Série noire pour les femmes en Polynésie


PAPEETE, 23 novembre 2011 (AFP) - L'ouverture d'une session d'Assises dominée par les viols, mardi, a été précédée par les décès violents de trois femmes en moins d'une semaine, sur l'île de Tahiti, en Polynésie française.

Dimanche, le corps nu d'une jeune femme de 18 ans a été retrouvé sur une plage du nord de l'île. L'enquête a conclu à un viol et à une mort par strangulation. Un suspect, qui a reconnu les faits selon le Parquet, a été mis en examen mardi.

Quelques jours plus tôt, une institutrice s'était immolée par le feu, et une autre femme s'était enfoncé un couteau dans la poitrine. D'après la gendarmerie, ces deux suicides sont consécutifs à des violences conjugales ou dans leur entourage proche.

En Polynésie, une femme sur quatre a déjà été victime de violences, selon une étude réalisée par le ministère de la santé de cette collectivité d'outre-mer, qui compte 270 000 habitants.

" Peut-être qu'il y a un environnement en Polynésie, une proximité : on vit à plus nombreux dans les maisons, et cela crée peut-être ce climat et un passage à l'acte plus facile, mais je ne pense pas que ce soit une étiquette que l'on doive coller particulièrement à la Polynésie " a déclaré à l'AFP Christophe Rousseau-Wiart, l'avocat de l'une des parties civiles, dans la première affaire de viol jugée mardi aux Assises de Papeete.

Lors de ce procès, la victime, mineure, a raconté avoir été violée par son beau-père, puis par un garçon de son collège, et par un jeune homme dans sa famille d'accueil. C'est ce dernier accusé qui comparaissait à la barre mardi. Il a affirmé avoir pensé que sa victime, âgée de onze ans à l'époque des faits, " était consentante ".

ml/jcc

Rédigé par AFP le Mardi 22 Novembre 2011 à 21:46 | Lu 1594 fois