L'association Te Vai-ete – Caritas Polynésie est mobilisée pour aider les personnes en grande précarité, voire sans domicile fixe, de Tahiti. Elle leur offre des repas (en photo), des consultations médicales, un suivi psychologique et des lieux pour dormir comme la Cathédrale de Papeete. C'est elle qui a révélé que 6 personnes sans-abris sont mortes à Tahiti depuis le début de l'année.
PAPEETE, le 5 aout 2019 - Père Christophe lance un cri d'alarme : Depuis le début de l'année, six personnes sans domicile fixe sont mortes à Tahiti, dans l'indifférence générale. Cinq d'entre elles sont mortes dans la rue ou suite à des maladies contractées dans la rue. Ils étaient âgés de moins de 50 ans. Seul le dernier a pu partir sereinement, entouré de sa famille, à 78 ans.
Les victimes sans-abris depuis le début de l'année
Fin juillet, Père Christophe tirait la sonnette d'alarme sur sa page Facebook suite au décès de Théodore Tehau, un sans-abri suivi par l'association Te Vai-ete - Caritas Polynésie. Dans un long message révolté, le vicaire de la cathédrale de Papeete, très impliqué dans l'aide aux sans-abris de Tahiti, fait savoir que six personnes sans domicile fixes sont déjà mortes depuis le début de l'année. Il s'exclamait ainsi : "TEHAU THEODORE… REVEILLERAS-TU NOTRE CONSCIENCE ? Jeudi soir, alors que le Truck de la Miséricorde était en maraude, place Vaiete un homme se mourrait. Pompiers et SAMU sont intervenus sans pouvoir rien faire… il était trop tard… Tehau Théodore, 48 ans, s’en est allé définitivement vers la maison du Père… lui qui dormait et vivait dans la rue… C’est la sixième personne en grande précarité et à la rue qui décède cette année ! Tous, à l’exception de John (78 ans), avaient moins de 50 ans. Il paraît que la 'misère' est moins douloureuse sous le soleil !!! Qu’est devenue la solidarité polynésienne en ce 21ème siècle ? …"
Cette publication contient également les prénoms des SDF décédés en 2019 : Pancho, Émelie, Maria, Jean, John et Théodore. Tous sont morts dans la rue ou sur nos plages, à l'exception de John qui a pu finir ses jours avec sa famille. Leur moyenne d'âge était de seulement 43 ans... Pour faire bouger les choses, l'homme d'église a décidé de mettre des noms sur ces victimes trop souvent anonymes. Il termine son appel à l'aide par : "Théodore seras-tu le 'SDF' mort dans nos rues qui réveillera nos consciences ? Seras-tu le 'SDF mort' de trop ? Ou ne seras-tu qu’un petit émoticon sur Facebook marqué d’une larme ou un petit commentaire 'RIP' ? QU'AVONS-NOUS FAIT DE NOTRE HUMANITÉ ?"
Quand on analyse les chiffres de cet effroyable problème, son étendue apparait clairement. En Polynésie en 2018, ce sont cinq sans-abris qui sont morts dans la rue selon Père Christophe, sur un total estimé de 250 à 300 personnes en situation de grande précarité (un Polynésien sur 1000 vie dans la rue), soit un taux de mortalité annuel d'environ 2%. Il ne fait pas bon dormir sous les étoiles, le taux de mortalité de la population générale en Polynésie étant de seulement 0,5%.
L'absence d'un hiver rigoureux dans nos îles nous fait croire que vivre dans la rue n'est finalement qu'une situation gênante, mais sans grand danger... mais un SDF à Tahiti a tout de même quatre fois plus de risque de mourir dans l'année qu'une personne logée décemment. Un constat qui fait froid dans le dos... Et quand on ramène le nombre de victimes à la population, on voit que, même comparé à la France, où l'hiver prélève chaque année une taxe humaine terrible chez les personnes en grande précarité, la Polynésie n'est pas si paradisiaque. Comme nous le démontre Père Christophe : "Les chiffres parlent. Depuis le début de l'année, en France, 65 millions d'habitants, il y a eu 214 morts dans la rue selon les associations. En Polynésie, même si on enlève le papi qui est mort chez lui, ça en fait cinq pour 270 000 habitants. Ca fait six fois plus par habitant !"
Pour comparer avec la Métropole, en 2018, le collectif Les morts de la rue a recensé 566 sans domiciles décédés dans les rues de France, sur un total de 12 700 sans-abris (un Français sur 5 000). Il y a proportionnellement moins de sans-abris qu'en Polynésie, car l'hiver prend une taxe humaine terrible, avec 4,5% des SDF qui meurent chaque année. Un chiffre qui est d'ailleurs probablement sous-estimé. Mais on voit bien que la Polynésie prend finalement beaucoup moins soin des personnes en grande difficulté que la métropole, réputée si froide et sans empathie... Car finalement, c'est bien en Polynésie, malgré son climat paradisiaque, que les sans-abris meurent le plus dans la rue.
Cette publication contient également les prénoms des SDF décédés en 2019 : Pancho, Émelie, Maria, Jean, John et Théodore. Tous sont morts dans la rue ou sur nos plages, à l'exception de John qui a pu finir ses jours avec sa famille. Leur moyenne d'âge était de seulement 43 ans... Pour faire bouger les choses, l'homme d'église a décidé de mettre des noms sur ces victimes trop souvent anonymes. Il termine son appel à l'aide par : "Théodore seras-tu le 'SDF' mort dans nos rues qui réveillera nos consciences ? Seras-tu le 'SDF mort' de trop ? Ou ne seras-tu qu’un petit émoticon sur Facebook marqué d’une larme ou un petit commentaire 'RIP' ? QU'AVONS-NOUS FAIT DE NOTRE HUMANITÉ ?"
Quand on analyse les chiffres de cet effroyable problème, son étendue apparait clairement. En Polynésie en 2018, ce sont cinq sans-abris qui sont morts dans la rue selon Père Christophe, sur un total estimé de 250 à 300 personnes en situation de grande précarité (un Polynésien sur 1000 vie dans la rue), soit un taux de mortalité annuel d'environ 2%. Il ne fait pas bon dormir sous les étoiles, le taux de mortalité de la population générale en Polynésie étant de seulement 0,5%.
L'absence d'un hiver rigoureux dans nos îles nous fait croire que vivre dans la rue n'est finalement qu'une situation gênante, mais sans grand danger... mais un SDF à Tahiti a tout de même quatre fois plus de risque de mourir dans l'année qu'une personne logée décemment. Un constat qui fait froid dans le dos... Et quand on ramène le nombre de victimes à la population, on voit que, même comparé à la France, où l'hiver prélève chaque année une taxe humaine terrible chez les personnes en grande précarité, la Polynésie n'est pas si paradisiaque. Comme nous le démontre Père Christophe : "Les chiffres parlent. Depuis le début de l'année, en France, 65 millions d'habitants, il y a eu 214 morts dans la rue selon les associations. En Polynésie, même si on enlève le papi qui est mort chez lui, ça en fait cinq pour 270 000 habitants. Ca fait six fois plus par habitant !"
Pour comparer avec la Métropole, en 2018, le collectif Les morts de la rue a recensé 566 sans domiciles décédés dans les rues de France, sur un total de 12 700 sans-abris (un Français sur 5 000). Il y a proportionnellement moins de sans-abris qu'en Polynésie, car l'hiver prend une taxe humaine terrible, avec 4,5% des SDF qui meurent chaque année. Un chiffre qui est d'ailleurs probablement sous-estimé. Mais on voit bien que la Polynésie prend finalement beaucoup moins soin des personnes en grande difficulté que la métropole, réputée si froide et sans empathie... Car finalement, c'est bien en Polynésie, malgré son climat paradisiaque, que les sans-abris meurent le plus dans la rue.
Père Christophe, lanceur d'alerte, Membre de l'association te Vai-ete – Caritas Polynésie
"Il faut que l'on change notre regard sur ces personnes"
Vous avez lancé un cri d'alarme poignant après la mort de Théodore fin juillet. Six personnes SDF sont mortes cette année, qui étaient-elles ?
C'est un chiffre qui doit poser question. Sur les six, il y a Pancho qui s'est suicidé dans un poste de police, il était à la rue depuis longtemps. Ensuite, il y a eu Émelie, qui vivait au marché. Elle est morte dans le foyer d'accueil dans laquelle on avait réussi à la placer deux semaines avant sa mort, mais elle est décédée de complications pulmonaires qui étaient là depuis longtemps. Ensuite, il y a eu Maria, qui était frappée par son compagnon. Elle est décédée dans la rue suite à ces coups. Puis c'était John, qui avait 78 ans, qui avait été récupéré par sa famille sur les derniers kilomètres. Lui, il était à la rue, mais c'était volontaire, c'est lui qui voulait dormir dans sa voiture. Il y a eu Jean à Papara qui est mort sur la plage, on ne le suivait pas, mais on a appris sa mort par Tahiti Infos. Et enfin, Théodore, qui est mort place Vaiete il y a deux semaines. Ceux-là sont ceux que nous suivons, que nous connaissons, donc nous savons qu'ils sont morts et on les a enterrés, mais il peut y en avoir d'autres.
Il y a eu des débats animés ces derniers mois pour la construction d'un foyer d'accueil…
Il y a plusieurs choses qu'il ne faut pas mélanger. Nous avons un projet pour le foyer d'accueil Te Vai-ete. Nous voulons le construire avec des fonds privés et pas de l'argent du Pays. Il nous faut 150 millions, ça parait impressionnant mais finalement c'est quoi... C'est 1 000 Fcfp par adulte, c'est 30 Porsche Cayenne... Ce n'est pas énorme pour sauver cinq vies par an. Par contre on attend que le Pays nous mette un terrain à disposition. Ensuite, le Pays par la voix de ses ministres, a annoncé beaucoup de choses. Un foyer de jeunes travailleurs qui ne voit toujours pas le jour ; la reconstruction du centre de jour de l'association te Torea ; un centre de réinsertion... on attend de voir. Pour l'instant, c'est le syndrome du ventilateur.
Que pouvons-nous faire, nous, en tant que citoyens ?
Tout le monde peut agir. Déjà pour nous, on a toujours besoin de récolter des fonds. Donc ceux qui ont les moyens et veulent nous aider peuvent trouver le compte de l'association Te Vai-ete – Caritas Polynésie sur la page Facebook. Il y a aussi des dons en nature : la semaine dernière, on a fait un appel pour des couvertures parce qu'en ce moment il fait froid, beaucoup de sans-abris tombent malade. Ça peut aussi être du bénévolat, ou simplement de prendre soin des personnes sans domicile autour de vous. Il faut surtout que l'on change notre regard sur ces personnes. C'est vrai qu'il y en a quelques-uns qui volent, certains qui font la manche, mais il y en a aussi beaucoup qui sont en formation ou qui travaillent et qui sont toujours à la rue. Il y a le travail précaire, les CAE qui sont déjà très bien, mais avec 80 000 Fcfp, on ne paie pas un loyer. On manque aussi de logements sociaux. Depuis deux ans, on se bat pour une jeune femme qui voudrait un Fare MTR pour retourner dans son île, l'association a même payé la quote-part de cette personne pour son fare, mais pour l'instant pas de réponse...
Il faut absolument que la population fasse pression et fasse entendre sa voix auprès des autorités, parce que les autorités vont dans le sens du vent. L'année dernière, on a parlé des SDF avec des chiffres mirobolants, on parlait de 700 à 900 SDF dans la rue, on ne sait pas selon qui. Et du coup on a parlé de projets à 400 millions ici, 500 millions là-bas... Mais derrière, il n'y a rien eu, la vague est passée et maintenant on pense aux élections municipales. Voilà. Donc on espère et on attend.
Vous avez lancé un cri d'alarme poignant après la mort de Théodore fin juillet. Six personnes SDF sont mortes cette année, qui étaient-elles ?
C'est un chiffre qui doit poser question. Sur les six, il y a Pancho qui s'est suicidé dans un poste de police, il était à la rue depuis longtemps. Ensuite, il y a eu Émelie, qui vivait au marché. Elle est morte dans le foyer d'accueil dans laquelle on avait réussi à la placer deux semaines avant sa mort, mais elle est décédée de complications pulmonaires qui étaient là depuis longtemps. Ensuite, il y a eu Maria, qui était frappée par son compagnon. Elle est décédée dans la rue suite à ces coups. Puis c'était John, qui avait 78 ans, qui avait été récupéré par sa famille sur les derniers kilomètres. Lui, il était à la rue, mais c'était volontaire, c'est lui qui voulait dormir dans sa voiture. Il y a eu Jean à Papara qui est mort sur la plage, on ne le suivait pas, mais on a appris sa mort par Tahiti Infos. Et enfin, Théodore, qui est mort place Vaiete il y a deux semaines. Ceux-là sont ceux que nous suivons, que nous connaissons, donc nous savons qu'ils sont morts et on les a enterrés, mais il peut y en avoir d'autres.
Il y a eu des débats animés ces derniers mois pour la construction d'un foyer d'accueil…
Il y a plusieurs choses qu'il ne faut pas mélanger. Nous avons un projet pour le foyer d'accueil Te Vai-ete. Nous voulons le construire avec des fonds privés et pas de l'argent du Pays. Il nous faut 150 millions, ça parait impressionnant mais finalement c'est quoi... C'est 1 000 Fcfp par adulte, c'est 30 Porsche Cayenne... Ce n'est pas énorme pour sauver cinq vies par an. Par contre on attend que le Pays nous mette un terrain à disposition. Ensuite, le Pays par la voix de ses ministres, a annoncé beaucoup de choses. Un foyer de jeunes travailleurs qui ne voit toujours pas le jour ; la reconstruction du centre de jour de l'association te Torea ; un centre de réinsertion... on attend de voir. Pour l'instant, c'est le syndrome du ventilateur.
Que pouvons-nous faire, nous, en tant que citoyens ?
Tout le monde peut agir. Déjà pour nous, on a toujours besoin de récolter des fonds. Donc ceux qui ont les moyens et veulent nous aider peuvent trouver le compte de l'association Te Vai-ete – Caritas Polynésie sur la page Facebook. Il y a aussi des dons en nature : la semaine dernière, on a fait un appel pour des couvertures parce qu'en ce moment il fait froid, beaucoup de sans-abris tombent malade. Ça peut aussi être du bénévolat, ou simplement de prendre soin des personnes sans domicile autour de vous. Il faut surtout que l'on change notre regard sur ces personnes. C'est vrai qu'il y en a quelques-uns qui volent, certains qui font la manche, mais il y en a aussi beaucoup qui sont en formation ou qui travaillent et qui sont toujours à la rue. Il y a le travail précaire, les CAE qui sont déjà très bien, mais avec 80 000 Fcfp, on ne paie pas un loyer. On manque aussi de logements sociaux. Depuis deux ans, on se bat pour une jeune femme qui voudrait un Fare MTR pour retourner dans son île, l'association a même payé la quote-part de cette personne pour son fare, mais pour l'instant pas de réponse...
Il faut absolument que la population fasse pression et fasse entendre sa voix auprès des autorités, parce que les autorités vont dans le sens du vent. L'année dernière, on a parlé des SDF avec des chiffres mirobolants, on parlait de 700 à 900 SDF dans la rue, on ne sait pas selon qui. Et du coup on a parlé de projets à 400 millions ici, 500 millions là-bas... Mais derrière, il n'y a rien eu, la vague est passée et maintenant on pense aux élections municipales. Voilà. Donc on espère et on attend.
Où en sont les promesses du gouvernement ?
En juillet 2018, la ministre de la Famille et des Solidarités, Isabelle Sachet, annonçait une série de mesures urgentes :
1- La construction d'un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) à la Mission, permettant d'héberger 70 personnes SDF pour un coût de 440 millions de Fcfp. Les travaux devaient commencer en avril 2019
2- L'ouverture d'un foyer d'urgence à Vairao ou à Hitiaa
3- Un accompagnement des personnes sans domicile fixe
4- La construction d'un foyer des jeunes travailleurs de 40 logements à Papeete, les travaux étaient annoncés pour janvier 2019
Mais force est de constater que, un an après les annonces de la ministre, rien n'a été fait. Le directeur de cabinet du ministère de la Solidarité, Jean-Michel Garrigues, nous a expliqué que "pour le CHRS, on essayait de négocier un grand terrain avec les Sanitos à Punaauia, mais on n'a pas pu s'accorder sur le prix. Sur le projet de foyer des jeunes travailleurs porté par Maina Sage, sur un terrain des protestants, ça n'a pas débouché, une fois de plus. Sur le centre d'hébergement d'urgence prévu sur les hauteurs de la Mission, il y a eu une levée de bouclier de l'ensemble du voisinage qui ne voulait pas en entendre parler. Et l'opposition du voisinage est un problème récurrent pour ces projets."
Le dir'cab nous assure que "pour autant, on n'est pas resté les bras croisés. Pour les jeunes travailleurs, on a passé un accord avec l'OPH qui va nous affecter le bâtiment 5 de la Cité Grand, le plus grand et le plus récent, qui nécessite le moins de travaux. Donc d'ici la fin de l'année ou au tout début de l'année prochaine, on devrait avoir 52 à 60 places et on pourra y placer des jeunes travailleurs. Ça sera transitoire le temps de trouver un terrain approprié où construire. Pour le centre d'hébergement d'urgence j'étais encore ce matin avec le directeur général des services de la ville de Papeete, on finalise le montage juridique pour le site Vaininiore, à côté des pompiers où il y a le centre de jour de l'association Te Vai-ete. Ce site va nous être affecté pour que l'on y détruise puis reconstruise le centre d'hébergement d'urgence sur le terrain de 1 500 m². Pendant ce temps on va déménager le centre de jour, on est sur le point de signer un contrat avec un propriétaire privé. On aura un centre de jour moderne qui permettra de répondre aux attentes des SDF avec un recensement, la possibilité de laver son linge, prendre des douches, s'alimenter, stocker des objets... On fera ça avec un appel à projet lancé d'ici quelques semaines. Concernant le CHRS on cherche toujours un local. Il faut un terrain près de la ville, mais il faut aussi que la population l'accepte. Pour le village communautaire, on a 8 hectares de terres sur Taravao, donc on voudrait lier le projet avec celui de l'association de réinsertion Tamarii Nuutania de réinsertion des jeunes délinquants. On ne veut pas les mélanger non plus, donc on étudie ça, et il faut encore viabiliser le terrain."
1- La construction d'un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) à la Mission, permettant d'héberger 70 personnes SDF pour un coût de 440 millions de Fcfp. Les travaux devaient commencer en avril 2019
2- L'ouverture d'un foyer d'urgence à Vairao ou à Hitiaa
3- Un accompagnement des personnes sans domicile fixe
4- La construction d'un foyer des jeunes travailleurs de 40 logements à Papeete, les travaux étaient annoncés pour janvier 2019
Mais force est de constater que, un an après les annonces de la ministre, rien n'a été fait. Le directeur de cabinet du ministère de la Solidarité, Jean-Michel Garrigues, nous a expliqué que "pour le CHRS, on essayait de négocier un grand terrain avec les Sanitos à Punaauia, mais on n'a pas pu s'accorder sur le prix. Sur le projet de foyer des jeunes travailleurs porté par Maina Sage, sur un terrain des protestants, ça n'a pas débouché, une fois de plus. Sur le centre d'hébergement d'urgence prévu sur les hauteurs de la Mission, il y a eu une levée de bouclier de l'ensemble du voisinage qui ne voulait pas en entendre parler. Et l'opposition du voisinage est un problème récurrent pour ces projets."
Le dir'cab nous assure que "pour autant, on n'est pas resté les bras croisés. Pour les jeunes travailleurs, on a passé un accord avec l'OPH qui va nous affecter le bâtiment 5 de la Cité Grand, le plus grand et le plus récent, qui nécessite le moins de travaux. Donc d'ici la fin de l'année ou au tout début de l'année prochaine, on devrait avoir 52 à 60 places et on pourra y placer des jeunes travailleurs. Ça sera transitoire le temps de trouver un terrain approprié où construire. Pour le centre d'hébergement d'urgence j'étais encore ce matin avec le directeur général des services de la ville de Papeete, on finalise le montage juridique pour le site Vaininiore, à côté des pompiers où il y a le centre de jour de l'association Te Vai-ete. Ce site va nous être affecté pour que l'on y détruise puis reconstruise le centre d'hébergement d'urgence sur le terrain de 1 500 m². Pendant ce temps on va déménager le centre de jour, on est sur le point de signer un contrat avec un propriétaire privé. On aura un centre de jour moderne qui permettra de répondre aux attentes des SDF avec un recensement, la possibilité de laver son linge, prendre des douches, s'alimenter, stocker des objets... On fera ça avec un appel à projet lancé d'ici quelques semaines. Concernant le CHRS on cherche toujours un local. Il faut un terrain près de la ville, mais il faut aussi que la population l'accepte. Pour le village communautaire, on a 8 hectares de terres sur Taravao, donc on voudrait lier le projet avec celui de l'association de réinsertion Tamarii Nuutania de réinsertion des jeunes délinquants. On ne veut pas les mélanger non plus, donc on étudie ça, et il faut encore viabiliser le terrain."
Plus de détails du ministère de la Solidarité
Concernant le foyer de jeunes travailleurs :
Aujourd’hui, force est de constater qu’en Polynésie Française, les jeunes actifs n’ayant pas de logement à disposition sont de plus en plus nombreux, lesquels auraient véritablement besoin d’être accompagnés, protégés et soutenus pour mieux réussir tant sur le plan social que professionnel. En matière d’hébergement, la volonté du Gouvernement est de pouvoir leur apporter des réponses dès à présent, en vue de leur offrir un meilleur avenir, beaucoup plus prometteur et serein.
Dans cette perspective, le MFE œuvre à la création d’un Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT), à destination de jeunes actifs en situation d’errance et de précarité.
Ce tout nouveau dispositif permettra de proposer une solution d’habitat social transitoire à des jeunes de moins de 30 ans, ayant obligatoirement un statut professionnel.
Dans un souci de gain de temps et d’efficacité, il a paru plus pertinent de se diriger vers la réhabilitation d’un bâtiment existant, celui de la Cité Grand.
C’est donc à ce titre que Mme Isabelle SACHET, Ministres des solidarités, a visité cette résidence le 15 avril 2019 en présence de plusieurs membres du Ministère du Logement et de l’Aménagement, ainsi que du Ministère du Tourisme et du travail afin d’amorcer ce travail en inter ministérialité.
L’objectif de ce rendez-vous était d’établir un premier état des lieux des bâtiments édifiés sur ce même site avec pour ambition de rénover et d’aménager quelques logements pour l’accueil de 60 jeunes. Pour ce faire, un bâtiment a été sélectionné du fait de sa grande capacité d’accueil (minimum de 52 personnes), d’un bon état général et de sa facilité d’accès. Les premiers appartements pourraient être habitables très rapidement.
Au préalable, plusieurs démarches seraient à finaliser en termes d’aménagement et de gestion des logements pour la bonne poursuite de ce projet. Des démarches ont bien été entreprises dans ce sens auprès des divers services concernés (DSFE et OPH). Le MFE est totalement confiant quant à la possibilité de pouvoir accueillir les tout premiers jeunes travailleurs au sein de ces logements à l’aube 2020.
Concernant le parcours d’insertion :
Un parcours d'insertion dédié aux sans-abris a été défini avec l'ensemble des acteurs spécialisés dans le domaine de l'errance (dont l’association « Te Vaiete ») en septembre 2018, comprenant un centre de jour, un centre d’hébergement d’urgence (CHU), un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et un village communautaire. Ce circuit d’hébergement correspondrait parfaitement aux besoins de la population polynésienne.
A l’issue de cette concertation commune, la visite de plusieurs sites a été amorcée par Mme Isabelle SACHET, et des programmes ont été conçus par le MFE en décembre 2018 pour l'ensemble de ces projets. En termes de difficultés, la recherche de lieux adéquats s’avère bien laborieuse du fait de la particularité de cette population et surtout de sa prise en charge globale. En effet, la population est effrayée à l’idée d’une éventuelle « co-habitation » avec ce même public repéré comme étant violent, réduisant ainsi toutes les possibilités à la recherche de terrains isolés dans l’agglomération urbaine. Aussi, des négociations se poursuivent, en étroite collaboration avec la commune de Papeete, toujours en matière d’emprise foncière et sont en phase de trouver un accord pour la réalisation d’un Centre d’hébergement d’Urgence du coté de Vaininoire, avec pour ambition de pouvoir lancer le plus tôt possible les études pour démarrer les travaux avant la fin de l’année. Dans le même temps le reformatage d’un centre de jour moderne répondant aux besoins des sans abris avec une prise en charge la plus complète possible est actuellement à l’étude, dont l’appel à projet devrait être lancé dans les semaines à venir.
Aujourd’hui, force est de constater qu’en Polynésie Française, les jeunes actifs n’ayant pas de logement à disposition sont de plus en plus nombreux, lesquels auraient véritablement besoin d’être accompagnés, protégés et soutenus pour mieux réussir tant sur le plan social que professionnel. En matière d’hébergement, la volonté du Gouvernement est de pouvoir leur apporter des réponses dès à présent, en vue de leur offrir un meilleur avenir, beaucoup plus prometteur et serein.
Dans cette perspective, le MFE œuvre à la création d’un Foyer de Jeunes Travailleurs (FJT), à destination de jeunes actifs en situation d’errance et de précarité.
Ce tout nouveau dispositif permettra de proposer une solution d’habitat social transitoire à des jeunes de moins de 30 ans, ayant obligatoirement un statut professionnel.
Dans un souci de gain de temps et d’efficacité, il a paru plus pertinent de se diriger vers la réhabilitation d’un bâtiment existant, celui de la Cité Grand.
C’est donc à ce titre que Mme Isabelle SACHET, Ministres des solidarités, a visité cette résidence le 15 avril 2019 en présence de plusieurs membres du Ministère du Logement et de l’Aménagement, ainsi que du Ministère du Tourisme et du travail afin d’amorcer ce travail en inter ministérialité.
L’objectif de ce rendez-vous était d’établir un premier état des lieux des bâtiments édifiés sur ce même site avec pour ambition de rénover et d’aménager quelques logements pour l’accueil de 60 jeunes. Pour ce faire, un bâtiment a été sélectionné du fait de sa grande capacité d’accueil (minimum de 52 personnes), d’un bon état général et de sa facilité d’accès. Les premiers appartements pourraient être habitables très rapidement.
Au préalable, plusieurs démarches seraient à finaliser en termes d’aménagement et de gestion des logements pour la bonne poursuite de ce projet. Des démarches ont bien été entreprises dans ce sens auprès des divers services concernés (DSFE et OPH). Le MFE est totalement confiant quant à la possibilité de pouvoir accueillir les tout premiers jeunes travailleurs au sein de ces logements à l’aube 2020.
Concernant le parcours d’insertion :
Un parcours d'insertion dédié aux sans-abris a été défini avec l'ensemble des acteurs spécialisés dans le domaine de l'errance (dont l’association « Te Vaiete ») en septembre 2018, comprenant un centre de jour, un centre d’hébergement d’urgence (CHU), un centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et un village communautaire. Ce circuit d’hébergement correspondrait parfaitement aux besoins de la population polynésienne.
A l’issue de cette concertation commune, la visite de plusieurs sites a été amorcée par Mme Isabelle SACHET, et des programmes ont été conçus par le MFE en décembre 2018 pour l'ensemble de ces projets. En termes de difficultés, la recherche de lieux adéquats s’avère bien laborieuse du fait de la particularité de cette population et surtout de sa prise en charge globale. En effet, la population est effrayée à l’idée d’une éventuelle « co-habitation » avec ce même public repéré comme étant violent, réduisant ainsi toutes les possibilités à la recherche de terrains isolés dans l’agglomération urbaine. Aussi, des négociations se poursuivent, en étroite collaboration avec la commune de Papeete, toujours en matière d’emprise foncière et sont en phase de trouver un accord pour la réalisation d’un Centre d’hébergement d’Urgence du coté de Vaininoire, avec pour ambition de pouvoir lancer le plus tôt possible les études pour démarrer les travaux avant la fin de l’année. Dans le même temps le reformatage d’un centre de jour moderne répondant aux besoins des sans abris avec une prise en charge la plus complète possible est actuellement à l’étude, dont l’appel à projet devrait être lancé dans les semaines à venir.