Six mois de sursis requis en appel contre Karl Anihia


Karl Anihia lors de sa présentation en comparution immédiate le 31 mars dernier.
Tahiti, le 20 août 2020 - ​Le procès de Karl Anihia, poursuivi pour avoir planté un pied de paka devant l’Assemblée de Polynésie française, s’est tenu jeudi matin devant la cour d’appel de Papeete. Si le prévenu a été condamné à trois mois de sursis en première instance, l'avocat général a cette fois requis six de mois de sursis. La décision sera rendue le 17 septembre. 
 
Le président de Tahiti Herb Culture (THC), Karl Anihia, a comparu devant la cour d’appel de Papeete jeudi matin pour répondre de “transport et détention” non autorisés de paka. Alors qu’il avait été condamné en comparution immédiate le 31 mars dernier à trois mois de prison avec sursis, l’avocat général a cette fois-ci requis six mois de sursis à l’encontre du prévenu. La décision sera rendue le 17 septembre. 
 
Lors d’une manifestation organisée le 5 mars dernier, Karl Anihia avait planté un pied de paka de deux mètres devant l’assemblée de la Polynésie française (APF) afin de revendiquer la légalisation du cannabis à usage thérapeutique. Dès le lendemain, il avait été convoqué à la Direction de la sécurité publique (DSP) de Papeete puis placé en garde à vue. Il avait ensuite été déféré devant le procureur de la République puis présenté devant le juge des libertés et de la détention qui l’avait placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de sa présentation en comparution immédiate. 

Liberté d'expression

Au terme de l’audience devant la cour d’appel jeudi, l’avocat de Karl Anihia, Me Thibaud Millet a réaffirmé que ces poursuites constituaient notamment une atteinte à la liberté d’expression : « On reproche à mon client d’avoir planté un pied de cannabis devant l’Assemblée, en présence des médias, et sous le regard de la police, dans le contexte d’une manifestation autorisée par le haut-commissaire, visant à étendre à la Polynésie les essais prévus en France métropolitaine sur le cannabis thérapeutique, dans l’unique but d’interpeller les autorités locales sur cette question d’intérêt général et de santé publique, ce qui ne devrait pas pouvoir être incriminé pénalement, sauf à ce qu’il en résulte une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression, et dans le débat démocratique. »
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 20 Aout 2020 à 12:14 | Lu 3551 fois