Sevrage tabagique: nouvelle étude critique sur le Chantix, Pfizer se défend


WASHINGTON, 4 juillet 2011 (AFP) - Une nouvelle étude publiée lundi affirme que le médicament de sevrage tabagique Chantix (Champix en France) du laboratoire Pfizer présente d'importants risques cardio-vasculaires, ce que Pfizer a aussitôt démenti, défendant les bénéfices de son médicament.

Selon l'étude publiée dans la revue scientifique Canadian Medical Association Journal (CAMJ) et effectuée sur 8.000 personnes ne présentant généralement pas de problème cardiaque, l'utilisation de la molécule varenicline (commercialisée sous les noms de Chantix/Champix) "est associée à un risque accru de 72% d'hospitalisation pour accident cardio-vasculaire grave comme une attaque ou une arythmie cardiaques".

"Cela fait des années que nous savons que le Chantix est l'un des médicaments sur ordonnance les plus dangereux du marché américain, rien que si on se base sur les effets secondaires déclarés à la FDA", l'agence américaine du médicament, a commenté dans un communiqué le professeur Curt Furberg, principal auteur de cette étude.

"Il provoque des pertes de connaissance, des troubles visuels, des suicides, des états de violence ou de dépression, et aggrave les cas de diabète", a-t-il ajouté. "A cette liste, nous pouvons maintenant ajouter de graves problèmes cardiovasculaires".

Pfizer a aussitôt répliqué à ces accusations en critiquant la méthodologie de l'étude, notamment "la façon dont les accidents cardiovasculaires ont été comptés et classés".

Réaffirmant sa confiance dans le Chantix, Pfizer a souligné que le taux d'accidents cardiovasculaires décelé dans cette étude était de 1,06% avec la varenicline, contre 0,82% avec un placebo.

Le mois dernier, la FDA avait ordonné au laboratoire Pfizer de modifier la notice du Chantix/Champix pour qu'il soit contre-indiqué aux patients souffrant de problèmes cardiaques, sur la base d'une étude clinique menée sur 700 fumeurs.

La FDA a ordonné que le laboratoire procède à plusieurs études cliniques croisées où seraient prescrits Chantix et placebo à des groupes de patients différents.

Plus de 1.200 plaintes ont été déposées devant la justice américaine au début de l'année contre les effets secondaires du Chantix accusé d'entraîner des états suicidaires, voire des passages à l'acte.

Le médicament vendu dans près de 90 pays est utilisé par sept millions d'Américains.

L'Agence européenne du médicament et les agences nationales avaient mis en garde dès décembre 2007 "sur le risque de dépression, d'idées suicidaires ou de tentative de suicide survenant chez les personnes souhaitant arrêter de fumer avec Champix (nom donné en France au Chantix)".

En France, le ministre de la Santé a annoncé le 31 mai que ce médicament ne serait désormais plus remboursé.

sl/plh

Rédigé par AFP le Lundi 4 Juillet 2011 à 15:31 | Lu 491 fois