PATRICK HERTZOG / AFP
Strasbourg, France | AFP | lundi 05/12/2022 - Strasbourg, où un campement de migrants est sur le point d'être évacué, va attaquer l'Etat en justice pour sa "défaillance" à mettre à l'abri les personnes à la rue, a annoncé lundi la maire écologiste Jeanne Barseghian, lançant un appel national aux "élus" et "associations" qui le souhaitent à rallier son action.
"Malgré (...) la création de 500 places d'hébergement, l'ouverture d'un gymnase, nos moyens (municipaux) ne suffisent pas à répondre à cette grande détresse et à cette crise humanitaire. La mise à l'abri relève de l'État, il y a carence, donc j'ai décidé que la ville de Strasbourg intenterait une action en responsabilité contre l'État, du fait de cette défaillance", a déclaré l'élue EELV lors d'une conférence de presse.
Mme Barseghian n'a pas donné de date quant à la saisine de la juridiction, manifestement le tribunal administratif (TA), expliquant qu'elle aurait lieu "le plus vite possible".
"On est à côté des élus, on a maintenu le niveau de l'hébergement d'urgence à un niveau extrêmement haut", avec "198.000 places en France", a rétorqué Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au logement. Concédant une "situation difficile", il a assuré auprès de l'AFP que l'Etat jouait "son rôle". "On attend des maires" qu'ils jouent aussi le leur, a-t-il ajouté.
"La maire (...) s'enferme dans un refus de coopérer avec l'État", estiment dans un communiqué les élus d'opposition municipale Renaissance, MoDem et Horizons, appelant à trouver "des solutions (...) en partenariat avec l'État et non par une attitude agressive de fuite en avant".
"La France connaît une crise humanitaire sans précédent avec, dans toutes les grandes villes françaises, des centaines de personnes (...) à la rue dans le froid", a repris la maire écologiste, déplorant que l'Etat n'agisse pas "dans les responsabilités" et "les compétences qui sont les siennes".
La "promesse" de Macron
"Strasbourg n'échappe pas à la règle", a-t-elle ajouté, en invitant "tous les élus" et "toutes les associations" de France qui le désirent à "rejoindre cette action en responsabilité contre l'État".
Fin octobre, avec une dizaine de maires de grandes villes de France, Mme Barseghian avait dénoncé dans une lettre à la Première ministre Élisabeth Borne une baisse prévue des places d'hébergement d'urgence en hôtels en France, sur laquelle le gouvernement était finalement revenue.
"Je vous rappelle quand même que l'une des premières promesses d'Emmanuel Macron en 2017, c'était qu'à la fin (de cette même année), il n'y aurait plus personne à la rue", a encore déclaré Mme Barseghian, déplorant une promesse "absolument pas tenue".
La maire de la capitale alsacienne s'exprimait lundi matin, alors qu'un campement de migrants devait être évacué par la police, après la décision vendredi du TA de Strasbourg: saisi par la préfecture du Bas-Rhin, il a ordonné à la ville de le démanteler d'ici trois jours.
Mme Barseghian a relevé que ce jugement ne statuait pas sur la mise à l'abri des personnes qui y vivent.
"Passes d'arme"
Situé depuis fin mai Place de l'Etoile, près de l'hyper-centre et sous les fenêtres de la mairie, il a compté jusqu'à 200 personnes, pour beaucoup venues de Géorgie, d'Albanie et de Macédoine, dont des enfants. Selon Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville inclusive, il restait lundi matin environ une cinquantaine de personnes sur le campement.
Installées dans des tentes, certaines des familles campant sur place doivent cohabiter avec des rats, alors que les températures sont de plus en plus basses. La mairie, qui dit être au bout de ce qu'elle peut faire en matière d'hébergement, avait ouvert mi-septembre un gymnase pour mettre à l'abri certains migrants.
Ce campement a été au centre de plusieurs passes d'armes entre Mme Barseghian et la préfète, Josiane Chevalier.
Cette dernière faisait valoir que c'était à la mairie, propriétaire du terrain, de demander l'évacuation du camp irrégulier à la justice. Ce que Mme Barseghian s'était toujours refusé à faire, reprochant déjà à l'État de ne pas assumer ses responsabilités en matière d'accueil.
"Malgré (...) la création de 500 places d'hébergement, l'ouverture d'un gymnase, nos moyens (municipaux) ne suffisent pas à répondre à cette grande détresse et à cette crise humanitaire. La mise à l'abri relève de l'État, il y a carence, donc j'ai décidé que la ville de Strasbourg intenterait une action en responsabilité contre l'État, du fait de cette défaillance", a déclaré l'élue EELV lors d'une conférence de presse.
Mme Barseghian n'a pas donné de date quant à la saisine de la juridiction, manifestement le tribunal administratif (TA), expliquant qu'elle aurait lieu "le plus vite possible".
"On est à côté des élus, on a maintenu le niveau de l'hébergement d'urgence à un niveau extrêmement haut", avec "198.000 places en France", a rétorqué Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au logement. Concédant une "situation difficile", il a assuré auprès de l'AFP que l'Etat jouait "son rôle". "On attend des maires" qu'ils jouent aussi le leur, a-t-il ajouté.
"La maire (...) s'enferme dans un refus de coopérer avec l'État", estiment dans un communiqué les élus d'opposition municipale Renaissance, MoDem et Horizons, appelant à trouver "des solutions (...) en partenariat avec l'État et non par une attitude agressive de fuite en avant".
"La France connaît une crise humanitaire sans précédent avec, dans toutes les grandes villes françaises, des centaines de personnes (...) à la rue dans le froid", a repris la maire écologiste, déplorant que l'Etat n'agisse pas "dans les responsabilités" et "les compétences qui sont les siennes".
La "promesse" de Macron
"Strasbourg n'échappe pas à la règle", a-t-elle ajouté, en invitant "tous les élus" et "toutes les associations" de France qui le désirent à "rejoindre cette action en responsabilité contre l'État".
Fin octobre, avec une dizaine de maires de grandes villes de France, Mme Barseghian avait dénoncé dans une lettre à la Première ministre Élisabeth Borne une baisse prévue des places d'hébergement d'urgence en hôtels en France, sur laquelle le gouvernement était finalement revenue.
"Je vous rappelle quand même que l'une des premières promesses d'Emmanuel Macron en 2017, c'était qu'à la fin (de cette même année), il n'y aurait plus personne à la rue", a encore déclaré Mme Barseghian, déplorant une promesse "absolument pas tenue".
La maire de la capitale alsacienne s'exprimait lundi matin, alors qu'un campement de migrants devait être évacué par la police, après la décision vendredi du TA de Strasbourg: saisi par la préfecture du Bas-Rhin, il a ordonné à la ville de le démanteler d'ici trois jours.
Mme Barseghian a relevé que ce jugement ne statuait pas sur la mise à l'abri des personnes qui y vivent.
"Passes d'arme"
Situé depuis fin mai Place de l'Etoile, près de l'hyper-centre et sous les fenêtres de la mairie, il a compté jusqu'à 200 personnes, pour beaucoup venues de Géorgie, d'Albanie et de Macédoine, dont des enfants. Selon Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville inclusive, il restait lundi matin environ une cinquantaine de personnes sur le campement.
Installées dans des tentes, certaines des familles campant sur place doivent cohabiter avec des rats, alors que les températures sont de plus en plus basses. La mairie, qui dit être au bout de ce qu'elle peut faire en matière d'hébergement, avait ouvert mi-septembre un gymnase pour mettre à l'abri certains migrants.
Ce campement a été au centre de plusieurs passes d'armes entre Mme Barseghian et la préfète, Josiane Chevalier.
Cette dernière faisait valoir que c'était à la mairie, propriétaire du terrain, de demander l'évacuation du camp irrégulier à la justice. Ce que Mme Barseghian s'était toujours refusé à faire, reprochant déjà à l'État de ne pas assumer ses responsabilités en matière d'accueil.