus des autres. Il ne lâche rien", poursuit-il.
Prêtre traditionaliste
Ordonné prêtre en l'église Saint-Eloi à Bordeaux en 2007, il se décrit comme un prêtre traditionaliste, en dépit de ses missions peu habituelles.
"A l'âge de 5 ans (...) je m'exerçais à dire la messe dans ma chambre avec ma soeur pour assistance", sourit le prêtre né en banlieue parisienne, à Soisy-sous-Montmorency.
A l'adolescence, il prend quelques distances avec la religion, puis après des études de Sciences politiques à Paris, se sent à nouveau "appelé".
"Je m'adressais à Dieu lui disant +oublie-moi+, prends-en un autre", se souvient-il. Entré au séminaire dans les années 1990, passé par le Bénin, il a exercé comme professeur de lettres et directeur des ressources humaines avant d'être ordonné en 2007.
Entretemps l'abbé a passé six ans à l'Institut du Bon Pasteur à Rome. Il est titulaire d'une licence en droit canon et en théologie, licences passées dans les universités pontificales.
cor-mck/pbl/jmg
Depuis 2011 René-Sébastien Fournié, 39 ans, poursuit sa mission d'évangélisation sur les plages avec l'aval de l'évêque de Bayonne Mgr Marc Aillet.
"Serviteur inutile du Christ": c'est l'état qui figure sur sa carte de visite, inspiré d'une parole de l'Evangile faisant l'éloge de l'humilité.
De taille moyenne, d'allure sportive, il tient d'une grand-mère vietnamienne un léger métissage et a hérité de ses parents (une mère catholique et un père protestant), dit-il, une joie de vivre et un humour à toute épreuve.
"Le milieu du surf est habitué à le voir surgir sur les plages en soutane", commente Enguerrand De Riberolles, un surfeur de 20 ans, mais "il intrigue les plagistes".
Et pour que même dans les vagues chacun sache qu'il est un homme d'église, il a lui-même cousu le col romain à sa combinaison. "Les plus curieux lui demandent s'il est déguisé. Il répond invariablement : je suis prêtre et surfeur. Comme il est simple et sans tabou, ça se passe bien", commente le surfeur.
"Je suis invité comme une curiosité par les surfeurs aux barbecues sur la plage le soir", confirme l'abbé.
Lorsqu'il est arrivé au Pays basque, "R.S." a constaté que "ça grouillait de jeunes qu'on ne voyait que le soir dans les bars. J'ai demandé où ils étaient dans la journée. La réponse a été +sur les vagues+. Je me suis mis, avec l'aval de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, à faire du surf pour être près d'eux".
Un retour sur investissement "modeste"
Mgr Aillet lui a aussi confié une autre mission. Celle d'"annoncer la bonne parole du Christ" pendant les Fêtes de Bayonne et durant les nuits d'ivresse des étudiants le vendredi soir.
"Le retour sur investissement est modeste", ironise l'abbé. "Quelques heureuses surprises tout de même. Il m'est arrivé de confesser des personnes en pleine rue la nuit et de voir des jeunes surfeurs ou fêtards venir prier à la cathédrale".
"J'annonce la bonne parole, elle travaille et elle revient. En tout cas, ce n'est pas vain, on voit des fruits", résume-t-il.
Parallèlement, l'abbé est chapelain à la cathédrale de Bayonne, juge au tribunal ecclésiastique et professeur de théologie au séminaire de Bayonne. Il explique être "en retrait" de l'Institut du Bon Pasteur à Rome, communauté reconnue par le pape Benoît XVI en 2006, et issue de la fraternité Saint Pie-X, dans la pure tradition catholique. Il pratique, en plus, l'escrime.
"Il est vrai que la première fois que l'on voit arriver ce personnage sur son scooter, en soutane et rentrer dans une salle d'escrime, ça a de quoi surprendre", témoigne Olivier Marthe-Bastien, son professeur dans cette discipline.
Mais "une fois la tenue enfilée et l'arme en main, son caractère compétitif et engagé ne le distingue plus des autres. Il ne lâche rien", poursuit-il.
Prêtre traditionaliste
Ordonné prêtre en l'église Saint-Eloi à Bordeaux en 2007, il se décrit comme un prêtre traditionaliste, en dépit de ses missions peu habituelles.
"A l'âge de 5 ans (...) je m'exerçais à dire la messe dans ma chambre avec ma soeur pour assistance", sourit le prêtre né en banlieue parisienne, à Soisy-sous-Montmorency.
A l'adolescence, il prend quelques distances avec la religion, puis après des études de Sciences politiques à Paris, se sent à nouveau "appelé".
"Je m'adressais à Dieu lui disant +oublie-moi+, prends-en un autre", se souvient-il. Entré au séminaire dans les années 1990, passé par le Bénin, il a exercé comme professeur de lettres et directeur des ressources humaines avant d'être ordonné en 2007.
Entretemps l'abbé a passé six ans à l'Institut du Bon Pasteur à Rome. Il est titulaire d'une licence en droit canon et en théologie, licences passées dans les universités pontificales.
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