Vision que l’on croirait sortie d’un film de science fiction, le deck suspendu à l’extrémité de l’hôtel. Capacité : 900 personnes !
Papeete, le 26 septembre 2019 - Ce bâtiment ô combien futuriste est devenu, en à peine une décennie, le symbole de la ville de Singapour et de son extraordinaire réussite économique : le Marina Bay Sands, avec sa silhouette de monstre antédiluvien à trois doubles pattes, découpe sa silhouette sur le ciel de ce qui est le troisième port du monde, la quatrième place financière de la planète (juste derrière Hong Kong qui est en très net recul cette année) et l’un des pays les plus prospères. Mais si cet extravagant hôtel, qui renvoie la Burj Khalifa de Dubaï à un simple empilement d’étages, représenterait, dit-on, un signe chinois gage de prospérité, il n’en demeure pas moins que son existence est due un Américain d’origine très modeste, parti de rien et aujourd’hui multimilliardaire...
Avec ses 207 mètres de hauteur, le somptueux Marina Bay Sands n’est pas, il s’en faut de beaucoup, le plus haut édifice de Singapour : la cité du Merlion compte en effet 24 buildings dépassant l’hôtel, le plus haut, le Tanjong Pagar Centre culminant à 290 m.
Avec ses 207 mètres de hauteur, le somptueux Marina Bay Sands n’est pas, il s’en faut de beaucoup, le plus haut édifice de Singapour : la cité du Merlion compte en effet 24 buildings dépassant l’hôtel, le plus haut, le Tanjong Pagar Centre culminant à 290 m.
Dans le business à douze ans !
Face au quartier des affaires, en partie visible sur la droite, se dressent les trois tours du Marina Bay Sands avec son musée en forme de lotus et son immense centre commercial de 300 boutiques, abritant également un casino géant (1 000 tables de jeu, 1 400 machines à sous).
Le Sands, comme on le surnomme, est né du travail extraordinaire d’un homme d’affaires américain, Sheldon Adelson, aujourd’hui âgé de 86 ans (né le 4 août 1933 à Boston). Ses parents, Juifs originaires de l’Europe de l’Est, n’étaient pas riches ; le père était conducteur de taxi, la mère tenait une petite boutique de tricot. Sheldon avait le sens des affaires et commença à « faire du business » dès ses douze ans. Après son armée, il se lança dans divers petits projets (trousses de toilette, spray pour dégivrer les pare-brise).
Il s’essaya ensuite dans le tourisme (agent de voyage) et il réussit à se constituer une petite fortune alors qu’il avait à peine trente ans.
Mais cela ne lui suffisait pas ; ce « serial entrepreneur » comprit très tôt que l’informatique était l’avenir. Il n’y connaissait rien, mais dès 1979, il eut l’idée de génie de créer le premier salon dédié à cette activité, le Comdex Trade Show à Las Vegas, avec quelques partenaires (une affaire juteuse revendue en 1995 plus de 860 millions de dollars à des Japonais).
Il s’essaya ensuite dans le tourisme (agent de voyage) et il réussit à se constituer une petite fortune alors qu’il avait à peine trente ans.
Mais cela ne lui suffisait pas ; ce « serial entrepreneur » comprit très tôt que l’informatique était l’avenir. Il n’y connaissait rien, mais dès 1979, il eut l’idée de génie de créer le premier salon dédié à cette activité, le Comdex Trade Show à Las Vegas, avec quelques partenaires (une affaire juteuse revendue en 1995 plus de 860 millions de dollars à des Japonais).
Vegas, tremplin pour faire fortune
Dès 1988, Adelson, bien installé à Vegas, fit main basse sur un casino en perte de vitesse, le Sands Hôtel and Casino ouvert en 1952 sur le Strip.
Adelson avait sa petite idée : les casinos géants avec des chambres spartiates (pour inciter les joueurs à ne pas y rester et à préférer les salles de jeux) étaient dépassés à ses yeux : lui voulait des casinos palaces, avec des chambres hyper confortables et mille autres activités que le jeu. Et surtout, ce qu’il avait testé avec succès au Sands avant de le raser, un centre de congrès pour les entreprises et les professionnels.
Il créa ainsi, avec ses associés, le révolutionnaire Venetian (1999) bientôt doublé du Palazzo, tous deux d’inspiration italienne. Gondoles, shopping center géant, centre de conventions rapportant autant que les casinos, Adelson avait vu juste. Sa fortune, devenue colossale, allait lui donner des ailes.
Adelson avait sa petite idée : les casinos géants avec des chambres spartiates (pour inciter les joueurs à ne pas y rester et à préférer les salles de jeux) étaient dépassés à ses yeux : lui voulait des casinos palaces, avec des chambres hyper confortables et mille autres activités que le jeu. Et surtout, ce qu’il avait testé avec succès au Sands avant de le raser, un centre de congrès pour les entreprises et les professionnels.
Il créa ainsi, avec ses associés, le révolutionnaire Venetian (1999) bientôt doublé du Palazzo, tous deux d’inspiration italienne. Gondoles, shopping center géant, centre de conventions rapportant autant que les casinos, Adelson avait vu juste. Sa fortune, devenue colossale, allait lui donner des ailes.
2 560 chambres deux cents mètres de hauteur, le Marina Bay Sands est devenu en une décennie le symbole même de Singapour.
Macao et Singapour après Vegas
La tour N°1 de l’hôtel vue de l’intérieur ; elle est constituée de deux pans volontairement dissymétriques.
C’est à Macao qu’il tourna ses regards, où il ouvrit en 2004 le Sands Macao (investissement de 265 millions de dollars remboursés en un an seulement d’activité !), suivi en 2004 par le Venetian Macao. Toujours plus ambitieux, Adelson créa un « Strip » dans l’ancienne colonie portugaise avec vingt mille chambres réservées aux plus grandes enseignes : Four Seasons, Sheraton, St Régis, etc.
Mais ce qui préoccupait le plus Adelson, c’était son désir de s’implanter à Singapour, en grand.
Pour cela, il conçut en 2006 le fabuleux Marina Bay Sands qui devait coûter 4 milliards de dollars US et qui en coûta au final 5,5 (en réalité 8 en comprenant les derniers aménagements et le prix du terrain).
C’est à un architecte né en Palestine sous mandat britannique, Moshe Safdie (81 ans aujourd’hui), vivant au Canada, qu’Adelson, confia son projet.
Le Marina était, pour un architecte, le plus difficile projet qui soit. Six pattes formant trois tours, 2 560 chambres, une terrasse (le Skypark) de 340 mètres de long comprenant une piscine de 146 m (la plus grande piscine suspendue du monde), tout était démesuré, d’autant que fidèle à son idée de proposer un complexe de loisirs complet, Adelson ajouta à l’hôtel un centre commercial de trois cents boutiques de luxe, un casino géant, un musée futuriste, un centre de congrès et d’expositions, des dizaines de restaurants, de bars et boîtes de nuit, deux théâtres, etc.
Mais ce qui préoccupait le plus Adelson, c’était son désir de s’implanter à Singapour, en grand.
Pour cela, il conçut en 2006 le fabuleux Marina Bay Sands qui devait coûter 4 milliards de dollars US et qui en coûta au final 5,5 (en réalité 8 en comprenant les derniers aménagements et le prix du terrain).
C’est à un architecte né en Palestine sous mandat britannique, Moshe Safdie (81 ans aujourd’hui), vivant au Canada, qu’Adelson, confia son projet.
Le Marina était, pour un architecte, le plus difficile projet qui soit. Six pattes formant trois tours, 2 560 chambres, une terrasse (le Skypark) de 340 mètres de long comprenant une piscine de 146 m (la plus grande piscine suspendue du monde), tout était démesuré, d’autant que fidèle à son idée de proposer un complexe de loisirs complet, Adelson ajouta à l’hôtel un centre commercial de trois cents boutiques de luxe, un casino géant, un musée futuriste, un centre de congrès et d’expositions, des dizaines de restaurants, de bars et boîtes de nuit, deux théâtres, etc.
Cascade d’inaugurations
La piscine à débordement donne directement sur le quartier des affaires. C’est la plus longue piscine suspendue du monde, avec ses 146 mètres de long perchés à 191 mètres du sol (contenance : 1425 mètres cubes d’eau).
Un détail donne une idée de la difficulté à réaliser le projet : le Marina Bay Sands et sa piscine géante reposent sur un très complexe système qui permet à la piscine, conçue en « infinity », de toujours être parfaitement horizontale au millimètre près, ce qui n’était pas gagné à 191 mètres d’altitude sur un terrain formé de remblais gagnés sur la mer.
Le 23 et 24 juin, l’hôtel et le Skypark étaient inaugurés, et juste après le casino (le 27 avril 2010). Le 30 novembre ouvraient les deux théâtres et le 18 décembre la patinoire. Enfin le Artscience Museum et les shows lasers quotidiens suivirent le 19 février 2011. Pour clore cette litanie d’inaugurations, l’ouverture officielle de l’ensemble du complexe Marina Bay Sands eut lieu le 17 février 2011 ; elle fut marquée par le lancement de sept restaurants tenus par les meilleurs chefs étoilés de la planète.
Si ce monument dans le paysage singapourien représente pour le groupe détenu par Adelson et ses associés huit milliards de dollars d’investissements, soyez rassurés quant au rendement de cet ensemble : le seul casino dégage un milliard de dollars de profits par an. Et la fortune de notre cher Sheldon Adelson, qui se lança dans les affaires à seulement douze ans (en vendant des journaux !), est aujourd’hui estimée à plus de 33,5 milliards de dollars US, faisant de lui le quinzième homme le plus riche...
Le 23 et 24 juin, l’hôtel et le Skypark étaient inaugurés, et juste après le casino (le 27 avril 2010). Le 30 novembre ouvraient les deux théâtres et le 18 décembre la patinoire. Enfin le Artscience Museum et les shows lasers quotidiens suivirent le 19 février 2011. Pour clore cette litanie d’inaugurations, l’ouverture officielle de l’ensemble du complexe Marina Bay Sands eut lieu le 17 février 2011 ; elle fut marquée par le lancement de sept restaurants tenus par les meilleurs chefs étoilés de la planète.
Si ce monument dans le paysage singapourien représente pour le groupe détenu par Adelson et ses associés huit milliards de dollars d’investissements, soyez rassurés quant au rendement de cet ensemble : le seul casino dégage un milliard de dollars de profits par an. Et la fortune de notre cher Sheldon Adelson, qui se lança dans les affaires à seulement douze ans (en vendant des journaux !), est aujourd’hui estimée à plus de 33,5 milliards de dollars US, faisant de lui le quinzième homme le plus riche...
Une quatrième tour
Au milieu de la forêt futuriste des Gardens by the Bay, la silhouette très « monstre antédiluvien » du Marina Bay Sands.
Le Marina Bay Sands ne devrait pas demeurer tel qu’il est, puisque sa silhouette devrait changer avec l’adjonction prochaine d’une quatrième double tour, contenant mille suites de luxe et une salle de spectacle de quinze mille places. Cette quatrième tour devrait se situer dans le prolongement des trois premières et pourrait sortir de terre dans les deux ans qui viennent, sachant qu’il faudra sans doute deux années pleines pour la construire et l’aménager. Ce qui amènerait son ouverture à 2024 au plus tôt. L’investissement prévu est de 3,3 milliards de dollars US pour cette quatrième tour.
Pour y séjourner
Le quartier des affaires vu depuis le Skypark la nuit. La plus belle vue de Singapour.
Le prix des chambres au Marina Bay Sands est évidemment conséquent, mais méfiez-vous des prix bas proposés sur les sites internet de réservations en ligne. Il est exact que l’on peut trouver des offres alléchantes avec des prix de chambres inférieurs à 50 000 Fcfp/nuit. Il s’agit de périodes creuses et surtout de chambres situées très bas dans l’hôtel, souvent entre le second et le dixième étage (la vue est sans aucun intérêt). Si vous allez au Sands, visez haut et réservez directement auprès de l’hôtel, en précisant à la fois le standing souhaité pour votre chambre, la vue (sur les Gardens by the Bay ou sur downtown) et surtout l’étage. En dessous du trentième, vous risquez d’être déçu, alors qu’au-dessus, l’enchantement est garanti !
La piscine ferme ses ports à 23h. Autant dire qu’elle attire autant de baigneurs le jour que le soir.
Vous n’êtes pas au Venetian à Las Vegas, mais au centre commercial au pied du Marina Bay Sands. Le propriétaire des deux hôtels est le même homme, Sheldon Adelson, un Américain parti de rien...
Une vue intérieure du centre commercial de l’hôtel : 300 boutiques de grand luxe et un food court immense.
La forêt d’arbres géants des Gardens by the Bay vue depuis le Skydeck du Marina. A 200 mètres du sol, Singapour offre des paysages à couper le souffle.