Shell teste ses procédures de sécurité à Motu Uta


PAPEETE, 15 septembre 2015 – La société Pacific Petroleum et Services (PPS) s’est prêtée mardi matin à un exercice de sécurité sur son dépôt de stockage d’hydrocarbures de la digue Est du Motu Uta.

L’alarme a retenti vers 8h30. Un départ de feu est constaté sur le bac n°7, une immense citerne contenant du jet-fuel A1. Immédiatement, la procédure d’intervention est déclenchée par les cinq agents de sécurité du site : mettre en œuvre sans attendre le dispositif hydraulique de refroidissement de la cuve concernée et des deux mitoyennes. Très rapidement le canon à eau de mer est installé pour renforcer ce dispositif d'urgence. Ensuite, une mousse extinctive est projetée pour étouffer le feu d’hydrocarbures.

Pendant ce temps, sur le plan d’eau des équipes d’intervention du Port autonome et de la base navale déploient un barrage flottant pour contenir une éventuelle pollution sur le lagon. La nappe ainsi retenue sera ensuite pompée pour clore l’exercice.

A terre, les sapeurs-pompiers de Papeete, Pirae, Faa’a et Punaauia se sont joints en renfort, pour s’intégrer dans le dispositif de sécurité mis en place par le site de stockage.

Depuis le début de l’opération, dans les locaux du Port autonome, un PC exploitant est en place au pour coordonner les interventions sur site.

L’enjeu de l’exercice organisé mardi matin par la société Pacific Petroleum et Services (PPS-Shell) sur son dépôt de stockage d’hydrocarbures de la digue Est du Motu Uta était de tester l’efficacité du Plan d’opération interne.

La société compte huit cuves sur son site de stockage d’hydrocarbures de Motu Uta et une masse considérable de carburants (jet-fuel, essence, gazole, fioul lourd).

En cas d’incendie sur l’une d’elles, le sinistre doit pouvoir être confiné de manière à empêcher sa propagation par effet "domino" vers les sites de stockages voisins : ceux de Total (STDP), de Pétropol (Mobil) puis de Gaz de Tahiti.

De tels exercices de sécurité sont programmés annuellement sur tous les sites de stockage d’hydrocarbures de Fare Ute et Motu Uta. Ils sont imposés par la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) et se déroulent sous le contrôle du lieutenant de vaisseau Hubert Bagot, en charge des ICPE à la Direction de la Défense et de la Protection Civile.

Le site de stockage de la STDP a été testé en mai dernier tandis que ceux de Pétropol et Gaz de Tahiti doivent l’être en octobre prochain. L’exercice s’est achevé vers 11h30, sur le site de Shell, ce mardi.

Test des procédures d’intervention internes

Il s’agit de tester le Plan d’opération interne (POI) du site et la montée en puissance des moyens de secours extérieurs (publics et privés) qui viendraient renforcer les équipes du dépôt de PPS en cas de sinistre important.
Le POI est prévu dans l’arrêté autorisant l’industriel à exploiter des équipements relevant de la règlementation des Installations classées pour la protection de l’Environnement (ICPE) du Code de l’environnement de Polynésie Française.
Il décrit les règles d’organisation ainsi que les moyens humains et matériels mis en place par un industriel pour maîtriser ou limiter les conséquences d’un accident qui surviendrait dans l’enceinte de son site.
Le Pays est compétent pour élaborer la réglementation et le suivi administratif des ICPE implantés sur le territoire au travers de la cellule "Installations classées" de la Direction de l’environnement.
L’Etat participe à ces travaux. La Direction de la Défense et de la Protection Civile (DDPC) est consultée lors l’instruction des dossiers de demandes d’autorisation d’installer et d’exploiter les ICPE.
La DDPC participe également en tant que membre de droit à la Commission des Installations Classées qui donne un avis sur ces dossiers. Elle accompagne les industriels dans la rédaction et la mise à jour de leurs POI et organise régulièrement des exercices comme celui du 15 septembre.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 15 Septembre 2015 à 11:41 | Lu 1856 fois