Stadia vu côté joueur: beaucoup de promesses, mais aussi des inconnues


Paris, France | AFP | dimanche 16/11/2019 - Stadia, le service de jeux vidéo à distance ("cloud gaming") de Google, sera attendu au tournant lors de son lancement, tant à propos de sa fluidité que de sa qualité graphique. Premières impressions après un test dans les locaux parisiens du groupe.

Stadia, qui débute mardi en Amérique du Nord et Europe occidentale et du Nord, promet d'offrir du jeu en 4K (très haute définition).
Mais il a été impossible d'en juger, en raison de la défaillance de l'écran dédié chez Google. Le test a donc été réalisé sur un téléviseur HD haut de gamme, et sur 4 jeux - là où lors de son lancement, Stadia en proposera 12.
Ce qui n'a pas compromis la qualité graphique du service, que le groupe américain a particulièrement soignée. Du fait de la puissance de calcul mise à disposition par Google, le joueur n'a plus à se préoccuper des limites techniques de sa propre machine en la matière.
Que ce soit sur Mortal Kombat, Destiny 2, Shadow of the Tomb Raider ou encore Gylt, création originale du studio espagnol Tequila Works exclusivement pour Stadia, la profondeur de champ, la finesse du dessin et la qualité des couleurs sont évidentes.
Il en va de même pour la fluidité du jeu. Dans les faits, s'il faut brancher le boîtier Chromecast de Google au téléviseur pour jouer à Stadia, la manette de jeu n'est pas connectée à Chromecast, mais directement aux serveurs.
  - Quel catalogue disponible ? -  
Dans l'usage, cela n'entraîne aucune différence face à l'utilisation d'une console de salon, les mouvements à l'écran répondent sans le moindre décalage aux commandes de la manette.
Par rapport à une console, Stadia mise sur un temps de chargement des jeux incomparablement plus court. Alors que, sur une console, plusieurs heures sont nécessaires pour installer le jeu après achat, ici il ne faut que quelques secondes pour lancer un titre. 
Mais ce test en cercle restreint, qui sollicite peu les serveurs, ne lève pas toutes les interrogations. La plus importante peut-être concerne la qualité et la stabilité de la connexion lors de l'afflux prévisible de joueurs le 18 novembre, mais également à plus long terme.
Difficile en effet de se faire une idée précise du temps de chargement des jeux si l'infrastructure de Google est fortement mise à contribution, même si le groupe assure que les délais resteront du même ordre.
L'autre inconnue concerne la possibilité de jouer hors de chez soi. Stadia promet, à terme, de pouvoir commencer sa partie sur son téléviseur puis de la poursuivre dans les transports via son smartphone, mais cette fonctionnalité ne sera pas tout de suite accessible.
Il est d'ores et déjà possible de passer du téléviseur au smartphone - à condition, dans un premier temps, qu'il s'agisse d'un Pixel, l'appareil de Google - puis à l'ordinateur, mais cela ne peut se faire que via une connexion locale, avec le wifi. L'itinérance sur les réseaux mobiles n'est pas prévue tout de suite.
Par ailleurs, il est pour l'heure nécessaire de connecter la manette en filaire à l'ordinateur ou au smartphone, seul le jeu sur téléviseur peut se faire sans fil. 
Une autre limite de Stadia concerne le catalogue disponible. Pour l'heure, seuls 12 jeux sont proposés sur le service, bien loin des offres disponibles sur PC ou consoles.
Enfin, le joueur averti, soucieux de très haute qualité graphique et de fluidité parfaite, devra investir: téléviseur 4K, smartphone haut de gamme, et connexion en fibre optique seront certainement nécessaires.

le Lundi 18 Novembre 2019 à 03:43 | Lu 209 fois