Présentation de la journée mondiale de la prévention du suicide avec des responsables de l'association SOS Suicide : Germaine David-Vanquin, Stéphane Amadeo, Annie Meunier. Mais aussi un élu de la mairie de Pirae et Laurent Le Goff de de l'AS Pirae cyclisme qui organisait, ce dimanche, une randonnée et une compétition cycliste jusqu'au Belvédère pour récolter des fonds pour l'association SOS Suicide.
PIRAE, le 6 septembre 2015. Ce Jeudi -le 10 septembre-, la journée mondiale de prévention du suicide se déroulera essentiellement dans les jardins de la mairie de Pirae avec les intervenants de l'association SOS Suicide. Chaque année, environ 25 personnes se suicident en Polynésie française.
"Le suicide : en parler c'est déjà ne plus être seul". Ce slogan de l'association SOS Suicide en dit long sur le moyen le plus efficace pour assurer la prévention et éviter le passage à l'acte, c'est pourquoi depuis 13 ans cette journée mondiale de prévention du suicide est une étape importante pour aborder avec le grand public ce problème de société qui affecte particulièrement en Polynésie française la tranche des 15-44 ans.
Depuis 2006, inlassablement, les bénévoles de l'association assurent une permanence téléphonique via la "ligne de crise". Le lieu d'écoute du centre de prévention du suicide installé au dispensaire de Punaauia est le point névralgique de la stratégie de l'association : près de 400 appels sont traités chaque année sur place, les deux-tiers des appels émanant de personnes en situation de crise avérée. "Les personnes qui appellent sur la ligne de crise veulent une oreille attentive. Ils veulent parler et n'ont pas besoin spécialement que l'on dialogue avec eux. Ils parlent sans discontinuer de ce qui leur arrive, de ce qu'ils ressentent. En général, au bout de 20 minutes d'écoute on sent que la respiration s'apaise, que la voix devient plus claire… Quelques-uns rappellent quelques jours après pour nous dire que ça va mieux".
Pour Annie Meunier, la vice-présidente de l'association SOS Suicide, ce fil tendu entre deux personnes anonymes est essentiel pour chercher à désamorcer des situations de crise d'une personne en détresse. Le fait même qu'ils appellent prouve bien qu'ils ont encore un espoir mais personne autour d'eux pour se confier. "Pour quelqu'un qui est en pleine crise suicidaire, il suffit parfois seulement de pouvoir en parler pour faire cesser l'envie du passage à l'acte. En parler à quelqu'un d'anonyme est souvent une bonne solution" explique le docteur Stéphane Amadeo, président de SOS Suicide.
Après la "ligne de crise" qui a déjà neuf années d'existence, l'association aimerait pouvoir développer un suivi des personnes qui ont déjà fait des tentatives de suicide. "Ce sont en effet les personnes les plus vulnérables pour un passage à l'acte". Dans les pays anglo-saxons des centres de suivi et des méthodes ont été mises en place pour maintenir ce lien avec ces personnes fragiles. Une délégation polynésienne a pu se rendre à Québec et à Montréal en juin dernier suivre quelques-uns de ces centres, ils rendront compte jeudi prochain lors de conférences dans les jardins de la mairie de Pirae des bienfaits de ces expériences.
"Le suicide : en parler c'est déjà ne plus être seul". Ce slogan de l'association SOS Suicide en dit long sur le moyen le plus efficace pour assurer la prévention et éviter le passage à l'acte, c'est pourquoi depuis 13 ans cette journée mondiale de prévention du suicide est une étape importante pour aborder avec le grand public ce problème de société qui affecte particulièrement en Polynésie française la tranche des 15-44 ans.
Depuis 2006, inlassablement, les bénévoles de l'association assurent une permanence téléphonique via la "ligne de crise". Le lieu d'écoute du centre de prévention du suicide installé au dispensaire de Punaauia est le point névralgique de la stratégie de l'association : près de 400 appels sont traités chaque année sur place, les deux-tiers des appels émanant de personnes en situation de crise avérée. "Les personnes qui appellent sur la ligne de crise veulent une oreille attentive. Ils veulent parler et n'ont pas besoin spécialement que l'on dialogue avec eux. Ils parlent sans discontinuer de ce qui leur arrive, de ce qu'ils ressentent. En général, au bout de 20 minutes d'écoute on sent que la respiration s'apaise, que la voix devient plus claire… Quelques-uns rappellent quelques jours après pour nous dire que ça va mieux".
Pour Annie Meunier, la vice-présidente de l'association SOS Suicide, ce fil tendu entre deux personnes anonymes est essentiel pour chercher à désamorcer des situations de crise d'une personne en détresse. Le fait même qu'ils appellent prouve bien qu'ils ont encore un espoir mais personne autour d'eux pour se confier. "Pour quelqu'un qui est en pleine crise suicidaire, il suffit parfois seulement de pouvoir en parler pour faire cesser l'envie du passage à l'acte. En parler à quelqu'un d'anonyme est souvent une bonne solution" explique le docteur Stéphane Amadeo, président de SOS Suicide.
Après la "ligne de crise" qui a déjà neuf années d'existence, l'association aimerait pouvoir développer un suivi des personnes qui ont déjà fait des tentatives de suicide. "Ce sont en effet les personnes les plus vulnérables pour un passage à l'acte". Dans les pays anglo-saxons des centres de suivi et des méthodes ont été mises en place pour maintenir ce lien avec ces personnes fragiles. Une délégation polynésienne a pu se rendre à Québec et à Montréal en juin dernier suivre quelques-uns de ces centres, ils rendront compte jeudi prochain lors de conférences dans les jardins de la mairie de Pirae des bienfaits de ces expériences.
EN CHIFFRES
27
C'est le nombre de suicides recensés officiellement en Polynésie française en 2011 (dernier comptage effectué). On compte en moyenne chaque année 200 à 300 tentatives de suicide sur le territoire. L'âge moyen du passage à l'acte est de 30 ans en Polynésie : les deux tiers des suicidés sont des hommes ayant eu recours à la pendaison (mode opératoire le plus usité) ; les trois quarts des tentatives de suicide concernent des femmes. En Polynésie, les motifs du suicide ou de la tentative de suicide sont le plus souvent liés à des problèmes d'ordre affectif.
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C'est le nombre de suicides recensés officiellement en Polynésie française en 2011 (dernier comptage effectué). On compte en moyenne chaque année 200 à 300 tentatives de suicide sur le territoire. L'âge moyen du passage à l'acte est de 30 ans en Polynésie : les deux tiers des suicidés sont des hommes ayant eu recours à la pendaison (mode opératoire le plus usité) ; les trois quarts des tentatives de suicide concernent des femmes. En Polynésie, les motifs du suicide ou de la tentative de suicide sont le plus souvent liés à des problèmes d'ordre affectif.
Ce jeudi à 20 heures à l'occasion de la journée internationale de prévention du suicide, allumer une bougie en mémoire des suicidés et suicidants de l’année.
Programme du 10 septembre
A Moorea, au Collège de Paopao
8h00-15h00 : Intervention de sensibilisation, point d’écoute
A Punaauia au Centre de Prévention du Suicide (au 1er étage du dispensaire de Punaauia)
14h00-16h00 : Journée portes ouvertes avec présentation du centre, point d'écoute
A Pirae dans les jardins de la mairie
17h00 : Conférences sur l’expérience canadienne et américaine en matière de prévention du suicide et compte rendu du Congrès mondial de l’Association Internationale de Prévention du Suicide qui se déroulait à Montréal en juin 2015
18h00 : Questions / réponses
18h30 : Clôture des conférences
18h45 : Ouverture du concert, allocutions des officiels, prière et chants
19h00 : Concert de Ukulele
20h00 : Cérémonies des bougies en mémoire des suicidés et suicidants de l’année
20h15 : Clôture
Au CHPF, dans l'amphithéâtre de l'hôpital (2e étage)
20h30 : Visio-conférence de Philippe Carette (Psychologue du Centre de Prévention du Suicide Popincourt, Paris) pour la présentation du projet de centre "Culture et Santé"
21h30 : Clôture
A Moorea, au Collège de Paopao
8h00-15h00 : Intervention de sensibilisation, point d’écoute
A Punaauia au Centre de Prévention du Suicide (au 1er étage du dispensaire de Punaauia)
14h00-16h00 : Journée portes ouvertes avec présentation du centre, point d'écoute
A Pirae dans les jardins de la mairie
17h00 : Conférences sur l’expérience canadienne et américaine en matière de prévention du suicide et compte rendu du Congrès mondial de l’Association Internationale de Prévention du Suicide qui se déroulait à Montréal en juin 2015
18h00 : Questions / réponses
18h30 : Clôture des conférences
18h45 : Ouverture du concert, allocutions des officiels, prière et chants
19h00 : Concert de Ukulele
20h00 : Cérémonies des bougies en mémoire des suicidés et suicidants de l’année
20h15 : Clôture
Au CHPF, dans l'amphithéâtre de l'hôpital (2e étage)
20h30 : Visio-conférence de Philippe Carette (Psychologue du Centre de Prévention du Suicide Popincourt, Paris) pour la présentation du projet de centre "Culture et Santé"
21h30 : Clôture
Contacts
La ligne de crise de l'association SOS Suicide est ouverte 24 h/24 et 7j/7. Cette permanence téléphonique est assurée par des bénévoles. L'appel vers le numéro vert est gratuit depuis un poste fixe au 444 767. On peut aussi appeler le portable de l'association au 87 20 25 23 ou adresser un SMS pour se faire rappeler dans la foulée. Le site Internet : www.sossuicide.pf et encore la page Facebook : Solidaire à SOS Suicide (Polynésie Française)
La ligne de crise de l'association SOS Suicide est ouverte 24 h/24 et 7j/7. Cette permanence téléphonique est assurée par des bénévoles. L'appel vers le numéro vert est gratuit depuis un poste fixe au 444 767. On peut aussi appeler le portable de l'association au 87 20 25 23 ou adresser un SMS pour se faire rappeler dans la foulée. Le site Internet : www.sossuicide.pf et encore la page Facebook : Solidaire à SOS Suicide (Polynésie Française)
Une enquête sur la santé mentale et le suicide
En octobre prochain, l'association SOS Suicide mènera une étude sur un échantillon représentatif de la population polynésienne de 900 personnes à Tahiti et Moorea sous la forme d'un questionnaire d'une dizaine de questions qui permettra de mesurer sur le territoire la "tentation suicidaire" de la dépression passagère jusqu'à la tentative réelle de suicide. Cette enquête sur la santé mentale de la population générale répond à des critères internationaux permettra "de mieux connaître la fréquence du risque pathologique associé au suicide, en lien aussi avec les pratiques culturelles" explique le docteur Stéphane Amadeo et fournira de nouvelles données chiffrées alors que la dernière étude générale sur le sujet en Polynésie date de 1999. Une trentaine d'enquêteurs seront sollicités pour cette étude sur le terrain (en lien notamment avec l'institut de soins infirmiers).
En octobre prochain, l'association SOS Suicide mènera une étude sur un échantillon représentatif de la population polynésienne de 900 personnes à Tahiti et Moorea sous la forme d'un questionnaire d'une dizaine de questions qui permettra de mesurer sur le territoire la "tentation suicidaire" de la dépression passagère jusqu'à la tentative réelle de suicide. Cette enquête sur la santé mentale de la population générale répond à des critères internationaux permettra "de mieux connaître la fréquence du risque pathologique associé au suicide, en lien aussi avec les pratiques culturelles" explique le docteur Stéphane Amadeo et fournira de nouvelles données chiffrées alors que la dernière étude générale sur le sujet en Polynésie date de 1999. Une trentaine d'enquêteurs seront sollicités pour cette étude sur le terrain (en lien notamment avec l'institut de soins infirmiers).