Sinistrés : fausses déclarations, vrais problèmes


(crédit photo : mairie de Pirae).
TAHITI, le 6 février 2017 - Depuis les intempéries du 22 janvier, les communes recensent les sinistrés et leurs besoins. Leur travail n'est pas toujours facilité. Certaines personnes tentent de profiter de la situation.

"On n'est pas à l'abri de ceux qui se déclarent sinistrés alors qu'ils ne le sont pas", a déclaré Damas Teuira, maire de Mahina, à l'occasion du tour de sa commune avec l'administrateur des îles du Vent, Raymond Yeddou, le 1er février dernier. Plus de 200 foyers sinistrés ont été recensés à Mahina. Cette liste a pu être établie grâce au travail conjoint des services sociaux et de la mairie, en accueillant les familles, d'abord, mais aussi en se rendant sur le terrain.

Cette méthode de travail a permis de relever les besoins de chacun et surtout, de délivrer les attestations aux bonnes personnes. "Je ne crois pas que ce problème soit propre à la commune de Mahina, toutes les communes sont touchées. Nous ne sommes pas à l'abri de ce genre de déclarations, il est de notre rôle de vérifier et de contrôler. Nous devons aller sur place et bien vérifier si les gens sont bien sinistrés depuis ces dernières intempéries ou non", continue le tāvana, en marge de la commission de recensement des sinistres, jeudi 2 février. Certaines personnes auraient profité de la situation pour faire passer en sinistre des machines ou autre matériaux détériorés bien avant la terrible nuit du 22 janvier.

UNE ENQUÊTE POUSSÉE

A Pirae aussi, le recensement bat son plein. Tout comme la chasse aux fausses déclarations. Dans cette ville la plus touchée par les intempéries, de nombreuses familles se sont retrouvées à la rue du jour au lendemain. "Nous avons eu quelques fausses déclarations au début de la mise en place des aides. Bien sûr, nous sommes allés sur le terrain pour faire une enquête afin de bien déterminer si les gens avaient bien dit la vérité sur les dégâts", expliquent les services de la mairie.

La vigilance est de mise dans les communes. Si les fausses déclarations restent des cas exceptionnels, les tāvana en appellent à la responsabilité de leurs administrés. "Le caractère de sinistre définit des inondations, des logements délabrés qui ont été saccagés, détruits par la force de la pluie, du vent et de l'eau. Ce sont ces personnes-là qui sont réellement dans le besoin. Je sais qu'il y a toujours des gens qui profitent de la situation pour s'auto-déclarer sinistré, mais j'appelle au civisme des administrés", renchérit Damas Teuira.

L'appel au civisme en guise d'avertissement est devenu la règle dans les communes. A Faa'a, les services communaux opèrent de la même manière. Plusieurs familles ont été écartées des listes des sinistrés car elles n'avaient en réalité pas été touchées. "Nous leur avons gentiment dit qu'ils ne pouvaient pas faire ça et qu'il fallait arrêter. Malheureusement oui, ça arrive. Depuis le début des intempéries, il y en a eu et il y en a encore, environ une ou deux fausses déclarations par jour. Nous ne les sanctionnons pas", précise le service communication.

Aucune sanction n'a été prise dans aucune commune. Chaque tāvana compte sur le savoir-vivre et la décence de chaque administré.

A Arue, rien à signaler

S'il semble que de nombreuses communes soient touchées par les cas de fausses déclarations, une tire son épingle du jeu. A Arue, le recensement a pu se faire sans problème selon la mairie. "Dès qu’un administré vient déclarer un sinistre auprès des services de la mairie, nous envoyons sur site un Agent de police (APJA) pour constater les faits. Après constat, un rapport de visite est rédigé par cet agent assermenté. C’est sur la base de ce rapport qu’est ensuite délivrée l’attestation de sinistre à l’administré. Dans certains cas, une deuxième visite sur site est réalisée par notre service social lorsqu’il s’agit par exemple d’administrés bénéficiant d’une maison OPH ou étant ressortissant du RSPF", indique le service de la communication.


Rédigé par Amelie David le Lundi 6 Février 2017 à 17:22 | Lu 5829 fois