PARIS, 12 décembre 2011 (AFP) - En France, où presque un décès sur 50 est un suicide, 5,5% des 15-85 ans déclarent avoir déjà fait une tentative au cours de leur vie, les femmes étant deux fois plus nombreuses que les hommes, révèle une enquête du Baromètre santé 2010.
Le nombre de suicides est connu grâce à l'analyse des certificats de décès, même s'il est sous-estimé, mais les tentatives de suicide ne font pas l'objet d'enregistrements systématiques.
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publie mardi une série d'études, dont chacune "est une pièce de plus au puzzle qui vise à mieux connaître cette catastrophe en miettes et quotidienne", souligne le professeur de psychiatrie Jean-Louis Terra dans un éditorial.
En 2009, 10.464 décès par suicide ont été enregistrés par le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l'Inserm, un chiffre en diminution régulière ces dernières années, mais qui reste très élevé par rapport aux voisins européens de la France.
Une étude du CépiDc publiée par le BEH conclut à une sous-estimation de 9,4% du nombre officiel de décès.
Les hommes représentent les trois-quarts des décès par suicide (7.739 décès masculins contre 2.725 décès féminins).
En revanche, les tentatives et les pensées suicidaires sont davantage le fait des femmes, montre l'enquête du Baromètre santé, conduite par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) auprès de 27.000 personnes.
Elles sont plus nombreuses à avoir déjà fait une tentative au cours de leur vie (7,6% contre 3,2%) et à avoir tenté de se suicider au cours des 12 derniers mois (0,7% contre 0,3%).
Cet apparent paradoxe s'explique en partie, souligne l'équipe de François Beck (Inpes), par les méthodes mises en oeuvre, plus meurtrières chez les hommes (pendaison, arme à feu...).
Des adolescentes particulièrement exposées
Les femmes sont aussi plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide (4,4% contre 3,4%).
La survenue d'idées suicidaires est maximale entre 45 et 54 ans (5%), tranche d'âge qui enregistre le plus gros effectif de décès par suicide (2.246 en 2009).
Le facteur de risque le plus important dans la survenue des pensées suicidaires comme des tentatives de suicide est le fait d'avoir subi des violences (sexuelles ou non).
Les autres facteurs associés sont le fait de vivre seul, le chômage, un faible niveau de revenu et la consommation de tabac, et, chez les femmes, une consommation d'alcool à risque chronique.
Une autre étude de l'Institut de veille sanitaire (InVS) chiffre à environ 90.000 le nombre annuel des hospitalisations pour tentatives de suicide entre 2004 et 2007, les femmes représentant 65% des séjours.
Moins de la moitié des tentatives adressées aux urgences seraient ainsi comptabilisées, soulignent les auteurs de l'étude qui ont estimé à environ 220.000 le nombre de passage aux urgences pour tentative de suicide en 2007.
L'absorption de médicaments était de loin le mode opératoire le plus fréquent, avec une prédominance féminine.
Un "pic" est observé dans les taux d'hospitalisation chez les adolescentes, "reflet de l'importance du phénomène suicidaire dans cette population particulièrement exposée".
L'étude de l'Inpes montre d'ailleurs une prévalence des tentatives de suicide au cours des 12 derniers mois plus élevée chez les femmes entre 15 et 19 ans (2%).
Ce BEH donne "un bon point de départ épidémiologique" au Programme national d'actions contre le suicide lancé en septembre par le gouvernement, "avec l'ambition de passer enfin sous la barre des 10.000 décès annuels", estime le Pr Terra.
Le nombre de suicides est connu grâce à l'analyse des certificats de décès, même s'il est sous-estimé, mais les tentatives de suicide ne font pas l'objet d'enregistrements systématiques.
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publie mardi une série d'études, dont chacune "est une pièce de plus au puzzle qui vise à mieux connaître cette catastrophe en miettes et quotidienne", souligne le professeur de psychiatrie Jean-Louis Terra dans un éditorial.
En 2009, 10.464 décès par suicide ont été enregistrés par le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l'Inserm, un chiffre en diminution régulière ces dernières années, mais qui reste très élevé par rapport aux voisins européens de la France.
Une étude du CépiDc publiée par le BEH conclut à une sous-estimation de 9,4% du nombre officiel de décès.
Les hommes représentent les trois-quarts des décès par suicide (7.739 décès masculins contre 2.725 décès féminins).
En revanche, les tentatives et les pensées suicidaires sont davantage le fait des femmes, montre l'enquête du Baromètre santé, conduite par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) auprès de 27.000 personnes.
Elles sont plus nombreuses à avoir déjà fait une tentative au cours de leur vie (7,6% contre 3,2%) et à avoir tenté de se suicider au cours des 12 derniers mois (0,7% contre 0,3%).
Cet apparent paradoxe s'explique en partie, souligne l'équipe de François Beck (Inpes), par les méthodes mises en oeuvre, plus meurtrières chez les hommes (pendaison, arme à feu...).
Des adolescentes particulièrement exposées
Les femmes sont aussi plus nombreuses que les hommes à avoir pensé au suicide (4,4% contre 3,4%).
La survenue d'idées suicidaires est maximale entre 45 et 54 ans (5%), tranche d'âge qui enregistre le plus gros effectif de décès par suicide (2.246 en 2009).
Le facteur de risque le plus important dans la survenue des pensées suicidaires comme des tentatives de suicide est le fait d'avoir subi des violences (sexuelles ou non).
Les autres facteurs associés sont le fait de vivre seul, le chômage, un faible niveau de revenu et la consommation de tabac, et, chez les femmes, une consommation d'alcool à risque chronique.
Une autre étude de l'Institut de veille sanitaire (InVS) chiffre à environ 90.000 le nombre annuel des hospitalisations pour tentatives de suicide entre 2004 et 2007, les femmes représentant 65% des séjours.
Moins de la moitié des tentatives adressées aux urgences seraient ainsi comptabilisées, soulignent les auteurs de l'étude qui ont estimé à environ 220.000 le nombre de passage aux urgences pour tentative de suicide en 2007.
L'absorption de médicaments était de loin le mode opératoire le plus fréquent, avec une prédominance féminine.
Un "pic" est observé dans les taux d'hospitalisation chez les adolescentes, "reflet de l'importance du phénomène suicidaire dans cette population particulièrement exposée".
L'étude de l'Inpes montre d'ailleurs une prévalence des tentatives de suicide au cours des 12 derniers mois plus élevée chez les femmes entre 15 et 19 ans (2%).
Ce BEH donne "un bon point de départ épidémiologique" au Programme national d'actions contre le suicide lancé en septembre par le gouvernement, "avec l'ambition de passer enfin sous la barre des 10.000 décès annuels", estime le Pr Terra.