Ils étaient plus de 250 membres lors du grand conseil du Tahoeraa, mardi soir.
PAPEETE, le 22/03/2017 - Le grand conseil du parti orange s'est tenu mardi soir dans un hôtel de la côte Est, pour confirmer leur soutien envers un candidat à la présidentielle. Et c'est sans surprise que la présidente du Front National a remporté les faveurs des membres du Tahoeraa Huiraatira. Son programme est mis en avant pour justifier ce choix, mais les leaders du parti affirment soutenir la candidate uniquement pour cette élection.
Le premier tour de la présidentielle en Polynésie se tiendra le samedi 22 mai. L'occasion pour les partis politiques locaux de se fixer sur leurs candidats. On sait déjà que le Tapura Huiraatira, d'Edouard Fritch soutiendra le candidat Les Républicains, François Fillon. Tau Hotu Rau de Tauhiti Nena votera en faveur d'Emmanuel Macron, le Tavini Huiraatira se positionnera ce samedi lors de son congrès. En ce qui concerne le Tahoeraa Huiraatira, la décision a été prise mardi soir, lors du grand conseil réunissant les leaders, les élus et les présidents de fédérations du parti.
Tous sont unanimes, ils soutiendront la candidate d'extrême droite Marine Le Pen pour ces élections. Le programme de la présidente du Front National est ainsi mis en avant pour justifier ce choix. "C'est la seule candidate qui propose un programme qui colle à la réalité des Polynésiens et qui va redonner de l'espoir aux jeunes et aux chefs de famille qui, aujourd'hui, sont sans emploi", défend Sandra Lévy-Agami, représentante à l'assemblée.
De plus, "Marine Le Pen est la mieux placée dans les sondages", argumente Gaston Flosse.
Mais attention, les leaders du parti précisent que ce soutien "nous engage que pour la présidentielle", dixit le président du Tahoeraa. "Parce qu'aujourd'hui, c'est le seul programme qui a été présenté dans l'intérêt des Polynésiens", rajoute Vincent Dubois, candidat orange aux législatives.
Et pas question, pour Vincent Dubois, de soutenir le Front National. "La différence est qu'on soutient le programme de la candidate Marine Le Pen. Elle porte un message qui est différent de ce qui a été porté avant par son parti. Elle a indiqué qu'elle ne voulait pas être candidate du Front National, mais une candidate pour la présidence."
"Jamais je ne siégerai sur les rangs du Front National, et j'ai indiqué aussi à mon parti que si je ne suis plus d'accord avec leurs décisions, je ne partirais pas ailleurs, mais je démissionnerais de mon mandat", renchérit le gendre de Gaston Flosse.
Même si le grand conseil a confirmé son choix pour la présidentielle, il faudra maintenant convaincre les militants du parti. Et là, Jonas Tahuaitu, député Tahoeraa a eu une réponse très surprenante à cette interrogation : "les militants du Tahoeraa votent les yeux fermés parce qu'ils croient en notre président de parti."
Pour le reste des élus, les courriers des deux candidats à la présidentielle leur serviront de support lorsqu'ils iront à la rencontre de leurs électeurs.
Le premier tour de la présidentielle en Polynésie se tiendra le samedi 22 mai. L'occasion pour les partis politiques locaux de se fixer sur leurs candidats. On sait déjà que le Tapura Huiraatira, d'Edouard Fritch soutiendra le candidat Les Républicains, François Fillon. Tau Hotu Rau de Tauhiti Nena votera en faveur d'Emmanuel Macron, le Tavini Huiraatira se positionnera ce samedi lors de son congrès. En ce qui concerne le Tahoeraa Huiraatira, la décision a été prise mardi soir, lors du grand conseil réunissant les leaders, les élus et les présidents de fédérations du parti.
Tous sont unanimes, ils soutiendront la candidate d'extrême droite Marine Le Pen pour ces élections. Le programme de la présidente du Front National est ainsi mis en avant pour justifier ce choix. "C'est la seule candidate qui propose un programme qui colle à la réalité des Polynésiens et qui va redonner de l'espoir aux jeunes et aux chefs de famille qui, aujourd'hui, sont sans emploi", défend Sandra Lévy-Agami, représentante à l'assemblée.
De plus, "Marine Le Pen est la mieux placée dans les sondages", argumente Gaston Flosse.
Mais attention, les leaders du parti précisent que ce soutien "nous engage que pour la présidentielle", dixit le président du Tahoeraa. "Parce qu'aujourd'hui, c'est le seul programme qui a été présenté dans l'intérêt des Polynésiens", rajoute Vincent Dubois, candidat orange aux législatives.
Et pas question, pour Vincent Dubois, de soutenir le Front National. "La différence est qu'on soutient le programme de la candidate Marine Le Pen. Elle porte un message qui est différent de ce qui a été porté avant par son parti. Elle a indiqué qu'elle ne voulait pas être candidate du Front National, mais une candidate pour la présidence."
"Jamais je ne siégerai sur les rangs du Front National, et j'ai indiqué aussi à mon parti que si je ne suis plus d'accord avec leurs décisions, je ne partirais pas ailleurs, mais je démissionnerais de mon mandat", renchérit le gendre de Gaston Flosse.
Même si le grand conseil a confirmé son choix pour la présidentielle, il faudra maintenant convaincre les militants du parti. Et là, Jonas Tahuaitu, député Tahoeraa a eu une réponse très surprenante à cette interrogation : "les militants du Tahoeraa votent les yeux fermés parce qu'ils croient en notre président de parti."
Pour le reste des élus, les courriers des deux candidats à la présidentielle leur serviront de support lorsqu'ils iront à la rencontre de leurs électeurs.
Gaston Flosse
Président du Tahoeraa Huiraatira
"Nous votons pour Marine Le Pen, et non pour le Front National"
Est-ce que ce choix se portera aussi pour les législatives ?
"Pour l'instant, il ne s'agit que des présidentielles. Et d'ailleurs, nous votons pour Marine Le Pen, et non pour le Front National. Elle l'a dit elle-même, je suis présentée par le Front National, mais ce n'est pas le parti qui est mis en avant, c'est moi. Et nous, nous avons voté pour son programme avant tout parce qu'il est plus avantageux par rapport en tous les cas, à celui de Fillon. Les autres n'ont pratiquement pas de programme pour la Polynésie française."
Oscar Temaru expliquait lors d'une conférence de presse, que vous soutenez Marine Le Pen pour vous décriminaliser ?
"Non, nous votons pour le programme de Marine Le Pen. Si seulement, il avait un programme, nous l'aurions lu et comme il n'en a pas, comment peut-on lui faire confiance ? Je ne vais pas polémiquer."
Le Tahoeraa est un parti chiraquien, vous-même avez été un des membres fondateurs du RPR. Est-ce que ça a été difficile de faire ce choix ?
"Non, ça a été un choix facile parce que nous avons été rejetés d'abord par Nicolas Sarkozy lorsqu'il a été élu président. Après nous avons voulu soutenir Juppé qui nous a envoyé balader, et il n'a même pas voulu me rencontrer, alors que nous nous connaissons bien. Ensuite, Fillon n'a pas voulu de nous non plus. Mais malgré cela, nous avons quand même envoyé nos professions de foi à Fillon pour lui demander ce qu'il pensait. Et il est contre le noyau de notre combat pour les législatives, à savoir le statut de Pays associé à la République. Il pense que la Polynésie devrait se contenter de la loi organique de février 2004. L'autonomie a 32 ans, elle est usée, elle n'est plus à la page. Le Tahoeraa Huiraatira a toujours vu loin."
Marine Le Pen propose d'abroger les langues régionales pour favoriser le français. Vous appelez donc à voter pour quelqu'un qui veut arrêter le tahitien ?
"C'est faux, ce ne sont pas les langues régionales, mais la langue des migrants qui sont venus en France et non des langues régionales, au contraire. Dans le projet qu'elle m'a envoyé, elle donne une place importante aux langues polynésiennes. Par contre, elle est opposée au fait que l'on donne priorité à la langue des migrants venant de Syrie, de Libye, de Sénégal, du Congo… Ils sont en France et ils doivent apprendre le français et je suis tout à fait d'accord avec elle."
Président du Tahoeraa Huiraatira
"Nous votons pour Marine Le Pen, et non pour le Front National"
Est-ce que ce choix se portera aussi pour les législatives ?
"Pour l'instant, il ne s'agit que des présidentielles. Et d'ailleurs, nous votons pour Marine Le Pen, et non pour le Front National. Elle l'a dit elle-même, je suis présentée par le Front National, mais ce n'est pas le parti qui est mis en avant, c'est moi. Et nous, nous avons voté pour son programme avant tout parce qu'il est plus avantageux par rapport en tous les cas, à celui de Fillon. Les autres n'ont pratiquement pas de programme pour la Polynésie française."
Oscar Temaru expliquait lors d'une conférence de presse, que vous soutenez Marine Le Pen pour vous décriminaliser ?
"Non, nous votons pour le programme de Marine Le Pen. Si seulement, il avait un programme, nous l'aurions lu et comme il n'en a pas, comment peut-on lui faire confiance ? Je ne vais pas polémiquer."
Le Tahoeraa est un parti chiraquien, vous-même avez été un des membres fondateurs du RPR. Est-ce que ça a été difficile de faire ce choix ?
"Non, ça a été un choix facile parce que nous avons été rejetés d'abord par Nicolas Sarkozy lorsqu'il a été élu président. Après nous avons voulu soutenir Juppé qui nous a envoyé balader, et il n'a même pas voulu me rencontrer, alors que nous nous connaissons bien. Ensuite, Fillon n'a pas voulu de nous non plus. Mais malgré cela, nous avons quand même envoyé nos professions de foi à Fillon pour lui demander ce qu'il pensait. Et il est contre le noyau de notre combat pour les législatives, à savoir le statut de Pays associé à la République. Il pense que la Polynésie devrait se contenter de la loi organique de février 2004. L'autonomie a 32 ans, elle est usée, elle n'est plus à la page. Le Tahoeraa Huiraatira a toujours vu loin."
Marine Le Pen propose d'abroger les langues régionales pour favoriser le français. Vous appelez donc à voter pour quelqu'un qui veut arrêter le tahitien ?
"C'est faux, ce ne sont pas les langues régionales, mais la langue des migrants qui sont venus en France et non des langues régionales, au contraire. Dans le projet qu'elle m'a envoyé, elle donne une place importante aux langues polynésiennes. Par contre, elle est opposée au fait que l'on donne priorité à la langue des migrants venant de Syrie, de Libye, de Sénégal, du Congo… Ils sont en France et ils doivent apprendre le français et je suis tout à fait d'accord avec elle."
Gilda Vaiho-Faatoa
Représentante à l'assemblée
"Nous avons une femme avec un profil d'homme d'Etat, et nous avons un Fillon qui se défile"
"Il n'y a eu aucune rétractation parce que les justificatifs étaient évidents. Lorsqu'on lit bien le courrier que Marine Le Pen a adressé au Tahoeraa, et lorsqu'elle s'engage de manière très ferme pour la Polynésie française. À côté, nous avons le courrier de François Fillon qui nous parait très évasif. On a bien la démonstration de deux profils différents. Nous avons une femme avec un profil d'homme d'Etat, et nous avons un Fillon qui se défile. Donc, il se positionne déjà comme un candidat perdant, c'est mon sentiment lorsque je parcours son courrier. Et lorsqu'il remet en question notre ancrage à la République, je trouve que c'est quand même osé de le dire et de l'écrire."
Représentante à l'assemblée
"Nous avons une femme avec un profil d'homme d'Etat, et nous avons un Fillon qui se défile"
"Il n'y a eu aucune rétractation parce que les justificatifs étaient évidents. Lorsqu'on lit bien le courrier que Marine Le Pen a adressé au Tahoeraa, et lorsqu'elle s'engage de manière très ferme pour la Polynésie française. À côté, nous avons le courrier de François Fillon qui nous parait très évasif. On a bien la démonstration de deux profils différents. Nous avons une femme avec un profil d'homme d'Etat, et nous avons un Fillon qui se défile. Donc, il se positionne déjà comme un candidat perdant, c'est mon sentiment lorsque je parcours son courrier. Et lorsqu'il remet en question notre ancrage à la République, je trouve que c'est quand même osé de le dire et de l'écrire."
Sandra Lévy-Agami
Représentant à l'assemblée
"C'est une femme dynamique, elle défend le droit des femmes"
"Je pense que le Polynésien ne connait pas trop le Front National. Il est clair que le passé de ce parti n'est pas à citer en exemple. Du temps de son père, il avait des propos vraiment racistes, xénophobes et antisémites. Donc, elle n'est pas du tout dans cette logique-là. Elle l'a prouvée dans sa vie personnelle par rapport à ses choix. Je lui fais confiance et j'ai eu l'occasion de la rencontrer en métropole. C'est quelqu'un de très humain, c'est une femme dynamique, elle défend le droit des femmes. Donc, nous avons aussi ce point commun. Je pense que les Polynésiennes ne sont pas insensibles au matriarcat, et au fait que les femmes se positionnent dans la société."
Représentant à l'assemblée
"C'est une femme dynamique, elle défend le droit des femmes"
"Je pense que le Polynésien ne connait pas trop le Front National. Il est clair que le passé de ce parti n'est pas à citer en exemple. Du temps de son père, il avait des propos vraiment racistes, xénophobes et antisémites. Donc, elle n'est pas du tout dans cette logique-là. Elle l'a prouvée dans sa vie personnelle par rapport à ses choix. Je lui fais confiance et j'ai eu l'occasion de la rencontrer en métropole. C'est quelqu'un de très humain, c'est une femme dynamique, elle défend le droit des femmes. Donc, nous avons aussi ce point commun. Je pense que les Polynésiennes ne sont pas insensibles au matriarcat, et au fait que les femmes se positionnent dans la société."
Thomas Moutame
Maire de Taputapuatea
"Si Fillon nous avait répondu favorablement, je pense qu'on l'aurait soutenu"
"Nous n'avons pas pris cette décision les yeux fermés. Il y a eu toutes les explications nécessaires avec courriers à l'appui, pour faire ce choix. C'est vrai que quand on parle de Marine Le Pen, on a toujours l'image de son père. Alors qu'elle est différente.
Pour convaincre nos électeurs, nous nous servirons des courriers qui sont en notre possession et nous développerons notre choix. Si Fillon nous avait répondu favorablement, je pense qu'on l'aurait soutenu. Mais malheureusement, c'est le contraire."
Maire de Taputapuatea
"Si Fillon nous avait répondu favorablement, je pense qu'on l'aurait soutenu"
"Nous n'avons pas pris cette décision les yeux fermés. Il y a eu toutes les explications nécessaires avec courriers à l'appui, pour faire ce choix. C'est vrai que quand on parle de Marine Le Pen, on a toujours l'image de son père. Alors qu'elle est différente.
Pour convaincre nos électeurs, nous nous servirons des courriers qui sont en notre possession et nous développerons notre choix. Si Fillon nous avait répondu favorablement, je pense qu'on l'aurait soutenu. Mais malheureusement, c'est le contraire."
Vincent Dubois
Candidat Tahoeraa aux législatives
"On n'a pas d'autre choix que de la soutenir"
Vous dites que vous ne soutenez pas le Front National, mais la candidate Marine Le Pen. Quelle est la différence ?
"Le Front National est un parti d'extrême droite, même si on entend que Marine Le Pen essaye de redorer ce côté-là, mais il y a des valeurs qui sont dérangeantes dans le Front National, d'intolérance… ce sont des valeurs que je ne partage pas, et je l'ai indiqué. Maintenant, je pense que Marine Le Pen en est aussi consciente. Et ce qui est intéressant dans ce soutien aussi, ça permettra au Tahoeraa de compter ses voix à l'élection présidentielle. Je suis désolé, mais François Fillon n'a aucune chance de remporter cette élection, quand on voit aujourd'hui, qu'il va être mis en examen pour des faits extrêmement graves d'escroquerie aggravée, je me demande pourquoi il n'a pas écouté les conseils qu'on lui a donné au sein de son parti, en renonçant avant. On aurait peut-être eu un autre candidat à droite. Aujourd'hui, on n'a pas d'autre choix que de soutenir la candidate Marine Le Pen parce que c'est elle qui a le meilleur programme pour la Polynésie."
Vous la voyez bien à l’Élysée ?
"Je ne sais pas. On verra bien ce qu'il en sera après le 1er tour. Ce qui m'intéresse c'est la Polynésie française. Je crois que la métropole est en difficulté également. On dit souvent que la France va mal avec 10 % de chômage. En Polynésie, on est à 22 %. Moi ce qui m'intéresse pour le moment, c'est la Polynésie française, et s'il y a une candidate qui propose des choses pour la Polynésie française, on n'a pas d'autre choix que de la soutenir."
Candidat Tahoeraa aux législatives
"On n'a pas d'autre choix que de la soutenir"
Vous dites que vous ne soutenez pas le Front National, mais la candidate Marine Le Pen. Quelle est la différence ?
"Le Front National est un parti d'extrême droite, même si on entend que Marine Le Pen essaye de redorer ce côté-là, mais il y a des valeurs qui sont dérangeantes dans le Front National, d'intolérance… ce sont des valeurs que je ne partage pas, et je l'ai indiqué. Maintenant, je pense que Marine Le Pen en est aussi consciente. Et ce qui est intéressant dans ce soutien aussi, ça permettra au Tahoeraa de compter ses voix à l'élection présidentielle. Je suis désolé, mais François Fillon n'a aucune chance de remporter cette élection, quand on voit aujourd'hui, qu'il va être mis en examen pour des faits extrêmement graves d'escroquerie aggravée, je me demande pourquoi il n'a pas écouté les conseils qu'on lui a donné au sein de son parti, en renonçant avant. On aurait peut-être eu un autre candidat à droite. Aujourd'hui, on n'a pas d'autre choix que de soutenir la candidate Marine Le Pen parce que c'est elle qui a le meilleur programme pour la Polynésie."
Vous la voyez bien à l’Élysée ?
"Je ne sais pas. On verra bien ce qu'il en sera après le 1er tour. Ce qui m'intéresse c'est la Polynésie française. Je crois que la métropole est en difficulté également. On dit souvent que la France va mal avec 10 % de chômage. En Polynésie, on est à 22 %. Moi ce qui m'intéresse pour le moment, c'est la Polynésie française, et s'il y a une candidate qui propose des choses pour la Polynésie française, on n'a pas d'autre choix que de la soutenir."