Soutien de l'Etat à Air France: FO dénonce des "contreparties sociales inexistantes"


Paris, France | AFP | mercredi 22/07/2020 - FO, premier syndicat au sein de la compagnie Air France, a dénoncé mercredi un soutien de l'Etat sans "contreparties sociales", alors que le groupe aérien frappé par la crise liée au Covid-19 compte supprimer 7.580 postes.

"Le gouvernement, dans ses déclarations, a fait de l'emploi l'une de ses premières priorités. Or nous faisons le constat amer que dans le groupe Air France-KLM où il est actionnaire et pour lequel il a engagé des aides significatives, les contreparties sociales sont inexistantes", estime FO Air France dans une lettre ouverte aux "élus de la République".

"L'emploi reste le grand oublié", regrette le syndicat, en appelant à un "débat plus large". "La sollicitation des contribuables doit être aussi au service du tissu économique et social du pays. Il appartient aux élus des assemblées nationales et territoriales de s'emparer de cette question", soutient-il.

En juin, quatorze syndicats de la compagnie tricolore, dont FO, avaient publié une lettre commune dans laquelle ils demandaient à être reçus par le gouvernement pour préserver les emplois "à court et long terme". Une demande restée lettre morte, selon FO.

L'État français, actionnaire d'Air France-KLM, a apporté un soutien financier de 7 milliards d'euros, dont 4 milliards de prêts bancaires garantis et 3 milliards de prêt direct, en demandant au groupe franco-néerlandais d'améliorer sa rentabilité et son impact environnemental.

Début juillet, la direction d'Air France a annoncé vouloir supprimer 7.580 postes d'ici fin 2022 dans le groupe français, secoué par la crise du Covid-19.

Elle vise la suppression de 6.560 postes sur 41.000 (en CDI équivalents temps plein, ou ETP) au sein de la compagnie Air France et 1.020 postes (ETP) sur 2.420 chez la filiale régionale Hop!. Soit respectivement 16% et 40% des effectifs. 

La direction compte sur des départs naturels non remplacés et des départs volontaires mais dans le court-courrier, des départs contraints ne sont pas exclus.

Pour le personnel navigant d'Air France, les départs volontaires se feront dans les mois qui viennent et dans le cadre d'accords de rupture conventionnelle collective. L'accord pilotes prévoit un maximum de 403 départs. Celui pour les hôtesses et stewards a été signé en juillet par tous les syndicats catégoriels représentatifs et prévoit jusqu'à 1.700 départs.

Pour le personnel au sol de la compagnie tricolore, la direction veut mettre en place un PDV-PSE (plan de départs volontaires - plan de sauvegarde de l'emploi), à négocier avec les représentants du personnel.

Vendredi est prévu un comité social et économique central (CSEC) extraordinaire chez Air France, au cours duquel la direction doit détailler son plan de suppression de postes, a appris l'AFP de sources syndicales.

Chez Hop!, un PDV-PSE est prévu pour l'ensemble des catégories de la compagnie. Une information sur ce projet aura lieu lors d'un CSE extraordinaire, au siège social de Hop! à Nantes, le 31 juillet. Les syndicats appellent la veille l'ensemble des salariés à une "mobilisation nationale" devant le siège.

le Mercredi 22 Juillet 2020 à 07:11 | Lu 194 fois