Copenhague, Danemark | AFP | lundi 23/04/2018 - Le parquet danois a requis lundi la prison à vie contre Peter Madsen, jugé pour le meurtre "bestial" en août 2017 à bord de son sous-marin de la journaliste suédoise Kim Wall, dont le corps démembré et mutilé avait été retrouvé en mer.
Le verdict sera rendu mercredi à 13H00 (11H00 GMT) dans ce procès unique dans les annales judiciaires danoises en raison de la scène de crime - un sous-marin - et de la personnalité de ses protagonistes: un inventeur autodidacte réputé dans son pays, créateur de fusées et de submersibles, et une jeune journaliste de 30 ans venue l'interviewer.
En présence des parents et du frère de Kim Wall, le réquisitoire du parquet et la plaidoirie de la défense ont conclu lundi 11 jours d'audience qui ont levé le voile sur les fantasmes noirs de l'accusé, peuplés d'ébats violents, de femmes égorgées ou décapitées.
Invité à se prononcer en dernier, l'accusé s'est dit "vraiment, vraiment triste de ce qui s'est passé" en utilisant un adjectif qui peut également signifier "désolé" en danois.
"Pervers polymorphe" présentant "un risque élevé" de récidive, "Peter Madsen pensait réaliser le crime parfait" en faisant disparaître le corps découpé et lesté de sa victime en baie de Køge, près de Copenhague, a affirmé le procureur Jakob Buch-Jepsen.
"Il avait un plan criminel idéal, comme il l'avait confié à une amie dans un SMS (...) Il n'y a pas de place pour le doute" dans cette affaire, a-t-il poursuivi en réclamant la prison à vie, synonyme en moyenne au Danemark de 16 années d'enfermement.
- Preuves irréfutables manquantes -
Si les preuves matérielles sont contestées par la défense, le magistrat a appelé les membres de la cour (une juge professionnelle et deux jurés) à s'en remettre à "leur bon sens" et à condamner Peter Madsen pour assassinat, sévices sexuels aggravés et atteinte à l'intégrité d'un cadavre.
L'accusé de 47 ans a avancé trois versions différentes des faits depuis la disparition de Kim Wall le 10 août 2017 et son arrestation le lendemain de leur sortie en mer.
Après avoir affirmé l'avoir débarquée le 10 à Copenhague, il a expliqué qu'elle était morte accidentellement en recevant un panneau d'écoutille sur la tête. Démenti par l'autopsie après la découverte de la tête en octobre, il a assuré qu'elle avait succombé à des gaz toxiques libérés lors d'une dépressurisation de l'habitacle.
L'autopsie a mis en évidence 14 plaies dans la région des organes génitaux de la victime témoignant, selon le procureur, du caractère sexuel du crime. Les causes de la mort n'ont pu être déterminées avec certitude mais les poumons de Kim Will présentent les caractéristiques d'une "asphyxie mécanique" entraînée par égorgement ou étouffement.
Les bras de la victime présentent aussi des marques qui correspondent au dessin de sangles ayant servi à l'attacher pendant son supplice, toujours selon l'accusation.
Enfin la personnalité de Peter Madsen signe son crime, pour M. Jakob Buch-Jepsen qui a rappelé que, quelques heures avant les faits, il effectuait sur internet une recherche au moyen des mots-clés "femme", "décapitation", "agonie".
- Les failles de l'accusation -
La cour a visionné des vidéos et films d'animation retrouvés sur le disque dur de son ordinateur dans lesquels des femmes sont empalées, pendues ou décapitées.
"Ce n'est pas sexuel. Je regarde ces vidéos pour pleurer et éprouver des émotions", s'est défendu Peter Madsen.
Quant aux sévices sexuels, il a expliqué avoir voulu transpercer le corps pour éviter la formation de gaz qui l'auraient fait remonter à la surface. Les blessures étaient pourtant "trop superficielles pour avoir cet effet, a assuré la légiste.
La défense a dénoncé les failles de l'accusation.
La légiste a par exemple admis qu'on ne pouvait exclure la mort par intoxication aux gaz d'échappement, compte tenu de la dégradation du corps après un long séjour dans l'eau.
Une experte ayant inspecté le Nautilus a noté l'absence de traces de suie dans les filtres à air du submersible, ce qui aurait dû être le cas selon le scénario de Peter Madsen. Mais un autre expert est venu la contredire.
"Le parquet nous a raconté une jolie histoire (...). Mais c'est une histoire vide de faits", a tonné lundi l'avocate de M. Madsen, Betina Hald Engmark, en demandant l'acquittement pour le meurtre et les sévices sexuels.
Le verdict sera rendu mercredi à 13H00 (11H00 GMT) dans ce procès unique dans les annales judiciaires danoises en raison de la scène de crime - un sous-marin - et de la personnalité de ses protagonistes: un inventeur autodidacte réputé dans son pays, créateur de fusées et de submersibles, et une jeune journaliste de 30 ans venue l'interviewer.
En présence des parents et du frère de Kim Wall, le réquisitoire du parquet et la plaidoirie de la défense ont conclu lundi 11 jours d'audience qui ont levé le voile sur les fantasmes noirs de l'accusé, peuplés d'ébats violents, de femmes égorgées ou décapitées.
Invité à se prononcer en dernier, l'accusé s'est dit "vraiment, vraiment triste de ce qui s'est passé" en utilisant un adjectif qui peut également signifier "désolé" en danois.
"Pervers polymorphe" présentant "un risque élevé" de récidive, "Peter Madsen pensait réaliser le crime parfait" en faisant disparaître le corps découpé et lesté de sa victime en baie de Køge, près de Copenhague, a affirmé le procureur Jakob Buch-Jepsen.
"Il avait un plan criminel idéal, comme il l'avait confié à une amie dans un SMS (...) Il n'y a pas de place pour le doute" dans cette affaire, a-t-il poursuivi en réclamant la prison à vie, synonyme en moyenne au Danemark de 16 années d'enfermement.
- Preuves irréfutables manquantes -
Si les preuves matérielles sont contestées par la défense, le magistrat a appelé les membres de la cour (une juge professionnelle et deux jurés) à s'en remettre à "leur bon sens" et à condamner Peter Madsen pour assassinat, sévices sexuels aggravés et atteinte à l'intégrité d'un cadavre.
L'accusé de 47 ans a avancé trois versions différentes des faits depuis la disparition de Kim Wall le 10 août 2017 et son arrestation le lendemain de leur sortie en mer.
Après avoir affirmé l'avoir débarquée le 10 à Copenhague, il a expliqué qu'elle était morte accidentellement en recevant un panneau d'écoutille sur la tête. Démenti par l'autopsie après la découverte de la tête en octobre, il a assuré qu'elle avait succombé à des gaz toxiques libérés lors d'une dépressurisation de l'habitacle.
L'autopsie a mis en évidence 14 plaies dans la région des organes génitaux de la victime témoignant, selon le procureur, du caractère sexuel du crime. Les causes de la mort n'ont pu être déterminées avec certitude mais les poumons de Kim Will présentent les caractéristiques d'une "asphyxie mécanique" entraînée par égorgement ou étouffement.
Les bras de la victime présentent aussi des marques qui correspondent au dessin de sangles ayant servi à l'attacher pendant son supplice, toujours selon l'accusation.
Enfin la personnalité de Peter Madsen signe son crime, pour M. Jakob Buch-Jepsen qui a rappelé que, quelques heures avant les faits, il effectuait sur internet une recherche au moyen des mots-clés "femme", "décapitation", "agonie".
- Les failles de l'accusation -
La cour a visionné des vidéos et films d'animation retrouvés sur le disque dur de son ordinateur dans lesquels des femmes sont empalées, pendues ou décapitées.
"Ce n'est pas sexuel. Je regarde ces vidéos pour pleurer et éprouver des émotions", s'est défendu Peter Madsen.
Quant aux sévices sexuels, il a expliqué avoir voulu transpercer le corps pour éviter la formation de gaz qui l'auraient fait remonter à la surface. Les blessures étaient pourtant "trop superficielles pour avoir cet effet, a assuré la légiste.
La défense a dénoncé les failles de l'accusation.
La légiste a par exemple admis qu'on ne pouvait exclure la mort par intoxication aux gaz d'échappement, compte tenu de la dégradation du corps après un long séjour dans l'eau.
Une experte ayant inspecté le Nautilus a noté l'absence de traces de suie dans les filtres à air du submersible, ce qui aurait dû être le cas selon le scénario de Peter Madsen. Mais un autre expert est venu la contredire.
"Le parquet nous a raconté une jolie histoire (...). Mais c'est une histoire vide de faits", a tonné lundi l'avocate de M. Madsen, Betina Hald Engmark, en demandant l'acquittement pour le meurtre et les sévices sexuels.