Suivez en direct la restitution des assises des outre-mer


PARIS, le 28 juin 2018. La restitution des assises des Outre-mer a débuté à 21 heures (9 heures en Polynésie française).
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Emmanuel Macron a dévoilé jeudi à l'Elysée ses priorités pour l'Outre-mer, avec la présentation d'un Livre bleu, qui va définir la politique du gouvernement sur le quinquennat.

Devant un parterre d'élus ultramarins, de responsables associatifs et économiques, et d'une large partie du gouvernement, le chef de l'Etat a évoqué "l'archipel de France" pour définir un pays qui fait partie "des puissances qui ont le plus d'îles au monde", et assuré aimer "chacun de vos territoires".

Narrant "une odyssée", il a présenté ses "convictions" territoire par territoire, annonçant par exemple qu'il irait en Polynésie en 2019 et qu'il retournerait à Saint-Martin et Saint-Barth en septembre, pour l'anniversaire de l'ouragan Irma.

Sur un plan plus politique, il a défendu la limitation du droit du sol à Mayotte, confrontée à une très forte immigration clandestine. Cette mesure, adoptée le 21 juin par le Sénat, exige pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. "Cette évolution fait consensus sur le territoire, c'est pourquoi je soutiens cette démarche qui me semble adaptée et équilibrée", a dit le chef de l'Etat.

M. Macron est également revenu sur les inquiétudes sur l'avenir de France Ô, chaîne de France Télévisions spécialisée dans les Outre-mer, estimant qu'il fallait "faire évoluer les choses".

Dans un discours de 50 minutes, il a évoqué certaines mesures présentées par la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, qui a dévoilé le "Livre bleu outre-mer", synthèse des "Assises des Outre-mer".

Au total 26.000 personnes ont participé à cette consultation de terrain lancée en octobre, sur 2,7 millions d'ultramarins, pour faire remonter "des projets concrets" répondant à des besoins "diagnostiqués territoire par territoire".

Ce Livre bleu outre-mer "engage le gouvernement jusqu'à la fin du quinquennat", selon la ministre. Il regroupe plusieurs dizaines de mesures et "outils" autour de quatre thèmes: l'amélioration du cadre de vie (sécurité, niveau de vie, accès aux services publics, etc), la transformation accompagnée des territoires (développement économique, évolution juridique, etc), les territoires pionniers (innovation en matière environnementale, économique) et "des territoires d'influence et de rayonnement".

"Le budget du ministère des Outre-mer sera renforcé", a-t-elle expliqué, sans vouloir donner de chiffrage. Elle a cependant annoncé que le fonds exceptionnel d'investissement (FEI) serait abondé de 500 millions d'euros sur le quinquennat pour accompagner des projets locaux et que 700 millions seraient investis pour la formation des jeunes.

"La priorité sera la bataille pour la création d'emplois et l'activité économique", a déclaré Emmanuel Macron, avec notamment "une grande réforme des aides aux entreprises en faveur de l'emploi", et la création d'un fonds pour soutenir les initiatives privées d'un montant de 400 millions d'euros.

Il a aussi défendu "l'ancrage régional" de chaque territoire et leur "différenciation" pour faciliter "l'adaptation des règles" aux "besoins du terrain".

Il a enfin souligné l'importance d'une croissance durable, grâce aux Outre-mer, souhaitant notamment que la Guyane soit "au cœur d'une stratégie de biodiversité".

- Speed-dating -
Sur chaque territoire, "des feuilles de route (les plans de convergence de la loi Egalité réelle outremer) seront déclinées d'ici à l'automne" et "feront l'objet d'un contrat entre le gouvernement et les élus", a-t-il souligné.

Neuf ans après les "Etats généraux des Outre-mer" lancés par Nicolas Sarkozy, dont les résultats ont déçu nombre d'ultramarins, le chef de l'Etat a donné rendez-vous pour un bilan dans 18 mois.

Le Livre est accompagné d'un "carnet", baptisé "Territoire de projets", qui réunit des projets "dont l'Etat s'engage à examiner la faisabilité".

Cette approche s'est concrétisée dès jeudi avec un exercice de "speed dating" pour accompagner dans leurs projets 25 représentants de collectivités, entreprises, associations.

La députée Justine Bénin (Guadeloupe, MoDem) "attend la mise en oeuvre opérationnelle. Le gouvernement a obligation de tenir ses engagements", a-t-elle souligné.

Le député (LR) de Mayotte Mansour Kamardine, satisfait de la position présidentielle sur le droit du sol, est "resté sur sa faim" concernant le développement des infrastructures dans son île.

Le député de la Réunion (LFI) Jean-Hugues Ratenon s'est surtout étonné que "pour remédier au problème de la vie chère, le président annonce une politique de diminution des salaires en critiquant la sur-rémunération des fonctionnaires".

le Jeudi 28 Juin 2018 à 09:23 | Lu 1124 fois