Dolus-d'Oléron, France | AFP | samedi 21/04/2018 -MacDol contre MacDo : A Dolus d'Oléron, sur l'île d'Oléron (Charente-Maritime), où le maire refuse l'implantation de l'enseigne américaine de restauration rapide, quelque 200 personnes ont inauguré samedi une ZAD inédite, une Zone d'alimentation durable.
"MacDo No on Oléron" résume une affichette à l'entrée de la Cailletière, ancien domaine agricole de 4 hectares, longtemps vaincu par les ronces, et que la mairie et des bénévoles ont transformé en "laboratoire à ciel ouvert" des nouvelles pratiques de l'alimentation durable.
"Face à MacDo, nous ne voulions pas rester sur la défensive, nous voulions créer une alternative", résume Grégory Gendre, le maire de Dolus (3.200 habitants), dans un nouveau pied de nez à la multinationale avec laquelle il a entamé un bras de fer en 2014.
Stands proposant des huîtres naturelles, anguille persillée ou vins locaux, ateliers de cuisine, conférences : l'ambiance se veut bon enfant pour la première manifestation du projet, coordonné par le Mouvement pour une alimentation citoyenne sur Dolus d'Oléron (MacDol) et soutenu par le syndicat agricole de la Confédération paysanne.
"L'endroit est génial, un super lieu de rencontre et de partage", s'enflamme Emilie, 24 ans.
"Là où McDonald's est fort, c'est qu'on peut y squatter tout le temps qu'on veut sans consommer, avec du wifi", reconnaît Grégory Gendre. A la Cailletière, il a donc fait installer le wifi, prévoit une cantine associative et un skate-park. Sans compter à terme des champs en "culture biologique", une "couveuse agricole"...
En quelques années, son conflit avec la multinationale est devenu "symbolique", dépassant le cas de Dolus, commune du centre de l'île d'Oléron (22.000 habitants).
Tout commence en 2014 lorsque la liste emmenée par Grégory Gendre, alors 36 ans, fondateur de "Roule ma frite", entreprise recyclant les huiles de friture en carburant, emporte l'élection municipale à la surprise de tous.
A l'époque, le projet de construction d'un MacDo divise déjà les habitants et le jeune candidat en a fait un argument de campagne contre la municipalité sortante, favorable à cette implantation dans une petite zone commerciale.
La nouvelle municipalité refuse à trois reprises la demande de permis de construire déposée par McDonald's France. La multinationale et le propriétaire du terrain, Philippe Villa, ex-maire adjoint et désormais élu d'opposition, en appellent à la justice administrative.
- "Cow-boy" -
En septembre 2017, le tribunal de Poitiers impose à la mairie d'accorder le permis et la contraint à payer "300 euros par jour de retard". Pas question pour Grégory Gendre : la mairie fait appel et des collectes sont organisées pour payer l'astreinte, ayant pour l'heure récolté 32.000 euros, selon l'édile.
Depuis, l'atmosphère dans la commune s'est tendue, ces "astreintes" financières inquiétant une partie des habitants.
A une pétition contre le projet ayant recueilli 3.600 signatures, répond un collectif favorable à l'installation du restaurant, qui réunit 2.000 membres sur Facebook...
D'un côté, on défend "un véritable choix de société" pour "le bio et les circuits courts" et contre "des modèles de franchise sans aucun lien avec les territoires". De l'autre, on met en avant les "40 CDI et 30 CDD qui ne se refusent pas".
En février, un "projectile" vise une fenêtre chez Philippe Villa. Début avril, des graffiti "Estocade d'Oléron", "ZAD vaincra", sont tagués sur un mur du domicile d'un membre de sa famille. Deux plaintes sont déposées.
"On n'a rien contre un projet alternatif, mais on refuse que, pour des convictions personnelles, le maire empêche les gens d'avoir accès à un commerce quel qu'il soit", explique à l'AFP Marc, membre du collectif pro-MacDo. "C'est du gâchis d'argent des contribuables", déplore ce graphiste de 51 ans qui critique un maire agissant comme un "cow-boy dans son village".
L'audience devant la cour d'appel administrative de Bordeaux est attendue mi-juillet. Si la justice autorise MacDo à s'implanter sur l'île d'Oléron, les habitants auront un choix inédit : MacDo ou MacDol.
"MacDo No on Oléron" résume une affichette à l'entrée de la Cailletière, ancien domaine agricole de 4 hectares, longtemps vaincu par les ronces, et que la mairie et des bénévoles ont transformé en "laboratoire à ciel ouvert" des nouvelles pratiques de l'alimentation durable.
"Face à MacDo, nous ne voulions pas rester sur la défensive, nous voulions créer une alternative", résume Grégory Gendre, le maire de Dolus (3.200 habitants), dans un nouveau pied de nez à la multinationale avec laquelle il a entamé un bras de fer en 2014.
Stands proposant des huîtres naturelles, anguille persillée ou vins locaux, ateliers de cuisine, conférences : l'ambiance se veut bon enfant pour la première manifestation du projet, coordonné par le Mouvement pour une alimentation citoyenne sur Dolus d'Oléron (MacDol) et soutenu par le syndicat agricole de la Confédération paysanne.
"L'endroit est génial, un super lieu de rencontre et de partage", s'enflamme Emilie, 24 ans.
"Là où McDonald's est fort, c'est qu'on peut y squatter tout le temps qu'on veut sans consommer, avec du wifi", reconnaît Grégory Gendre. A la Cailletière, il a donc fait installer le wifi, prévoit une cantine associative et un skate-park. Sans compter à terme des champs en "culture biologique", une "couveuse agricole"...
En quelques années, son conflit avec la multinationale est devenu "symbolique", dépassant le cas de Dolus, commune du centre de l'île d'Oléron (22.000 habitants).
Tout commence en 2014 lorsque la liste emmenée par Grégory Gendre, alors 36 ans, fondateur de "Roule ma frite", entreprise recyclant les huiles de friture en carburant, emporte l'élection municipale à la surprise de tous.
A l'époque, le projet de construction d'un MacDo divise déjà les habitants et le jeune candidat en a fait un argument de campagne contre la municipalité sortante, favorable à cette implantation dans une petite zone commerciale.
La nouvelle municipalité refuse à trois reprises la demande de permis de construire déposée par McDonald's France. La multinationale et le propriétaire du terrain, Philippe Villa, ex-maire adjoint et désormais élu d'opposition, en appellent à la justice administrative.
- "Cow-boy" -
En septembre 2017, le tribunal de Poitiers impose à la mairie d'accorder le permis et la contraint à payer "300 euros par jour de retard". Pas question pour Grégory Gendre : la mairie fait appel et des collectes sont organisées pour payer l'astreinte, ayant pour l'heure récolté 32.000 euros, selon l'édile.
Depuis, l'atmosphère dans la commune s'est tendue, ces "astreintes" financières inquiétant une partie des habitants.
A une pétition contre le projet ayant recueilli 3.600 signatures, répond un collectif favorable à l'installation du restaurant, qui réunit 2.000 membres sur Facebook...
D'un côté, on défend "un véritable choix de société" pour "le bio et les circuits courts" et contre "des modèles de franchise sans aucun lien avec les territoires". De l'autre, on met en avant les "40 CDI et 30 CDD qui ne se refusent pas".
En février, un "projectile" vise une fenêtre chez Philippe Villa. Début avril, des graffiti "Estocade d'Oléron", "ZAD vaincra", sont tagués sur un mur du domicile d'un membre de sa famille. Deux plaintes sont déposées.
"On n'a rien contre un projet alternatif, mais on refuse que, pour des convictions personnelles, le maire empêche les gens d'avoir accès à un commerce quel qu'il soit", explique à l'AFP Marc, membre du collectif pro-MacDo. "C'est du gâchis d'argent des contribuables", déplore ce graphiste de 51 ans qui critique un maire agissant comme un "cow-boy dans son village".
L'audience devant la cour d'appel administrative de Bordeaux est attendue mi-juillet. Si la justice autorise MacDo à s'implanter sur l'île d'Oléron, les habitants auront un choix inédit : MacDo ou MacDol.